Robert Barouki

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Les travaux de Robert Barouki concernent l’étude des mécanismes de toxicité des xénobiotiques, petites molécules étrangères à notre organisme, dont l’alcool, et des polluants de l’environnement, comme la dioxine et les pesticides. 

Robert Barouki analyse les effets biologiques et toxiques de l’activation du récepteur de la dioxine (récepteur AhR, également appelé récepteur des hydrocarbures aromatiques). Il a montré que la dioxine, via son récepteur intracellulaire, active des enzymes de la famille des cytochromes P450, qui génèrent des espèces réactives de l’oxygène, provoquant un stress oxydant et favorisant un stress cellulaire. Par la suite, et grâce à des technologies à haut débit pour mesurer l’expression des gènes, il montre un effet notable de la dioxine sur la transition épithélio-mésenchymateuse. Il s’agit d’une modification des propriétés cellulaires, conduisant à un phénotype mésenchymateux et à une vitesse de migration plus élevée que l’on peut observer en pathologie lors des phénomènes de métastase et de fibrose.

Partant du constat que le récepteur de la dioxine est capable de lier un grand nombre de molécules, il montre que ce récepteur active des voies cellulaires différentes selon le ligand qui lui était associé. Ainsi, ce récepteur pourrait avoir des fonctions physiologiques distinctes de celles induites par la dioxine. Il est d’ailleurs très probable que l’un des effets de la dioxine est de détourner le récepteur AhR de ses fonctions physiologiques habituelles. Robert Barouki et ses collaborateurs sont actuellement en train d’explorer cette question, grâce à des souris déficientes en récepteur AhR et à une analyse du phénotype neurocomportemental et métabolique. 

Robert Barouki s’intéresse aux fonctions toxicologiques du tissu adipeux. Il a d’abord montré que la dioxine provoque l’inflammation du tissu adipeux, phénomène associé à des pathologies métaboliques. Par ailleurs, il étudie la propriété du tissu adipeux de stocker des polluants de même nature que la dioxine chez l’homme, et a montré que ces polluants étaient libérés dans la circulation sanguine lors d’amaigrissements importants, avec sans doute des conséquences toxiques. 

L’ensemble de ces travaux contribue à expliquer les effets pathologiques de la dioxine et de polluants apparentés, notamment sur la progression cancéreuse, l’obésité et les maladies métaboliques, les maladies du foie et du système nerveux. 

Robert Barouki consacre également une part importante de son activité à promouvoir une structuration de la toxicologie au niveau national, en intervenant dans les conseils scientifiques d’agences sanitaires et dans les comités s’intéressant à la sécurité sanitaire et aux effets de l’environnement sur la santé. Il a été membre durant dix ans du comité éditorial de la revue Inserm médecine/science et intervient souvent au niveau de la presse pour expliquer les acquis scientifiques dans le domaine environnement-santé. 

Biographie

Robert Barouki est né le 7 avril 1957 à Beyrouth au Liban. A mené ses études secondaires au lycée de la Mission laïque française à Beyrouth et poursuivi ses études supérieures à la faculté de médecine Necker-Enfants malades et à l’Ecole normale supérieure à Paris. 

  • Doctorat de 3ème cycle en pharmacologie, dont la thèse s’intitule « Régulation de la gamma-glutamyltransférase par les glucocorticoïdes et l’alcool », sous la direction de Jacques Hanoune, université Paris-Descartes (1982).
  • Chercheur post-doctorant chez Hamilton O Smith, département de biologie moléculaire, Johns Hopkins Medical School, Baltimore, Etats unis (1984–1986).
  • Habilitation à diriger des recherches, université Paris VI (1991).
  • Chargé de recherche au CNRS (1983), puis directeur de recherche de deuxième classe à l’Inserm (1992).
  • Chercheur dans l’unité Inserm 99 « Pharmacologie et physiopathologie hépatiques », dirigée par Jacques Hanoune, hôpital Henri-Mondor, Créteil (1983–1998). Responsable d’équipe dans cette même unité à partir de 1992.
  • Responsable d’équipe dans l’unité Inserm 490 « Toxicologie moléculaire », dirigée par Philippe-Henri Beaune à la faculté des Saints-Pères, Paris (1998–2005).
  • Professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) de biochimie, université Paris-Descartes, Paris (2001).
  • Directeur de l’unité Inserm 747 « Pharmacologie, toxicologie et signalisation cellulaire », faculté des Saints-Pères (2006–2013), puis de l’unité 1124 sur les mêmes thématiques (2014-)
  • Activités d’enseignement de biochimie et de toxicologie et activités hospitalières en biochimie clinique d’abord à l’hôpital européen Georges-Pompidou (2001–2007), puis à l’hôpital Necker-Enfants malades depuis 2008.
  • Directeur de l’unité Inserm 747 « Pharmacologie, toxicologie et signalisation cellulaire », faculté des Saints-Pères (2006–2013), puis de l’unité 1124 sur les mêmes thématiques (2014-).
  • Chef de service en biochimie métabolomique et protéomique à l’hôpital Necker-Enfants malades depuis 2012. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre du comité éditorial de la revue médecine/sciences (1998–2008).
  • Membre du conseil scientifique de l’université Paris-Descartes (2004–2009).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (2007–2012).
  • Membre du conseil scientifique de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (2010).
  • Président du comité de l’Agence nationale de la recherche « Contaminants et environnements » (2011–2013), président de la commission « Nutrition toxicologie » de l’Inra (2011–2013).
  • Membre du comité des experts de l’Institut de santé publique depuis 2011.
  • Membre du conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé depuis 2012. 

Distinctions – Prix

  • Prix de la Société française d’endocrinologie (1983).
  • Fellowship de l’European Molecular Biology Organisation – EMBO (1984).