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Pierre Ducimetière

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Pierre Ducimetière a consacré sa carrière à l’épidémiologie (science des populations) et à l’étude des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, dont la connaissance a permis de grandes avancées dans ces champs de recherche , notamment en France. En déterminant un ensemble de facteurs individuels, ses travaux ont ouvert la voie à d’importants progrès en matière de prévention des risques. C’est d’abord dans l’unité Inserm de recherches statistiques de Daniel Schwartz qu’il se passionne pour le domaine de l’épidémiologie cardiovasculaire. Il concrétise cet intérêt, dès 1967, en participant à “l’étude prospective parisienne”, rassemblant des cardiologues, des biologistes et des épidémiologistes, l’une des premières grandes enquêtes réalisées en France dans ce domaine. Elle a permis de faire avancer la recherche dans plusieurs domaines du risque coronaire, notamment l’importance d’un taux d’insuline élevé et d’une obésité de type androïde. Elle a également contribué à mettre en évidence le fait que les facteurs de risque habituels (cholestérol, diabète, hypertension, tabac) ne suffisent pas à expliquer les variations géographiques de l’incidence de la maladie. 

A la fin des années 1970, il met en évidence, avec Evelyne Eschwège, que le risque de développer une maladie coronaire s’élève avec l’insulinémie basale. Il prouve par ailleurs l’importance de la distribution abdominale du tissu adipeux sous-cutané sur ce même risque. 

A partir de 1982, l’unité en épidémiologie cardiovasculaire dont Pierre Ducimetière est le directeur devient le centre coordinateur pour la France du réseau de l’étude MONICA (monitorage des maladies cardiovasculaires). Cette étude internationale, lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a pour objectif d’analyser les variations de la mortalité par maladie coronaire dans 27 pays du monde. Les données recueillies, en permettant d’effectuer pour la première fois des comparaisons internationales, montrent que l’incidence de la maladie coronaire (rétrécissement d’une ou plusieurs artères du cœur, artères coronaires) en France se situe entre celle des pays d’Europe du Nord et celle des pays d’Europe du Sud. 

Pierre Ducimetière coordonne également, à partir de 1990, l’étude prospective de l’infarctus du myocarde, qui suit10 000 hommes âgés de 50 à 59 ans. L’objectif est d’analyser de nouveaux facteurs de risque de la maladie coronaire et, plus spécifiquement, de comprendre pourquoi l’incidence des événements coronaires est plus élevée en Europe du Nord qu’en France. 

Acteur majeur du développement de l’épidémiologie cardiovasculaire en France, Pierre Ducimetière a apporté une contribution scientifique de grande importance, notamment dans la connaissance des facteurs de risque de la maladie coronaire. 

Biographie

Pierre Ducimetière est né le 6 Juin 1942 à Sallanches (Haute Savoie). Il a mené ses études secondaires au lycée Berthollet à Annecy puis au lycée du Parc à Lyon. Il réussit le concours d’entrée à l’Ecole polytechnique où il est élève de 1962 à 1964. 

  • Chercheur dans l’unité Inserm 21 de recherches en statistiques à hôpital Paul-Brousse, Villejuif, dirigée par Daniel Schwartz (1965).
  • Chargé de recherche (1965), maître de recherche (1976), directeur de recherche de 1e classe (1990), directeur de recherche de classe exceptionnelle à l’Inserm (1998).
  • Licence de mathématiques (1967), diplôme d’études approfondies sur la « théorie des signaux » à l’université Paris VI (1969).
  • Doctorat ès-sciences sur la modélisation en électrophysiologie cardiaque (1975).
  • Chercheur dans l’unité de recherche Inserm 169 « Epidémiologie des maladies chroniques », dirigée par Joseph Lellouch, à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif (1976–1982).
  • Directeur de l’unité Inserm 258 « Epidémiologie cardiovasculaire », à l’hôpital Broussais (1982–1998), puis à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif, l’intitulé devenant « Epidémiologie cardiovasculaire et métabolique », (1999–2005).
  • Directeur de l’Institut fédératif de recherche « Epidémiologie, sciences sociales et santé publique » (2000–2005).
  • Directeur du groupement d’intérêt scientifique (GIS) « Pôle de santé publique Île-de-France Sud » depuis 2005.
  • Directeur de recherche au sein de l’unité mixte 780 « Épidémiologie et biostatistique », dirigée par Thierry Moreau à Villejuif, depuis 2006. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche 

  • Membre des commissions scientifiques spécialisées (CSS) de l’Inserm « Epidémiologie, médecine préventive et action médicosociale » (1968–1974) et « Appareils cardiovasculaire, respiratoire et urinaire » (1979–1982), président de la CSS « Epidémiologie, santé publique, sciences sociales, environnement, toxicomanie » (1987–1990).
  • Président du Groupe d’étude sur l’épidémiologie de l’athérosclérose – GREA (1978)
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1991–1994).
  • Responsable, du groupe de travail chargé de la modification de la loi de 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés – CNIL (1994) permettant, sous certaines conditions, la réalisation de travaux de recherche en santé à partir de données nominatives.
  • Vice-président du Haut comité de la santé publique (1995–1998).
  • Membre fondateur et principal animateur du Comité national des registres, structure de partenariat Inserm/Direction générale de la santé, pour le pilotage et l’évaluation des registres de morbidité (1986–1998).

Distinctions – Prix 

  • Prix Benjamin-Delessert (1994), prix de l’Institut français de nutrition (1995).
  • Prix de l’Institut des sciences de la santé (1999).
  • Prix LD-Beauperthuy de l’Académie des sciences, Institut de France (2004).
  • Prix de la Fondation pour la recherche biomédicale, Académie des sciences (2006).
  • Prix d’honneur Inserm 2007.