La science ouverte

La science ouverte, ou open science, est un mouvement dont l’objectif est de rendre universellement accessibles les résultats de la recherche scientifique (publications et données de recherche, notamment). Concrètement, il s’agit de sortir ces connaissances des revues et des bases de données payantes ou fermées, pour les diffuser à tous – chercheurs, entreprises et citoyens – sans entrave, sans délai et gratuitement. l’Inserm soutient ce mouvement depuis 2003.

Les résultats de recherche sont classiquement diffusés sous la forme d’articles publiés dans des revues scientifiques pour la plupart payantes. Ainsi, il faut bien trop souvent payer pour y accéder, quand bien même les travaux qui ont permis de les obtenir ont été financées par des fonds publics. C’est ce modèle que la science ouverte propose de changer. 

En permettant un accès sans entrave aux résultats de la recherche scientifique, la science ouverte a pour ambition de : 

  • démocratiser l’accès aux savoirs
  • augmenter l’efficacité de la recherche, en permettant que les données soient faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables (principes FAIR
  • améliorer la qualité des recherches au travers d’une science plus cumulative, plus fortement étayée par des données et plus transparente

Ainsi, la science ouverte favorise les avancées scientifiques, l’innovation et les progrès, mais aussi la confiance des citoyens dans la science. Elle constitue un progrès scientifique et un progrès de société. 

Comment ouvrir la science ?

Plusieurs solutions existent pour permettre aux chercheurs de donner un libre accès (Open Access) à leurs travaux : 

  • Publier dans des revues en libre accès (Gold Open Access)

Les revues « Gold » fonctionnent sur le principe de l’auteur payeur : ce dernier paye les frais liés à la publication de son article et la publication est immédiatement accessible à tous, gratuitement. Autre point important, celui des droits d’auteurs : alors que dans le modèle classique l’auteur cède ses droits à l’éditeur, ce qui constitue une entrave à la réutilisation des résultats publiés, le modèle Gold permet au chercheur de conserver ses droits, avec en général un contrat de licence de type Creative Commons.

Certaines revues sur abonnement fonctionnent selon un modèle hybride : les articles sont a priori publiés selon le modèle classique (payant pour le lecteur), mais la revue donne le choix aux auteurs d’un article de payer pour que celui-ci soit publié en Open Access (payant pour l’auteur). Ce modèle qui s’appuie sur un double paiement (abonnement + frais pour publication en Open Access) est fortement déconseillé. 

Il existe aussi des revues gratuites pour les auteurs et les lecteurs : c’est le modèle « Diamant » (ou « Platine »). Ces revues sont soutenues financièrement par des organisations et associations non commerciales. 

  • Déposer dans une archive ouverte (Green Open Access)

Les archives ouvertes sont des plateformes web sur lesquelles les chercheurs déposent leur production scientifique, par ailleurs publiée dans une revue scientifique (classique ou Open Access) ou non. Il s’agit d’une solution entièrement gratuite d’archivage et d’accès à des contenus scientifiques. En France, HAL (pour Hyper Article en Ligne) est la plateforme nationale pluridisciplinaire d’archive ouverte. Elle propose notamment des portails dédiés aux établissements qui ont rejoint cette initiative : le portail HAL-Inserm existe depuis 2006. 

  • Déposer dans une archive électronique de prépublication (preprint)

Une autre option consiste à rendre disponibles les résultats de travaux en déposant des manuscrits non publiés sur un serveur web de prépublication, librement accessible à tous. Ce dépôt, réalisé en amont d’une soumission à une revue scientifique ou non, accélère la visibilité des travaux. Les preprints sont en outre ouverts à discussion par la communauté scientifique. 

Quelles options pour diffuser les résultats de recherche en libre accès ?
*Combien coûtent les publications scientifiques à l’Inserm – Analyse détaillée des dépenses Inserm liées à l’Open Access et aux autres frais de publication 2015 à 2017

Vers une science 100 % ouverte : les obstacles à lever

Pour les établissements de recherche, la transition en cours implique la nécessité de continuer à s’acquitter des frais colossaux d’abonnement aux revues classiques (hybrides ou non), tout en payant des frais de publication Open Access. Mais au-delà des aspects financiers, le principal obstacle à une science 100% ouverte est inhérent au système d’évaluation de la recherche et des chercheurs. Celui-ci s’appuie encore largement sur le prestige des revues dans lesquelles les scientifiques publient leurs résultats. Or de nombreuses prestigieuses n’offrent pas la possibilité d’une publication en libre accès. 

Une volonté nationale

La France s’est dotée en 2018 d’un Plan national pour la science ouverte prévoyant notamment une obligation de diffusion en accès ouvert des articles et ouvrages issus des recherches financées par appel à projets sur fonds publics. Cette mesure doit s’accompagner d’une évolution des modalités d’évaluation des chercheurs et des établissements de recherche, ainsi que d’un soutien financier à la plateforme d’archive ouverte nationale HAL et aux nouveaux modèles de diffusion des résultats de la recherche. 

Le deuxième axe du plan concerne la structuration et l’ouverture des données de la recherche. Un troisième vise à inscrire la science ouverte française dans une dynamique durable, européenne et internationale. 

l’Inserm et la science ouverte

l’Inserm s’est engagé à soutenir la science ouverte dès 2003, en signant la Déclaration de Berlin sur le libre accès à la connaissance en sciences exactes, sciences de la vie, sciences humaines et sociales. La mise à disposition, pour l’ensemble de la société, des publications scientifiques issues de recherches financées sur fonds publics est une mission de l’Institut. Sa politique sur le sujet consiste à : 

  • informer sur les principes et bénéfices du libre accès
  • inciter les membres des laboratoires Inserm à déposer dans HALInserm l’ensemble de leurs publications, qu’elles aient été publiées en mode traditionnel (dans des revues payantes) ou en libre accès
  • coopérer au niveau national et international pour opérer la transition vers une science « entièrement » ouverte

L’engagement de l’Inserm en quelques dates

Pour aller plus loin

Les textes fondateurs

Autres ressources

  • Ouvrir la science : site du Comité pour la science ouverte
  • Initiative oa2020 : Initiative lancée en 2015, faisant suite à la Déclaration de Berlin de 2003, visant au tout Open Access. Un vaste réseau international s’est constitué autour de cet objectif afin de partager les expériences et les avancées.

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