William Rostène

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Mis à jour le 4 avril 2022 

La carrière de chercheur de William Rostène débute dans les années 1970 avec Claude Kordon, directeur de l’unité de recherche Inserm de neuro-endocrinologie (pas de gras pour celle phrase), par l’étude de la régulation d’un neuropeptide libérant certaines hormones de la reproduction (LH, hormone lutéinisante, et FSH, hormone stimulant le follicule). Il quitte ensuite Paris pour le Québec, puis New York, pour travailler sur les hormones stéroïdes. De retour en France, c’est à partir des travaux menés par l’équipe qu’il anime au sein d’une unité de recherche Inserm sur le mode d’action des hormones peptidiques dans le système nerveux central et l’hypophyse, à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, que sa propre unité Inserm “Imagerie des neurorécepteurs et physiopathologie neuro-endocrinienne” est créée dans le même hôpital. 

Au début des années 1990, William Rostène travaille essentiellement sur la caractérisation de récepteurs membranaires couplés aux protéines G (protéines de la membrane cellulaire qui participent au transfert d’informations dans la cellule) pour les neuropeptides (neurotensine, peptide vaso-actif intestinal, opiacés, principalement). Il développe ainsi une approche technologique originale d’analyse d’images pour visualiser ces récepteurs, qui lui vaudra une reconnaissance internationale, cette technologie étant utilisée dans de nombreux laboratoires académiques et industriels de par le monde. C’est à cette époque qu’une collaboration étroite se développe avec une équipe clinique d’ophtalmologie sur la localisation de certains récepteurs dans les structures oculaires. 

De 1995 à 1998, ses domaines de recherche portent pour l’essentiel sur la neurotensine et ses interactions, notamment avec les systèmes dopaminergiques (maladie de Parkinson). C’est également à cette période que se développe une approche originale permettant le ciblage de micro-métastases et, donc, une orientation vers la cancérologie. 

Au début des années 2000, William Rostène et France Haour entament de nouvelles recherches sur d’autres protéines : les chimiokines. Ils sont ainsi les premiers à mettre en évidence la présence de certaines de ces cytokines dans des mécanismes neuronaux, alors que jusque-là, ces molécules étaient connues uniquement dans le système immunitaire. Ces travaux ont permis d’ouvrir de nouvelles voies de recherches sur la neurotransmission et la régulation des mécanismes qui interviennent dans la réponse au stress et dans la régulation de la prise de boisson. 

Les données obtenues par William Rostène et ses collaborateurs amènent Patrick Kitabgi, son successeur, à retenir ce champ de recherche dans l’unité qu’il dirigera. Dans cette nouvelle structure, William Rostène continue de mener ses travaux sur la distribution des chimiokines et de leurs récepteurs dans le système nerveux central et dans l’hypophyse, et sur leurs rôles potentiels dans les fonctions cérébrales et neuro-endocrines. 

À la fin de l’année 2007, William Rostène rejoint le nouvel Institut de la vision, dirigé par José-Alain Sahel, à l’hôpital des Quinze-Vingts à Paris, pour co-animer une équipe sur le thème “Chimiokines et glaucome”. 

Biographie

William Rostène est né le 17 Juin 1948 à Paris. Il a mené ses études secondaires au lycée Paul Valéry à Paris et ses études supérieures à l’université Pierre et Marie Curie, Paris VI. 

  • Boursier de l’éducation nationale, 3e cycle, Paris VI (1971–1973).
  • Doctorat de 3e cycle en endocrinologie, université Paris VI (1973).
  • Professeur associé (volontaires du service national actif), dans le laboratoire de biocontrôles, université Laval, Québec, dirigé par Claude Fortier (1973–1975), boursier du ministère des Affaires intergouvernementales du Québec (1975).
  • Stagiaire de recherche à l’Inserm (1975–1977), attaché de recherche dans l’unité de recherche Inserm 159 de neuro-endocrinologie, dirigée par Claude Kordon au centre Paul-Broca à Paris (1977–1979).
  • Enseignement de maîtrise et de 3e cycle en endocrinologie et neurosciences (1978).
  • Docteur ès sciences en endocrinologie, université Paris VI (1979).
  • Chargé de recherche (1979), maître de recherche (1984), directeur de recherche de 2e classe (1986), directeur de recherche de 1ère classe (1991), directeur de recherche de classe exceptionnelle (2006), directeur de recherche émérite à l’Inserm (2013).
  • Chercheur dans l’unité Inserm 55 “Diabétologie et études radio-immunologiques des hormones protéiques”, dirigée par Gabriel Rosselin, à l’hôpital Saint-Antoine à Paris (1979–1984).
  • Fogarty NIH International Fellow chez Bruce Mc Ewen, laboratoire de neuro-endocrinologie, Rockefeller University, New York, États-Unis (1981–1983).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 339 “Imagerie des neurorécepteurs et physiopathologie neuroendocrinienne” (1991–2002).
  • Écoles doctorales en neurosciences, physiologie et pathologie, responsable du module de DEA en neurosciences (1992–1997).
  • Membre de l’unité de recherche Inserm 732 “Chimiokines et leurs récepteurs : fonctions cérébrales et neuro-endocriniennes”, dirigée par Patrick Kitabgi (2003–2008).
  • Co-directeur de l’Institut fédératif de recherche en santé de Saint-Antoine (2005–2008).
  • Responsable de module de master en neuroscience à l’université Pierre et Marie Curie.
  • Co-responsable de l’équipe “Chimiokines et pathologies du segment antérieur de l’œil” à l’Institut de la vision, centre de recherche université Pierre et Marie Curie/unité Inserm 968 à l’hôpital des Quinze-Vingts à Paris, dirigé par José-Alain Sahel (2008–2013).

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Consultant auprès de Biocom (1986–1990).
  • Président de l’Association pour la recherche sur le diabète et les insuffisances cérébrales (1987–1997).
  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) Inserm “Interface physique-biologie, technologies médicales et chirurgicales” (1987–1990).
  • Président de la CSS “Régulations hormonales” (1999–2002).
  • Président de la CSS “ Neurosciences, neuro-endocrinologie, psychiatrie” (2008–2012).
  • Organisateur de trois ateliers de formation Inserm (1991,1993, 1995) et d’une École Inserm (2002).
  • Président de l’amicale Inserm-Weizmann (1991–1998).
  • Consultant auprès de Sanofi-Synthelabo (1992–1998).
  • Expert de la National Science Foundation, des National Institutes of Health (Etats-Unis), du CNRD (Israël), du Medical Research Council (Angleterre), du Fonds de la recherche en santé du Québec, du Deutsche Forshungsgemeinschaft (Allemagne), du Wellcome Trust (1992–1994) et auprès de la Communauté européenne.
  • Co-coordinateur du projet européen Biomed (1994–1998).
  • Responsable de la coopération franco-québécoise en recherche biomédicale auprès du ministère des Affaires étrangères (1994–1998)
  • Co-responsable du programme vieillissement franco-québécois/ministère des Affaires étrangères (1998–2002).
  • Chargé de mission auprès du président de l’université Pierre et Marie Curie (2001–2006), membre du directoire de la recherche de cette université, responsable de la politique pour la recherche biomédicale (2001–2006).
  • Coordinateur du réseau chimiokines, université Pierre et Marie Curie (2002–2004).
  • Expert auprès du comité national d’évaluation et de l’Agence d’évaluation de la recherche scientifique (2004).

Sociétés savantes

  • Membre de douze sociétés savantes et, notamment, représentant des membres étrangers de l’American Society of Neurosciences (1991–1993), vice-président et président la Société de neuro-endocrinologie (1997–2000), membre du bureau et du comité scientifique de la Fédération internationale de neuro-endocrinologie et secrétaire général (2006–2011), membre de l’Endocrine Society. 
  • Membre de la Société française des neurosciences. 
  • Président de la Société de biologie depuis 2013. 
  • Participation aux comités de lecture et membre éditeur de plusieurs journaux dans les domaines des neurosciences, pharmacologie, neuro-endocrinologie (Journal of Molecular Neuroscience, Journal of Neuroendocrinology, Neuroendocrinologie, Neuropeptides, notamment).

Distinctions – Prix

  • Prix de la Fondation pour la recherche médicale, endocrinologie (1983).
  • Docteur honoris causa de l’université de Catane, Italie (2004).
  • Prix Jacques-Rousseau – André-Siegfried du centre de coopération inter-universitaire franco-québécois pour ses travaux de recherche en neurosciences et son implication dans la coopération franco-québécoise (2007).
  • Officier des Palmes académiques (2003).
  • Prix Diffusion des connaissances en neurosciences de la Société française des neurosciences (2017).