#PayeTonCycle : C’est quoi le syndrome prémenstruel ? 🙎‍♀️

À fleur de peau, fatiguée, tendue, gonflée, avec éventuellement des douleurs à la tête, au dos, aux seins, au ventre, et puis des problèmes digestifs ou encore dermatologiques : lorsqu’on souffre du syndrome prémenstruel, l’épreuve recommence à chaque cycle. Alors à force, on n’en parle même plus. C’est dommage, parce qu’il est (parfois) possible de trouver des solutions pour atténuer ces symptômes pénibles qui précèdent les règles. Et puis, n’est-il pas grand temps de parler haut et fort d’un problème aussi universel et pourtant si mal compris ?

Le syndrome prémenstruel (ou SPM), c’est une série de symptômes physiques et psychiques qui démarrent entre quelques heures et plusieurs jours avant les règles, et qui disparaissent généralement peu après leur arrivée. A priori sans gravité, ces symptômes sont néanmoins désagréables, franchement pénibles ou carrément handicapants.

Dessin représentant un utérus pas content et un calendrier

Le SPM concernerait 20 à 40 % des femmes en âge de procréer, avec des manifestations d’intensité variable. Il perturbe la vie sociale, professionnelle et familiale d’un tiers d’entre elles et constitue un réel handicap dans environ 5 % des cas, lorsqu’il est associé à des symptômes analogues à ceux de la dépression majeure (on parle alors de trouble dysphorique prémenstruel, ou TDPM).

Aussi étonnant que cela puisse paraître pour un problème qui nuit à la qualité de vie d’une grande partie de l’humanité, les causes de ce syndrome restent floues. Compte tenu de son lien avec le cycle menstruel, on soupçonne évidement l’implication de facteurs hormonaux. Ainsi, la diminution des hormones sexuelles dans le sang après l’ovulation joue probablement un rôle. Une prédisposition génétique est également soupçonnée, tout comme d’éventuelles carences en sérotonine (une molécule impliquée dans la communication entre neurones), en magnésium et en calcium.

Comme on ne comprend pas bien d’où il vient, il n’existe encore aucun traitement spécifique du SPM. Cependant, plusieurs approches peuvent être tentées pour réduire l’impact des symptômes. En premier lieu, améliorer son hygiène de vie : veiller à son sommeil, pratiquer une activité physique régulière ainsi que des activités relaxantes, consommer moins de sucre et davantage de glucides complexes et de protéines, éviter la caféine et l’alcool. Des médicaments peuvent aussi être prescrits pour atténuer les douleurs (paracétamol ou anti-inflammatoires non stéroïdiens), diminuer la rétention d’eau (diurétiques) ou soulager les symptômes émotionnels (anxiolytiques). Par ailleurs, des traitements hormonaux soulagent certaines femmes, mais pas toutes.

Dans tous les cas, lorsqu’on souffre de SPM ou de tout autre problème lié aux règles, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin : le cycle menstruel n’est pas censé être pénible. Ce n’est pas un « mal nécessaire » et souffrir n’a rien de normal ou d’acceptable. Toutes douleurs et tous symptômes doivent être rapportés, pour que les médecins puissent en rechercher la cause et aider leurs patientes.

Pour en savoir plus sur les troubles gynécologiques et les recherches conduites à leur sujet, n’hésitez pas à lire le Grand angle du dernier numéro du magazine de l’Inserm : Santé gynécologique − la fin des tabous ?

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