Les Français et le tabac : l’enquête DePICT redémarre

Comment les Français perçoivent-ils le tabac ? Certains comportements ont-ils évolué après l’introduction des paquets neutres et les campagnes anti-tabac de 2016 ? La deuxième vague de l’étude DePICT (Description des Perceptions, Images et Comportements liés au Tabac) va permettre de répondre à ces questions. 

À partir du 5 septembre 2017 et jusqu’à la mi-novembre, 6 000 personnes seront interrogées par téléphone sur leur perception du tabagisme dans le cadre d’une étude scientifique Inserm. En acceptant de répondre aux questions de l’étude DePICT (Description des Perceptions, Images et Comportements liés au Tabac), ces 6 000 personnes vont contribuer à une meilleure compréhension de l’évolution des attitudes et des conduites liées au tabagisme, notamment dans le cadre de l’introduction des paquets de tabac neutres.

L’analyse de leurs réponses permettra d’aider la prise de décision en matière de lutte contre le tabagisme. 

Au cours de la première vague de l’étude, menée l’an passé, les chercheurs ont interrogé 4 342 adultes et 2 042 adolescents résidant en France. Les données recueillies ont permis de produire certains chiffres clé : 

  • 45% des Français âgés entre 18 et 64 ans, et 29% des jeunes entre 12 et 17 ans ont affirmé qu’il existe « une sorte de guerre/un conflit entre fumeurs et non-fumeurs ». Les adultes étaient aussi plus nombreux que les jeunes à considérer qu’on est moins bien accepté quand on est fumeur (31% contre 23%). Néanmoins 24% (contre 13% des jeunes) déclaraient que fumer permet d’être plus à l’aise dans un groupe.
  • 1 fumeur adulte sur 2 a dit avoir eu envie d’arrêter de fumer dans les 12 mois précédents l’enquête, et 3 fumeurs sur 4 pensent que les messages de santé sur les paquets de tabac sont crédibles.

Mesurer les évolutions après un an

La seconde vague de l’étude DePICT va permettre d’analyser l’évolution à un an de ces chiffres et de plusieurs autres indicateurs. Comme en 2016, l’enquête 2017 inclura environ 4 000 adultes et 2 000 jeunes (12–17 ans) représentatifs de la population française. 

Focus sur les 12–17 ans

Pourquoi inclure de si jeunes participants ? Le tabagisme démarre généralement à l’adolescence et sa prévention doit donc cibler les « très » jeunes. Plusieurs études ont en effet montré une hausse du tabagisme parmi les adolescents ces dernières années en France, après plus de dix ans de forte baisse. Avec 38% de fumeurs à 16 ans, la France est parmi les pays où la prévalence du tabagisme chez les jeunes est la plus élevée en Europe. Comprendre les perceptions du tabagisme et les déterminants des comportements des jeunes vis-à-vis du tabac permettra de mettre en place des politiques de prévention efficaces. 

Pour des raisons scientifiques, il est important que chaque personne sélectionnée accepte de répondre. L’objectif est d’évaluer le plus exactement possible, avec une méthodologie rigoureuse, les perceptions et attitudes liés au tabagisme. 

Financée par l’Institut National du Cancer (INCa), l’étude DePICT est coordonnée par Maria Melchior, chargée de recherche au sein de l’équipe de recherche en épidémiologie sociale (ERES), à l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé Publique IPLESP – unité Inserm). L’étude a été déclarée à la CNIL : les données recueillies lors de cette étude sont strictement anonymes. 

Pour toute question sur l’étude, l’utilisation des données et les résultats, vous pouvez contacter l’équipe de recherche par mail.