Wolf Hervé Fridman

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Les travaux scientifiques de Wolf Hervé Fridman ont porté sur deux thématiques complémentaires, dans l’objectif de comprendre les mécanismes fondamentaux des réactions immunitaires et de leur régulation, en vue de leurs applications en clinique humaine. 

En ce qui concerne l’analyse des mécanismes d’action des anticorps IgG, particulièrement à travers leurs interactions avec leurs récepteurs lymphocytaires, les récepteurs Fcγ, Wolf Hervé Fridman a apporté la première preuve de l’existence de ces récepteurs sur les lymphocytes T activés, les lymphocytes “natural killer” (NK). Il produit les premières lignées cellulaires hybrides positives pour ces récepteurs ayant permis leur caractérisation biochimique. Il décrit la production de formes solubles de ces récepteurs, analyse leurs activités fonctionnelles et participe à la résolution de leur structure cristallographique et de leur interaction physiochimique avec les IgG. Une contribution majeure de cet axe de travail a consisté à analyser les séquences moléculaires impliquées dans les fonctions des RFcγ et à l’identification du motif ITIM (Immunoreceptor Tyrosine Inhibition Motif), régulateur de nombreux récepteurs cellulaires. 

Pour entamer son second axe de recherche sur le contrôle des tumeurs humaines par le système immunitaire des patients, Wolf Hervé Fridman a travaillé au début des années 1970 sous la direction de François Kourilsky, alors directeur de l’unité de recherche Inserm 136 “Immunologie des tumeurs”, à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Il a posé les bases de l’existence d’une réaction anti-tumorale chez les patients atteints de leucémie aiguë. Il a participé ensuite au développement d’immunothérapies novatrices, comme celle se fondant sur l’utilisation de l’interféron, de l’IL2 ou des cellules dendritiques. La contribution majeure de Wolf Hervé Fridman et de ses collaborateurs a été l’étude des réactions immunitaires sur le site même des tumeurs. Cette approche, toujours en cours, permet de démontrer que la réaction immunitaire de type TH1 et T cytotoxique constitue le plus fort marqueur pronostique de la récidive tumorale et de la survie des patients, changeant ainsi le paradigme classique appliqué aux cancers colorectaux, ORL et pulmonaires. Les mécanismes d’induction de ces réactions immunitaires in situ et de leur délitement sont activement analysés pour identifier de nouveaux outils et cibles thérapeutiques des cancers humains. 

Biographie

Wolf-Herman Fridman est né le 18 octobre 1945 à Gliwice en Pologne. Il a mené ses études secondaires au lycée Condorcet à Paris et ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. 

  • Doctorat en médecine, université de Paris (1970).
  • Diplômes d’immunologie et de sérologie, Institut Pasteur, Paris (1970).
  • Diplôme d’études approfondies de biochimie, université de Paris (1971).
  • Chargé de recherche (1972), maître de recherche (1980), directeur de recherche de 2e classe (1984), de 1re classe à l’Inserm (1988–1997).
  • Chercheur à l’unité Inserm 136, dirigée par François Kourilsky “Immunologie des tumeurs” à l’hôpital Saint-Louis, Paris (1972–1976).
  • Médecin attaché de l’hôpital Saint-Louis (1973–1976), de l’Institut Gustave-Roussy (1976–1977) et de l’Institut Curie à Paris (1977–1987).
  • Chef du groupe d’immunologie cellulaire à l’Institut de recherches scientifiques sur le cancer (1976–1982).
  • Doctorat ès sciences en immunologie, université Paris VI, sujet de thèse “Caractérisation et fonction du récepteur pour le fragment Fc des IgG exprimé par les cellules T” (1981).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 255 “Immunologie cellulaire et clinique” à l’Institut Curie, puis de l’Institut biomédical des Cordeliers à Paris (1983–2006). 
  • Responsable de l’unité d’immunologie clinique (1987–2000), chef du département de biologie clinique de l’Institut Curie à Paris (1992–2000).
  • Professeur des universités/praticien hospitalier d’immunologie au CHU Broussais – Hôtel Dieu (1997).
  • Chef du service d’immunologie biologique de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris (2000).
  • Vice-doyen de la faculté de médecine René Descartes – université Paris V (2004–2011)
  • Directeur de l’Institut fédératif de recherche 58 “Régulations et communications cellulaires” (2005–2007).
  • Créateur et directeur du Centre de recherche des Cordeliers, Paris, unité mixte Inserm 872 depuis 2007, Institut des Cordeliers, Paris. Celui-ci est constitué de trois pôles de recherche, “Circulation-rein”, “Nutrition, métabolisme et différenciation”, “Immunologie, cancer, infection”.
  • Créateur et directeur du Centre de recherche des Cordeliers, unité mixte Inserm 872/université Pierre et Marie-Curie (2007–2013), Institut biomédical des Cordeliers, Paris. Celui-ci est constitué de trois pôles de recherche, “Circulation-rein”, “Nutrition, métabolisme et différenciation”, “Immunologie, cancer, infection”. Jessica Zucman-Rossi lui a succédé en janvier 2019 à la direction du centre.

Instances scientifiques

Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Immunologie, inflammation, onco-hématologie” (2003–2006), président de la CSS “Immunologie, immunopathologie, microbiologie, maladies transmissibles” (1991–1994).

Prix – Distinctions 

  • Prix Petit d’Ormoy de l’Académie des sciences – Institut de France.
  • Grand prix international “William B Coley Award” du Cancer Research Institute, attribué également à Jérôme Galon, chercheur à l’Inserm, et à un chercheur japonais Ohtani Haruo, pour leurs travaux sur le rôle majeur de la réponse immunitaire, en particulier des lymphocytes T, dans la défense contre les cancers (2010).
  • Chevalier dans l’Ordre national du mérite, chevalier de la Légion d’honneur.

Sociétés savantes

  • Membre de la Société française d’immunologie.
  • Membre et président de la Société française du cancer.