Camille Locht

Remarque : ces contenus ont été récupérés automatiquement depuis l’ancien site « Histoire de l’Inserm » (http://histoire.inserm.fr) et n’ont pas été modifiés depuis.

Les recherches de Camille Locht concernent la pathogenèse microbienne, notamment pour la coqueluche et la tuberculose, depuis les études moléculaires jusqu’au développement de vaccins et de médicaments contre ces maladies. 

C’est depuis ses travaux de post-doctorant aux National Institutes of Health (NIH) aux Etats-Unis dans les années 1980, que Camille Locht s’intéresse à la pathogenèse microbienne. Il clone et séquence le premier gène de virulence del’agent de la coqueluche, Bordetella pertussis, codant la toxine coquelucheuse. Il rejoint ensuite la société SmithKline Beecham, devenue Glaxo SmithKline, où il travaille sur le mécanisme de cette toxine. Ses travaux sont à la base du développement de vaccins anti-coquelucheux acellulaires génétiquement modifiés. 

Il crée son propre laboratoire à l’Institut Pasteur de Lille en 1989 et continue à travailler sur la bactérie Bordetella pertussis, en particulier sur l’adhésine majeure, l’hémagglutinine filamenteuse, dont son équipe a déterminé le mécanisme de sécrétion, via un système inédit, qui s’est avéré être largement présent chez les bactéries à Gram négatif. Il exploite ensuite ce système de sécrétion à des fins biotechnologiques. En réalisant que la coqueluche reste une maladie majeure, malgré une bonne couverture vaccinale mondiale, son équipe a développé une approche d’immunisation par vaccination nasale à l’aide d’une souche génétiquement atténuée de Bordetella pertussis. Ces travaux ont abouti à un essai clinique de preuve de concept, dans le cadre d’un projet du 7e programme cadre européen, dont Camille Locht était le coordinateur. Une bactérie génétiquement atténuée et spécifiquement développée pour l’administration nasale a été testée pour la première fois chez l’homme.

A son arrivée à l’Institut Pasteur de Lille, il s’intéresse également à la tuberculose et identifie un nouvel élément génétique, désormais à la base du système de typage moléculaire le plus efficace disponible, exploité par la société GenoScreen, une PME lilloise. Son équipe travaille aussi au développement de nouvelles molécules anti-tuberculeuse par une approche originale visant à augmenter la sensibilité des mycobactéries aux médicaments de deuxième intention, tels que l’éthionamide. Ces travaux ont abouti à l’identification de candidats médicaments très prometteurs. En étudiant l’infection latente à Mycobacterium tuberculosis, son équipe a découvert un antigène de surface, appelé « heparin-binding haemagglutinin » (HBHA) qui s’avère être un antigène de latence, intéressant à la fois pour desapplications diagnostiques et pour le développement de nouveaux vaccins contre la tuberculose. 

Camille Locht a formé de nombreux étudiants en thèse et des chercheurs post-doctorants, dont plusieurs sont maintenant des scientifiques reconnus en France et à l’étranger.

Biographie

Camille Locht est né le 27 juin 1955 à Saint-Vith en Belgique. Il a mené ses études secondaires au collège épiscopal de Saint-Vith et ses études supérieures à l’université catholique de Louvain, en Belgique. 

  • Licence en sciences zoologiques à l’université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgique (1979).
  • Thèse ès sciences intitulée « Méthylation in vitro de la coiffe 5’-terminale de l’ARNm de Saccharomyces cerevisiae au moyen d’enzymes extraites de germes de blé et de levure » Louvain-la-Neuve, Belgique (1984).
  • Assistant aux facultés Notre-Dame de la Paix, Namur, Belgique (1983–1984).
  • Chercheur post-doctorant aux NIH, Hamilton, Montana, Etats-Unis (1984–1987).
  • Chercheur chez SmithKline Biologicals, Rixensart, Belgique (1987–1989).
  • Directeur de laboratoire à l’Institut Pasteur de Lille depuis 1989.
  • Directeur de recherche (1991), directeur de recherche de classe exceptionnelle (2004) à l’Inserm.
  • Directeur du contrat jeune formation 9109 « Microbiologie génétique moléculaire » à l’Inserm, Lille (1991–1995).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 447 « Mécanismes moléculaires de la pathogénie microbienne » (1996–2003), devenue l’unité 629 (2004–2009) à l’Institut Pasteur de Lille.
  • Directeur de l’Institut fédératif de recherche « Pathogenèse et prévention des maladies infectieuses, parasitaires et inflammatoires à l’Institut Pasteur de Lille (1996–1998).
  • Directeur fondateur de l’institut fédératif de recherche « Médecine cellulaire et moléculaire » à l’Institut Pasteur de Lille (2006–2009).
  • Directeur de l’unité mixte Inserm 1019/CNRS 8204/université de Lille 1 et 2/ Institut Pasteur de Lille « Infection et immunité » depuis 2010.

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre du conseil scientifique de la Fondation innovations en infectiologie (Finovi).
  • Membre du conseil scientifique du Fonds national de la recherche scientifique (FNRS), Belgique.
  • Membre de la commission spécialisée « Biologie des interactions hôtes-agresseurs, symbiotes et commensaux » à l’lnstitut national de la recherche agronomique (INRA).
  • Directeur scientifique de l’Institut Pasteur de Lille.

Prix – distinctions 

  • Prix Jean-Pierre-Lecocq, grand prix de l’Académie des sciences, Institut de France (2001).
  • Trophée INPI pour recherche innovante (2007).
  • Grand prix de l’Institut Pasteur de Lille (2009).