L’Inserm et le plan France 2030

Initié en 2021, le plan d’investissement France 2030 a pour ambition de poursuivre les ambitions des programmes d’investissement d’avenir (PIA) et de les dépasser en positionnant la France en leader du monde de demain. Dans ce but, il vise à accélérer la transformation de secteurs clés – notamment ceux de la santé et la recherche biomédicale – en soutenant des projets d’excellence. La participation de l’Inserm aux actions financées par les différents dispositifs du plan est massive.

France 2030 associe deux modalités d’interventions complémentaires. D’une part, l’État entend financer de façon pérenne les organismes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation pour asseoir leur visibilité sur le long terme et créer environnement favorable l’émergence d’innovations. D’autre part, le Gouvernement a décidé de conduire des investissements exceptionnels dans des secteurs et des technologies d’avenir, au travers de stratégies nationales qui répondent à des besoins prioritaires. Parmi ces stratégies nationales d’accélération de l’innovation, quatre concernent directement les domaines de compétences de l’Inserm :

Des programmes de recherche pour structurer et consolider le leadership français

Adossés aux stratégies nationales d’accélération, les programmes de recherche financés par France 2030 (PEPR) vont permettre de relever les défis que la France s’est fixés en matière de recherche, y compris la plus fondamentale. Ces programmes visent à structurer des domaines stratégiques de recherche en construisant ou consolidant un leadership français.

L’Inserm s’est pleinement engagé dans ce volet du plan d’investissement France 2030 et pilote ou copilote d’ores et déjà 8 PEPR :

  • PEPR Maladies infectieuses émergentes, piloté par l’Inserm à travers l’ANRS |
  • Maladies infectieuses émergentes (ANRS | MIE)
  • PEPR Santé Numérique, copiloté avec Inria
  • PEPR Biothérapies et bioproduction de thérapies innovantes, copiloté avec le CEA
  • PEPR Systèmes alimentaires, le microbiome et la santé, copiloté avec Inrae
  • PEPR Santé des femmes, santé des couples, piloté par l’Inserm
  • PEPR exploratoire Santé mentale (Propsy), copiloté avec le CNRS et en partenariat avec la fondation FondaMental
  • PEPR exploratoire Organes et organoïdes sur puces (MED-OOC), copiloté avec le CEA et le CNRS
  • PEPR exploratoire Identité et destins cellulaires (Cell-ID), copiloté avec le CNRS

Pour en savoir plus

Des dispositifs dédiés à l’innovation en santé

Le plan Innovation santé 2023, déclinaison Santé du plan d’investissement France 2030, vise au renforcement et au développement d’une recherche biomédicale d’excellence, pour permettre aux innovations en santé d’émerger en nombre en France. Pour devenir la première nation européenne innovante et souveraine en santé, la stratégie de l’État français consiste en particulier à mettre en place une politique d’implantation de sites de recherche en santé d’excellence qui regroupe le soin, la recherche et l’innovation autour d’une dynamique commune.

Les instituts hospitalo-universitaires (IHU)

Pôles d’excellence en matière de recherche, de soin, de prévention, de formation et de transfert de technologies dans le domaine de la santé, les IHU constituent un environnement d’excellence attractif pour les chercheurs et les cliniciens de talent, ainsi que pour les partenariats industriels.

L’Inserm est membre fondateur des 12 IHU créés dans le cadre de France 2030 en 2023 :

L’Institut est en outre fondateur de quatre IHU préexistants à Paris (Imagine sur les maladies génétiques, Institut du cerveau, ICAN sur les maladies du cardiométabolisme et Foresight sur la vision) et partenaires des IHU de Marseille (Méditerranée Infection) et de Bordeaux (Lyric, dédié aux maladies du rythme cardiaque).

Les projets Recherche hospitalo-universitaire en santé (RHU)

L’action recherche hospitalo-universitaire en santé (RHU) vise à soutenir des projets de recherche translationnelle en santé ou de recherche clinique, qui pourront s’appuyer sur des recherches fondamentales en biologie, en épidémiologie, en sciences sociales ou en économie de la santé. L’objectif de ce programme de financement est de prolonger ces travaux en vue d’un bénéfice pour la prise en charge des patients, l’amélioration de la compréhension des maladies, des traitements plus efficaces et mieux tolérés, ou une amélioration de la performance des systèmes de soin.

L’Inserm participe à la quasi-totalité des 74 RHU lauréats depuis la 1re vague de l’appel. Inserm et Inserm-transfert portent 13 projets RHU :

  • CARMMA, sur le rôle de la sénescence du tissu adipeux dans les comorbidités des pathologies métaboliques, à Créteil
  • FIGHT-HF, pour combattre l’insuffisance cardiaque, à Nancy
  • BIOART LUNG 2020, sur le développement d’une nouvelle solution thérapeutique pour les patients souffrant d’hypertension pulmonaire en phase terminale d’insuffisance ventriculaire droite, à Saclay
  • PRECINASH, pour mieux détecter et soigner la stéatose hépatique non alcoolique, à Lille
  • TRT-cSVD, sur les mécanismes des maladies des petits vaisseaux du cerveau, à Paris
  • FollowKnee, sur le développement de prothèse du genou connectée, à Brest
  • KTD-Innov, pour développer la médecine de précision dans le domaine de la transplantation rénale, à Paris
  • QUID-NASH, sur le développement de biopsies virtuelles du foie pour le diagnostic et la stadification de la NASH, à Paris
  • WillAssistHeart, pour proposer de nouvelles stratégies de diagnostic et de traitement des saignements chez les patients sous assistance circulatoire mécanique, à Lille
  • COSY, sur les syndromes d’hypercroissance disharmonieuse, à Paris
  • PSYCARE, pour améliorer l’intervention précoce en cas de troubles psychiques, à Paris
  • DELIVER, sur les maladies et cancers du foie, à Strasbourg
  • Livertrack, pour prédire précocement les complications de la cirrhose, à Paris

Les intégrateurs Biothérapie-Bioproduction

Le dispositif Intégrateurs biothérapie-bioproduction vise à labelliser des plateformes académiques qui disposent de compétences en bioproduction de biothérapies.

Le développement des biothérapies (protéines recombinantes, anticorps, vaccins, bactéries issues du microbiote) et des médicaments de thérapies innovantes (médicaments de thérapie génique, médicaments de thérapie cellulaire somatique, médicaments issus de l’ingénierie cellulaire ou tissulaire, médicaments combinés de thérapie innovante) devrait conduire à une meilleure prise en charge de nombreuses maladies. Néanmoins, le coût de ces traitements innovants nécessite un effort important de compétitivité. Le dispositif Intégrateurs biothérapie-bioproduction vise à labelliser et financer des plateformes académiques qui disposent de compétences en bioproduction de biothérapies afin qu’elles puissent :

  • faciliter le développement, le transfert et l’accès de compétences et d’outils, aux porteurs de projets de développement de technologies de bioproduction et de biothérapies
  • donner accès à des équipements de bioproduction et créer un environnement propice à la recherche
  • mettre en place un lieu de rencontre entre les industriels demandeurs de nouvelles technologies de production, les sociétés innovantes et laboratoires académiques
  • permettre le développement des start-up qui seront issues des travaux de recherche développés dans ces intégrateurs

L’Inserm est associé à 4 de ces intégrateurs et assure la coordination de deux d’entre eux :

  • MAGENTA (bioproduction de thérapies cellulaires et géniques innovantes), à Évry
  • OBBI (bioproduction de vésicules extracellulaires et d’organoïdes), à Montpellier
  • CPV (design et production de vecteurs viraux AAV), coordonné par Nantes Université
  • IVETh (bioproduction, ingénierie et de caractérisation des vésicules extracellulaires pour les biothérapies), coordonné par l’Université Paris Cité

Par ailleurs, l’Institut assure la coordination et l’animation du réseau constitué par l’ensemble des 8 intégrateurs labellisés.

Les infrastructures de recherche en biologie-santé

Les infrastructures de recherche représentent un investissement précieux pour l’avenir de la recherche et de l’innovation en France. Elles sont essentielles pour offrir un soutien technologique et méthodologique de haut niveau aux équipes de recherche françaises et constituent d’importants moteurs d’innovation et de savoirs, des attracteurs de talents et des catalyseurs d’interdisciplinarité. Innovation santé 2030 va permettre de renforcer les capacités des infrastructures nationales en biologie et santé (INBS) et leurs compétences, tout en garantissant leur durabilité et leur fonctionnement optimal.

Au-delà de son implication directe dans le fonctionnement du laboratoire P4 Jean Mérieux (une unité de service de l’Inserm) et d’INGESTEM (fondée sur une unité de service gérée par l’Inserm), l’institut s’est fortement mobilisé pour soutenir les 13 infrastructures nationales dédiées à la santé humaine dans le cadre de France 2030 :

  • Celphedia Phenomin (organisme modèle)
  • ECELL (thérapie cellulaire)
  • FBI (imagerie cellulaire)
  • FLI (imagerie in vivo)
  • France Génomique
  • FRISBI (biologie structurale)
  • IDMIT (modèle animaux)
  • IFB – Institut français de bioinformatique
  • INGESTEM (bioproduction de cellules pour la médecine régénérative)
  • Laboratoire P4 Jean Mérieux (étude des agents hautement pathogènes)
  • MétaboHub (métabolomique)
  • Neuratris (biothérapies en neurosciences)
  • PROFi (protéomique)

Les bioclusters

Écosystèmes d’acteurs innovants dans le domaine de la santé laboratoires, centres de recherche, centres de soins et entreprises les bioclusters catalysent au sein d’un même lieu une masse critique d’expertises autour d’une thématique porteuse d’innovation de rupture. Ils bénéficient d’un engagement fort des collectivités locales pour asseoir leur attractivité.

L’Inserm est membre fondateur des 5 bioclusters créés :

Transformer les découvertes en innovations

France 2030 doit conduire à accélérer la transformation des découvertes scientifiques en innovations disponibles pour la société. Dans ce but, plusieurs dispositifs visent à favoriser l’émergence et la diffusion de nouvelles solutions issues de la recherche académique. Différents projets portés et/ou soutenus par l’Inserm et sa filiale de valorisation Inserm transfert ont été retenus pour en bénéficier.

Les consortiums Maturation–Prématuration

Ce programme de financement est conçu pour faciliter, intensifier et renforcer la chaîne d’accompagnement de projets d’innovation à fort potentiel issus de la recherche publique, et pour accélérer leur transfert vers le monde socio-économique au bénéfice des stratégies nationales d’accélération. Inserm Transfert est impliquée dans quatre consortiums lauréats de l’appel à projets Prématuration-Maturation de France 2030.

La filiale de valorisation de l’Inserm est cheffe de file du volet prématuration des consortiums relatifs aux stratégies purement « Santé » :

  • COMS@N, associé à l’axe Santé numérique (en copilotage avec la Satt Sud Est pour le volet maturation)
  • Catriem, dans le cadre de la stratégie Maladies infectieuses émergentes et menaces nucléaire, radiologique, biologique et chimique (en copilotage avec la Satt Pulsalys pour le volet maturation)
  • COMBIO, sur les biothérapies et la bioproduction (en copilotage avec la Satt Sud Est pour le volet maturation)

Elle est en outre membre du consortium Astragal, sur la stratégie Alimentation durable et favorable à la santé, copiloté par Inrae Transfert et la Satt AxLR.

Les pôles universitaires d’innovation (PUI)

La mise en place des PUI a pour objectif de promouvoir le réflexe de l’innovation derrière chaque découverte scientifique, par proximité avec les équipes de recherche. Il s’agit de donner à des sites universitaires les moyens de se doter d’une stratégie pour atteindre ce but, avec une gouvernance unique. L’idée est de capitaliser sur les structures existantes, leurs expertises et leurs spécificités thématiques, pour en renforcer la coordination, en cohérence avec les politiques de sites universitaires construites par ailleurs.

Inserm est membre fondateur de 10 PUI (PUI@Bordeaux, FITInnovE à Grenoble, POLARIS à l’université de Lorraine, Innovation Alliance Université Paris-Saclay, Campus InnoV à Rennes, Université Toulouse Innovation, Pôle PSL Innovation, PUI ASU à Sorbonne-Université, Le PUI de Montpellier, PUI Normandie),

et de 6 autres avec Inserm Transfert (PUI Provence d’Aix-Marseille Université, Med’Innov à l’université Côte d’Azur, L‑VoRTEKS à Lille, PUI Nantes Université, Valo Cité à l’université Paris-Cité, IMPULSE à Lyon).

L’Institut est en outre partenaire de 7 autres PUI (BLUEBOX à Brest, PUI-BFC à l’université de Bourgogne Franche-Comté, PREDICT avec la ComUE Angers-Le Mans, Seville avec la ComUE Paris-Est, InnoRem à Reims, Loire Valley Innov à Tours Val de Loire, et PUI CAP I‑TERR à Clermont-Ferrand).

À lire aussi, France 2030 : faire émerger davantage de start-up issues de la recherche (dossier de presse du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche – janvier 2023)

Accélérer les transformations des universités

Programme ExcellencES

Le programme ExcellencES accompagne la différenciation entre les établissements d’enseignement supérieur et la réalisation de leurs projets de transformation, pour les aider à atteindre les meilleurs standards internationaux dans leurs domaines d’excellence, qu’il s’agisse de formation, de recherche ou d’innovation. En renforçant la signature territoriale propre à chaque établissement, les projets soutenus apportent des réponses adaptées aux besoins de formation du pays comme aux enjeux économiques locaux.

L’Inserm a apporté son soutien à de nombreux projets entrant dans le cadre de ce programme, portés par ses partenaires universitaires. Les délégations régionales et les référents scientifiques de site des projets sélectionnés poursuivront cette implication.

Les 26 projets retenus et soutenus par l’Inserm sont :

  • CISAM+, à Marseille
  • SpringBoard, à Saclay
  • ExposUM, à Montpellier
  • ERASME, à Créteil
  • FIRE UP, à UPC
  • InnovationS, à Bordeaux
  • UP-SQUARED, à Poitiers
  • MAIA, à l’Université d’Artois (en partenariat avec l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV)
  • E‑SENSE, à Amiens
  • TIRIS, à Toulouse
  • IRIS‑E, à Rennes
  • SOUND, à Sorbonne Université
  • SENS§US, à Strasbourg
  • GATES, à Grenoble
  • Loire Val-Health, à Tours
  • SHAPE-Med@Lyon, à Lyon
  • TIERED, à Sciences Po Paris
  • OUVERTURE, à Nantes
  • CaeSAR, à Caen
  • TRANSITION, à Rouen
  • Libel’UL, à Lille
  • HARMI*, en Bourgogne Franche-Comté
  • ONEPSL – IMPACT à PSL
  • Exebio à Reims
  • AIBSI en Guyane
  • LUE‑E&T à Nancy

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Programme Accélération des stratégies de développement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche (ASDESR)

Le programme ASDESR vise à accompagner la mise en œuvre d’une politique de développement pérenne des ressources propres, adossée à la stratégie des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. L’aide de l’État est concentrée sur les ressources humaines, un des principaux objectifs étant de permettre le recrutement de personnels disposant de compétences rares dans l’ESR et de les conserver, leur financement devant être à terme assuré par des ressources nouvelles liées au développement de l’activité concernée.

L’Inserm a soutenu et reste impliqué dans 13 projets sélectionnés :

  • ASDESR-Lille (université de Lille)
  • FRI – 2A (université de Strasbourg)
  • BOOSTER (Aix-Marseille université)
  • IMPACT-UP (université de Poitiers)
  • IRIS Université (Paris-Saclay)
  • CAP RUPTURE (université Clermont-Auvergne)
  • STAR (université de Toulouse)
  • GOAL@SU (Sorbonne Université)
  • REIL (université de Lorraine)
  • ABILITY (université Lyon 1)
  • MOMENT-UM (université de Montpellier)
  • INTERFACES (université de Limoges)
  • HARVEST (université Paris Cité)

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