Médecine spatiale : Une histoire sans gravité

Embarquement immédiat dans un labo pas comme les autres ! Le projet de recherche mené par Olivier White, de l’unité Cognition, action et plasticité sensorimotrice (CAPS, Dijon), consiste à la perturber la gravité terrestre par des vols en apesanteur à bord de l’Airbus A310 Zero‑G...

Un reportage à retrouver dans le magazine de l’Inserm n°44

« Une façon radicale de comprendre comment le cerveau contrôle le mouvement humain, c’est de perturber son fonctionnement ! » explique Olivier White, spécialiste du contrôle moteur à l’unité Cognition, action et plasticité sensorimotrice (CAPS)* dirigée par Charalambos Papaxanthis à Dijon. Lorsque nous sommes soumis à la gravité terrestre, le cerveau, tel un chef d’orchestre, harmonise des informations sensorielles provenant de multiples sources pour calibrer nos mouvements. Parmi elles : 

  • la proprioception, qui permet de savoir, grâce à des récepteurs musculaires, ligamentaires et articulaires, où se situent les différentes parties de notre corps lorsque nos yeux sont fermés ;
  • le système vestibulaire, dans l’oreille interne, qui participe au maintien de l’équilibre, à l’orientation spatiale et au ressenti de l’accélération ;
  • et enfin, la vision.

« Quoi de mieux que de modifier la gravité terrestre à laquelle tout un chacun est soumis depuis sa naissance ? » Tel est le projet mené par Olivier White en collaboration avec plusieurs équipes internationales, et qui consiste à perturber l’intégralité du corps, à l’exception de la main qui sera maintenue en condition de pesanteur terrestre. Dans le domaine spatial, cette approche permettrait de savoir s’il faut développer des dispositifs pour faciliter le mouvement des pilotes ou s’il vaut mieux laisser le cerveau gérer la perturbation dans son intégralité. Les résultats obtenus à terme pourraient aussi aboutir à des avancées médicales, notamment pour la rééducation motrice de patients victimes d’accident vasculaire cérébral ou d’hémiplégie. Quittons à présent la paillasse de laboratoire pour un vol… en apesanteur ! 

Cette campagne de vol parabolique a été financée par le CNES.

A lire aussi sur le site de l’Université de Bourgogne France-Comté : Une thèse en apesanteur, un article sur les travaux de Marie Barbiero au sein de l’unité CAPS. 

Et en bonus, une petite vidéo ! (?spoiler?, c’est vers la 50e seconde que commence les 22 secondes tant attendues) 

Note :
*unité 1093 Inserm/Université de Bourgogne, CHU de Dijon.