Divers et variants – C’est quoi un mutant ? 🧬 👾

Dans le monde des super-héros, un mutant est doté de super-pouvoirs, bons ou mauvais. Eh bien dans le monde des biologistes c’est pareil ! Les mutants sont des cellules (ou des virus !) dotées de traits inédits qui peuvent être neutres, délétères ou favorables… mais tout dépend pour qui !!

Un mutant est un organisme ou une cellule qui présente une nouvelle caractéristique, acquise suite à l’apparition d’une modification dans son génome – on parle de « mutation ». Un tel événement peut être provoqué par certains agents chimiques ou physiques (les « mutagènes »), mais des mutations peuvent aussi survenir de manière spontanée, lors du processus qui permet à une cellule de se multiplier. 

Pour se reproduire, une cellule doit commencer par répliquer son patrimoine génétique à l’identique. Pour cela, elle possède une enzyme chargée de recopier aussi consciencieusement que possible l’ensemble de son génome. Mais aussi appliquée soit-elle, cette enzyme peut commettre des étourderies. C’est la raison pour laquelle nos cellules sont également pourvues d’un système de vérification des copies produites, doublé de mécanismes de réparation des erreurs éventuellement détectées. Toutefois, aucun système n’est infaillible et des erreurs passent parfois inaperçues : elles constituent alors des mutations, transmises aux cellules filles. 

La plupart de ces mutations sont « neutres » : elles ne changent rien, ou rien de bien crucial pour les cellules qui en ont hérité. D’autres mutations s’avèrent délétères : elles nuisent au fonctionnement des héritières, qui auront de ce fait moins de chance de survivre et de se multiplier à leur tour pour transmettre ces modifications génétiques aux générations suivantes. Enfin, certaines mutations dotent les cellules qui les reçoivent de nouveaux avantages ! Des atouts qui pourront notamment leur permettre de se multiplier plus que les autres, tout en transmettant leurs caractéristiques avantageuses. 

C’est quoi un mutant ?

Quand une cellule « mère » réplique son génome sans erreur, les cellules filles sont identiques à la cellule mère. En cas d’introduction d’une ou plusieurs erreur(s) au cours de la réplication, il peut y avoir une mutation neutre, une mutation délétère ou une mutation favorable.

L’image illustre cela avec un petit personnage qui représente une cellule « mère ». Son génome est noté « gène » avec un accent grave. Quand tout se passe bien, les cellules filles ont aussi un génome noté gène (avec accent grave).

En cas d’erreur, les cellules filles ont un génome noté autrement : « gene » (sans accent) pour une mutation neutre, « gêne » (accent circonflexe) pour une mutation délétère, et « géniale » pour une mutation favorable.

Les mutations spontanées sont ainsi à l’origine de la biodiversité et participe à l’évolution des espèces. Ce phénomène concerne tous les organismes, y compris les virus ! Chez ces derniers, le patrimoine génétique est parfois porté, non pas par un chromosome d’ADN, mais par une molécule d’ARN. Dans ce cas, le système de correction des erreurs qui peuvent survenir lors de la réplication est moins performant, et la survenue de mutations est donc plus fréquente. Dès lors, l’apparition de virus mutants, porteurs de variations génétiques diverses et variés (des « variants » neutres, délétères ou favorables), n’a rien d’étonnant. Néanmoins, c’est parfois embêtant : les mutations avantageuses pour les virus sont en effet souvent préjudiciables pour l’hôte infecté… Qu’elles leur confèrent une plus grande contagiosité (comme c’est le cas avec le nouveau variant « britannique » du SARS-CoV‑2), une virulence accrue, une résistance aux mécanismes de défense ou aux traitements, cela ne fait pas notre affaire ! 

Pour en savoir plus sur le variant du SARS-CoV‑2 (VOC 202012/01) apparu cet automne au Royaume-Uni