Que dit la science à propos des 11 vaccins obligatoires en France à partir de 2018 ?

Dans le cadre de l’extension de l’obligation vaccinale qui prendra effet en 2018, la vaccination devient un débat d’opinion, souvent mal informé, alimenté par les arguments catastrophistes des lobbys anti-vaccins et le manque de formation du corps médical sur le sujet. C’est dans ce contexte que l’Inserm publie aujourd’hui une mise au point sur les connaissances scientifiques qui doivent sous-tendre une prise de décision rationnelle des pouvoirs publics.

La France est devenue un des pays au monde où la défiance vaccinale est la plus forte. Ces controverses ont lieu alors même que l’obligation vaccinale qui prendra effet en 2018 correspond au calendrier vaccinal actuel, qu’elle n’ajoute aucun vaccin supplémentaire et vise à faire en sorte que les enfants reçoivent effectivement les vaccins qu’ils auraient dû recevoir si le calendrier vaccinal était respecté pour tous les enfants. 

La mise au point sur les connaissances scientifiques aujourd’hui publiée par l’Inserm indique que : 

  • L’efficacité et l’innocuité des 11 vaccins qui deviendront obligatoires en France sont scientifiquement prouvées.
  • L’augmentation de la couverture vaccinale des nourrissons apportera des bénéfices individuels par la protection conférée directement à l’enfant vacciné, et collectifs par la diminution du risque de contamination pour les personnes non vaccinées.
  • Le choix des décideurs étrangers est partagé entre la simple recommandation et la vaccination obligatoire.
  • L’élargissement temporaire du caractère obligatoire de 11 vaccins recommandés chez les enfants, tel que préconisé par le Comité d’orientation de la concertation citoyenne sur la vaccination, doit s’accompagner de la mise en œuvre d’actions prioritaires et du développement de programmes de recherche qui couvrent les différents aspects de la vaccination.

La vaccination constitue l’une des principales interventions de santé publique ayant contribué au recul des maladies infectieuses. Elle est tout à fait satisfaisante pour les maladies pour lesquelles elle est déjà obligatoire (polio, tétanos, diphtérie) ou pour celles dont les vaccins sont systématiquement (coqueluche) ou quasiment systématiquement (Hib) combinés avec les vaccins obligatoires. Néanmoins, pour les autres maladies, la couverture vaccinale en France reste notoirement trop faible pour obtenir l’impact attendu sur le fardeau de la maladie, entraînant des décès et des séquelles pourtant évitables et ne permettant pas, entre autres, l’élimination de la rougeole. 

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