Guillaume Fusai : À la conquête de l’Europe

Du CEA au ministère de la Recherche, Guillaume Fusai connaît les rouages des financements européens. Aujourd’hui à la tête du pôle Europe de l’Inserm, il aide les chercheurs à décrocher des projets collaboratifs et à renforcer les liens avec les meilleurs laboratoires du continent.

Prolixe et jovial, Guillaume Fusai parvient à présenter ses actions à la tête du pôle Europe avec aisance ! Arrivé à l’Inserm en 2018, le Marseillo-Nantais ne se prédestinait pourtant pas à ce poste. Une fois son diplôme d’ingénieur d’Agro Paris Tech en poche, il se plonge dans une thèse en biochimie. « Je me suis passionné pour le sujet, mais je ne me voyais pas continuer comme chercheur », explique-t-il. Désireux cependant de rester dans l’univers de la recherche, il postule, et est retenu, à un poste de chargé de communication au CEA à Saclay.

Du CEA au ministère de la Recherche

Après quelques années, il rejoint l’équipe Europe du CEA afin de s’occuper de la thématique Santé dans le cadre du 7^e programme-cadre de l’Union européenne destiné à la recherche et au développement technologique. Pour les actions Marie Skłodowska-Curie, il rédige et remporte deux projets Cofund qui cofinancent des programmes doctoraux ou postdoctoraux. « La Commission européenne payait 40 % du salaire de ces postdocs. Pour deux achetés, le troisième est offert ! », résume-t-il avec humour.

En 2012, nouveau changement : le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lui propose de représenter la France aux comités des programmes Horizon 2020 : bourses du Conseil européen de la recherche (ERC), actions Marie Skłodowska-Curie, programme Technologies futures et émergentes, et défi sociétal Santé, changement démographique, bien-être. « C’est à ce niveau que sont choisis les thèmes de santé qui seront financés, notamment dans les projets collaboratifs incluant trois partenaires de trois pays différents. »

Collaborations, coordination et bilatéralité

En 2018, il rejoint l’Inserm, dont il pense « mieux appréhender les thématiques de recherche », et avec l’envie de « se rapprocher du terrain ». Pour Guillaume Fusai, l’Inserm ne considère pas l’Europe uniquement comme un guichet financier. « Il s’agit d’être acteur de la recherche européenne », en coordonnant non seulement des projets de recherche, mais aussi des projets structurants comme les partenariats, les actions de support et de coordination...

Depuis son arrivée comme responsable du pôle Europe, Guillaume Fusai a mis en place une cellule Europe, qui intègre des représentants des Ressources humaines et de la direction des Affaires financières et qui collabore étroitement avec les délégations régionales et Inserm Transfert, la filiale privée de l’Institut qui assure le transfert de technologies en sciences de la vie. Comme un miroir des collaborations qu’exige la participation aux projets européens ! C’est un outil nécessaire pour encourager les chercheurs et chercheuses à répondre aux appels à projets européens, les accompagner, identifier leurs besoins… « Une grande partie de l’activité est aussi dédiée à développer les partenariats bilatéraux, et à créer ainsi des liens forts avec des organismes d’excellence », tient à rappeler Guillaume Fusai. Il est très fier d’avoir reçu le prix Appui à la recherche pour ses activités, auquel il ne s’attendait pas.

Dans le programme-cadre Horizon 2020, l’Inserm était le premier organisme au niveau du défi sociétal Santé – ce qui représentait 2 % du budget du défi – et deuxième récipiendaire des bourses du Conseil européen de la recherche. Pour Horizon Europe qui a pris la suite (2021–2027), « l’objectif est d’augmenter la part captée », ce qui semble en bonne voie d’après les bilans intermédiaires.

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