Ana Zarubica, Prix Appui à la recherche 2021

Ana Zarubica est la cheffe d’orchestre du Centre d’immunophénomique. Son objectif : assurer une organisation optimale de cette unité qui offre aux scientifiques du monde entier des modèles murins pour étudier le fonctionnement et les dysfonctionnements du système immunitaire. Un investissement reconnu au travers du Prix Appui à la recherche.

Portrait Ana Zarubica
Ana Zarubica © Inserm / François Guénet

Au soutien des recherches sur les gènes de l’immunité

Portrait vidéo d’Ana Zarubica, Prix Appui à la recherche 2021 – 1 min

« Au cours de ma thèse et de mon post-doctorat en immunologie et en cancérologie, j’ai participé à l’encadrement du personnel technique et des étudiants, à la valorisation des résultats, aux demandes de financement… Alors quand le projet du Ciphe, le Centre d’immunophénomique [l’étude de la fonction de tous les gènes liés à l’immunité, ndlr.], s’est concrétisé à Marseille et que son fondateur Bernard Malissen m’a proposé de co-construire le poste de responsable des opérations, à la fois scientifique et administratif, j’ai accepté », explique Ana Zarubica, directrice adjointe et responsable des opérations de cette unité de service portée par l’Inserm (US 12), le CNRS et Aix-Marseille Université.

Des souris et des hommes

Le Ciphe génère et analyse des modèles murins pour comprendre la fonction des gènes impliqués dans les réponses immunitaires. De plus, il mène ses propres projets pour produire de nouveaux modèles précliniques. « Or, à sa création en 2011, c’était, avec cinq plateformes technologiques et six services répartis sur 3 500 m2, une unité de service d’une taille inédite à l’Inserm. Il a fallu concevoir des outils organisationnels et stratégiques pour suivre les activités, mettre en place les offres… De plus, le modèle économique est particulier puisque nous travaillons avec des équipes académiques et des industriels. La délégation régionale Inserm Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse m’a alors formée aux fonctions administratives et financières », rappelle Ana Zarubica, qui a réussi le concours d’ingénieure de recherche Inserm en 2012.

Photo de groupe du service administrative et financier du Centre d'immunophénomique de Marseille-Luminy
Ana Zarubica et le service administrative et financier du Centre d’immunophénomique de Marseille-Luminy (Unité de service Inserm 12) © Inserm / François Guénet

Neuf ans plus tard, grâce à ses 60 collaborateurs et à son laboratoire L3, qui permet de manipuler en toute sécurité des virus comme le VIH ou le tout nouveau SARS-CoV‑2, le Ciphe est reconnu aux niveaux national et international. « En 2019, mon équipe, qui compte sept personnes, a traité 250 projets collaboratifs et de prestation », indique-t-elle. Autre exemple de cette reconnaissance, le Ciphe contribue à la partie immunologique de la première encyclopédie fonctionnelle des gènes du système immunitaire de la souris ; un projet porté par le Consortium international de phénotypage [l’étude de tous les caractères, ndlr.] de la souris (IMPC).

Photo de groupe de l'équipe BSL3 du Centre d' Immunophénomique de Marseille-Luminy (CIPHE)
L’équipe BSL3, dont les ingénieurs et techniciens qui travaillent sur les projets Covid-19. Centre d” Immunophénomique de Marseille-Luminy (Unité de service Inserm 12) © Inserm / François Guénet

Une double casquette

Mais Ana Zaburica ne se limite pas à l’administratif. « Je suis chargée d’élaborer la stratégie scientifique avec Bernard Malissen bien sûr, mais aussi de valoriser la plateforme et de développer des partenariats, précise-t-elle. Ainsi, en 2018 le Ciphe s’est associé au Jackson Laboratory, un organisme non lucratif américain, pour caractériser un modèle préclinique de souris dont le système immunitaire est humanisé. » Un projet qu’elle pilote. Enfin, elle coordonne une task force de six ingénieurs, lancée avec Bernard Malissen dès le début de la pandémie de Covid-19. Ainsi, à l’été 2020, le Ciphe était la première plateforme en Europe à offrir des modèles murins pour comprendre la maladie et évaluer des traitements. « Grâce à ces modèles, académiques et industriels ont obtenu des résultats intéressants qui seront publiés sous peu. Et ces projets apportent des connaissances pour de futurs virus émergents », assure Ana Zarubica, qui garde toujours un œil vers l’avenir. Pour preuve : elle a aidé à la mise en place d’autres unités de service Inserm car « ces structures qui accompagnent la révolution des approches “-omiques”, permettant l’étude exhaustive des gènes, des protéines ou encore des caractères d’un organisme, sont vouées à se multiplier », conclut-elle.

Mosaïque de portraits : Philippe Hoest, Marie Malissen, Bernard Malissen, Frédéric Fiore, Gilles Warcollier et Hervé Luche
De gauche à droite et de haut en bas : Philippe Hoest, Marie Malissen, Bernard Malissen, Frédéric Fiore, Gilles Warcollier et Hervé Luche © Inserm / François Guénet

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