Utilisation des animaux à des fins de recherche

Pour comprendre les maladies et développer des traitements, les chercheurs s’appuient sur le modèle animal en raison de sa validité scientifique. Cette utilisation des animaux à des fins de recherche soulève des questions éthiques et motive des débats de société. l’Inserm en est un acteur, conscient de ses responsabilités, dont l’engagement de transparence relatif à la place occupée par les animaux dans ses recherches s’est formalisé par la signature d’une charte.

L’utilisation des animaux à des fins de recherche accompagne toute l’histoire de la médecine moderne et, de ce fait, celle de l’Inserm depuis sa création en 1964. 

La recherche préclinique sur l’animal est en effet une étape indispensable, permettant de s’assurer que les médicaments ou les protocoles de soin sont sûrs et efficaces, avant de les proposer aux malades. Mais l’utilisation du modèle animal participe bien plus largement à la compréhension des mécanismes du vivant. 

Du vaccin contre la rage aux thérapies géniques, des avancées innombrables

  • En 1885, Louis Pasteur conçoit le vaccin contre la rage grâce à des chiens et des lapins.
  • L’électrocardiogramme a été mis au point en 1913, par Willem Einthoven, à l’aide de porcs.
  • C’est avec des chiens que Frederick Banting et Charles Best ont démontré, en 1921, qu’on pouvait traiter le diabète avec de l’insuline.
  • Les traitements contre le Sida sont mis au point grâce aux études menées chez le rat et le singe.
  • Dans les années 2000, des modèles de souris permettent à Marina Cavazzana, Alain Fischer et Salima Hacein-Bey Abina de mettre au point la thérapie génique pour soigner les « bébés-bulles ».

De tels exemples sont innombrables ! 

Une pratique très encadrée en raison de ses enjeux éthiques

Pour les scientifiques, la recherche sur l’animal n’est pas une fin en soi mais une étape d’un processus. Dans la société comme parmi les chercheurs, cette utilisation des animaux suscite des interrogations morales, ainsi qu’une volonté de minimiser la contrainte exercée sur ces êtres sensibles. 

Ces réflexions se sont traduites par la mise en place d’un cadre réglementaire très strict et harmonisé au niveau européen. Cette réglementation prévoit un ensemble de dispositions et dispositifs pour garantir le bien-être des animaux utilisés : évaluation éthique des projets, conformité des établissements, compétences des personnels…. 

Pour en savoir plus sur :

Le modèle animal à l’Inserm

A l’Inserm, le Bureau éthique et modèles animaux (BEA) est très impliqués dans la réflexion et la promotion des bonnes pratiques inhérentes à l’utilisation du modèle animal et participe à des commissions nationales et des groupes de travail, français et européens, qui visent à optimiser les recherches qui ont recours au modèle animal. 

Le groupe Bureau éthique et modèles animaux (BEA) garantit le respect de la réglementation et promeut les bonnes pratiques en expérimentation animale au sein de l’Inserm. Pour cela, il assure une veille des acteurs et des moyens mis en œuvre à l’Institut. Ce groupe a en particulier pour rôle de : 

  • aider à la constitution et centraliser les demandes d’agrément des établissements accueillant les animaux
  • assurer un rôle de conseil lors de l’implantation d’une structure ou sur les questions relatives à la gestion sanitaire des animaux
  • participer à la mise en place de formations pour une utilisation raisonnée du modèle animal dans une démarche éthique et réglementaire
  • proposer une assistance à la conception des projets 
  • représenter l’Inserm au sein de la Commission nationale de l’expérimentation animale (CNEA) et de Francopa, plateforme française dédiée au développement, à la validation et à la diffusion de méthodes alternatives en expérimentation animale

Le BEA travaille en liaison avec la direction générale de l’Inserm, le département de la communication, les directeurs d’unités, le bureau de l’équipement immobilier, les responsables de la formation continue, mais aussi avec les responsables compétences des établissements. 

L’Inserm, signataire de la Charte de transparence sur le recours aux animaux à des fins scientifiques et réglementaires en France

Dans le cadre de sa politique de transparence sur le recours aux animaux à des fins de recherche, en février 2021, l’Inserm a signé une charte avec plus de 30 établissements de recherche et laboratoires privés. Via cette charte, l’Inserm et l’ensemble des signataires de la Charte s’engagent à mieux communiquer auprès du grand public sur l’utilisation des animaux à des fins scientifiques, pour lever les doutes sur la recherche animale.

Modèle animal et progrès scientifiques

Pour vous tenir informé sur le rôle de la recherche animale dans les progrès récents de la recherche biologique et médicale, consultez le site « recherche animale » . Il est conçu est animé par le Gircor, groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche qui rassemble les établissements de recherche biomédicale publics et privés ainsi que les entreprises du médicament. La mission du Gircor est d’informer sur l’expérimentation animale afin que tout à chacun puisse bâtir son opinion sur ce sujet, en connaissance de cause.