Main dans la main avec les robots

Reportage réalisé à l’Institut des systèmes intelligents et de robotiques : assistance aux gestes et applications thérapeutiques (Isir – Agathe) à Paris. L’équipe Agathe a pour objectif d’assister les mouvements humains avec des dispositifs robotiques.

Dans l’équipe Agathe (Assistance aux gestes et applications thérapeutiques), une étrange expérience est en cours : un homme à trois bras essaie d’atteindre une cible jaune avec l’une de ses mains ! En réalité, Étienne de Montalivet est ingénieur d’études en robotique et le troisième bras qu’il porte est une prothèse robotisée, destinée aux personnes amputées. Objectif de l’exercice : évaluer sa capacité à contrôler les mouvements de cette prothèse. Mais surtout : inventer les prothèses de demain, encore plus performantes. 

« Les robots sont aujourd’hui déployés presque partout dans nos sociétés. Pendant longtemps, nous les avons vus comme un simple outil de remplacement des humains pour réaliser telle ou telle tâche. Ici nous voulons faire en sorte que les robots puissent collaborer avec les humains », explique Guillaume Morel, directeur de l’équipe installée au sein de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique et labellisée Inserm depuis 2014. 

Pour la trentaine de personnes qui travaillent ici, cette approche présente un formidable potentiel dans le domaine thérapeutique : la rééducation neuro­motrice, dans le cas d’un accident vasculaire cérébral par exemple, pourrait être bien plus efficace si le patient dispose d’un exosquelette robotisé qui n’impose pas le mouvement que la personne peine à réaliser, mais l’accompagne et le corrige progressivement. 

« Il faut pour cela développer un langage entre l’humain et le robot, mais aussi entre le robot et l’humain, afin que les informations circulent dans les deux sens », décrit Nathanaël Jarrassé, membre de l’équipe et chargé de recherches CNRS. Ce langage est aujourd’hui encore sommaire, mais les scientifiques tentent de l’améliorer.

Plongée dans ce laboratoire où les capteurs infrarouges côtoient les prothèses, les exosquelettes et autres appareils d’assistance motorisés !