Stéphane Noselli

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Stéphane Noselli a apporté de nombreuses contributions originales en biologie du développement, en utilisant la drosophile comme modèle génétique de référence. Il a caractérisé plusieurs mécanismes fondamentaux de l’embryogenèse, de la morphogenèse et de l’établissement de l’asymétrie droite/gauche au cours du développement. 

Après sa thèse en génétique du développement, il a démarré une équipe étudiant le développement embryonnaire à Toulouse. Avec ses collaborateurs, ils ont identifié la voie JNK chez la drosophile, une voie connue chez de nombreuses espèces pour son implication dans l’apoptose, la réponse au stress, le vieillissement, le cancer et plusieurs autres pathologies, et montré de manière originale son rôle dans la morphogenèse épithéliale et la reprogrammation au cours de la fermeture dorsale de l’embryon. Ce modèle représente un des meilleurs paradigmes actuels pour étudier la soudure tissulaire, qui présente de nombreuses similitudes avec la cicatrisation. Il a reçu en 1998 la médaille de bronze du CNRS pour ce travail pionnier sur la voie JNK chez la drosophile. 

En 1998, il a effectué un stage sabbatique à l’université de Harvard, où il a développé un nouveau projet sur l’asymétrie droite/gauche. A son retour en 2000, il s’est installé à Nice et a identifié avec son équipe le premier gène contrôlant l’établissement de l’asymétrie droite/gauche chez la drosophile : le gène Myosin ID (myosine non conventionnelle, conservée chez l’homme). Ils ont montré un couplage entre asymétrie droite/gauche et une apoptose localisée pour la morphogenèse asymétrique, identifié un gène HOX comme facteur amont essentiel et, pour la première fois, mis en évidence le rôle de la voie PCP Fat/Dachsous dans la propagation de l’information de cette asymétrie. Il a reçu en 2008, la médaille d’argent du CNRS pour ce travail pionnier. 

Avec son équipe, il a ensuite co-découvert le récepteur de la voie Jak/Stat chez la drosophile et montré son rôle dans la différenciation de cellules invasives dans le follicule ovarien. Ils ont montré le rôle physiologique de l’endocytose du complexe ligand/récepteur de la voie Jak/Stat et identifié un nouveau stade de l’ovogenèse contrôlé par le facteur FOXO, en réponse aux conditions de nutrition. Ils ont identifié de nouvelles cellules sanguines associées à la niche germinale et produisant une matrice spécifique essentielle au contrôle du nombre de cellules souches. 

Stéphane Noselli est actuellement directeur de l’Institut de biologie Valrose, associant l’Inserm, le CNRS et l’université de Nice Sophia Antipolis. Il est également directeur d’un laboratoire d’excellence dit « SIGNALIFE », qui développe un réseau de recherche sur les voies de signalisation en biologie et santé, comprenant 49 équipes au sein de six instituts de recherche à Nice. 

Biographie

Stéphane Noselli est né le 26 juillet 1963 à Orthez (Pyrénées-Atlantiques,). Il a mené ses études secondaires à Muret (Haute-Garonne) et ses études supérieures à l’université Paul-Sabatier de Toulouse. 

  • Doctorat en génétique moléculaire, université Paul-Sabatier, Toulouse, dont la thèse s’intitule « Dissection fonctionnelle in vivo, par analyse transgénique, des protéines à doigts à zinc SRY bêta et SRY delta de Drosophila mélanogaster » (1988–1992).
  • Chargé de recherche de deuxième classe (1992), de première classe (1996), directeur de recherche de deuxième classe (2002), de première classe (2007), directeur de classe exceptionnelle (2014) au CNRS.
  • Responsable de l’équipe « Signalisation JNK et morphogenèse chez la drosophile », unité mixte de recherche CNRS 5547, dans le centre de biologie du développement, Toulouse (1992–1998).
  • Habilitation à diriger les recherches, université Paul-Sabatier, Toulouse (1998).
  • Stage sabbatique, laboratoire de Norbert Perrimon à l’université Harvard, Boston, Etats-Unis (1998–2000).
  • Directeur d’équipe ATIP « Biologie du développement » au sein de l’unité mixte de recherche CNRS 6543/université de Nice Sophia Antipolis (2000–2011).
  • EMBO Young Investigator Program (2001–2003).
  • Directeur de l’Institut de biologie du développement et du cancer – IBDC, unité mixte de recherche CNRS 6543/université de Nice Sophia Antipolis (2008–2011).
  • Directeur du laboratoire d’excellence « SIGNALIFE » sur les voies de signalisation en biologie et santé, université de Nice Sophia Antipolis, depuis 2012. 
  • Directeur et fondateur de l’Institut de biologie Valrose – IBV, unité mixte Inserm 1091/CNRS 7277/université de Nice Sophia Antipolis, depuis 2012. Au sein de cet institut, il anime l’équipe « Morphogenèse épithéliale et asymétrie droite/gauche chez la drosophile ». 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre du comité de biologie cellulaire (2002–2008) et de génétique des tumeurs (2012–2017) de l’Association pour la recherche sur le cancer (ARC).
  • Membre du conseil de l’école doctorale de Nice depuis 2004.
  • Vice-président et membre du comité « programme blanc et jeunes chercheurs » en biologie, santé et sciences pour l’ingénieur (2007–2010), vice-président du comité d’évaluation « Biologie cellulaire et développement » (2014), membre du comité de pré-sélection des projets de l’agence nationale de la recherche – ANR (2014).
  • Membre du bureau de la section « Développement, évolution, reproduction, cellules souches » du comité national du CNRS (2008–2012). 
  • Président du jury de chaires d’excellence du CNRS/Ecole normale supérieure de Lyon (2009), CNRS/université de Nice-Sophia Antipolis (2010). 
  • Président de plusieurs comités d’évaluation de centres de recherche à l’agence d’évaluation de la recherche scientifique (AERES), depuis 2009. 
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (2013–2017).
  • Membre du conseil scientifique du centre franco-indien pour la promotion de la recherche avancée (CEFIPRA), organisation bilatérale entre le gouvernement de l’Inde et le ministère des Affaires étrangères de la France (2013–2018).
  • Membre du jury de l’Institut universitaire de France (2014–2016).
  • Membre du bureau scientifique consultatif de l’Institut de génomique fonctionnelle, Lyon, de l‘Institut de génétique humaine, Montpellier, de l’Institut de biologie Paris-Seine.

Sociétés savantes – Académies

  • Membre du bureau de la Société française de biologie du développement (2003–2006).
  • Membre de l’EMBO (European Molecular Biology Organisation), depuis 2014.

Prix – distinctions

  • NATO Fellowship (1998).
  • Médaille de bronze du CNRS (1998).
  • Prix « Grandes avancées françaises en biologie” de l’Académie des sciences, Institut de France, attribué à de jeunes chercheurs/premiers auteurs, ayant contribué aux grandes avancées scientifiques françaises : Pauline Speder et Stéphane Noselli, son directeur de recherche (2007).
  • Médaille d’argent du CNRS (2008).
  • Grand Prix Mottart de l‘Académie des sciences, Institut de France (2013).