Pier Vincenzo Piazza

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Pier-Vincenzo Piazza, psychiatre et neurobiologiste consacre une partie importante de ses recherches à l’étude de la pharmaco-dépendance et ses travaux portent sur les mécanismes de l’addiction aux drogues. Précurseur en psychiatrie biologique, il a montré que l’addiction est bien une maladie et qu’elle devait être soignée comme telle. 

Après ses études de médecine menées à Palerme, Pier-Vincenzo Piazza a effectué son post-doctorat en France, dans le laboratoire Inserm de « Psychobiologie des comportements adaptatifs » dirigé par Michel Le Moal à Bordeaux. Un an après son arrivée, il cosignait un premier article, en 1989, sur l’addiction aux drogues, qui visait à déterminer les facteurs prédictifs de la grande variabilité de la sensibilité individuelle à l’addiction. Il a poursuivi les recherches dans ce domaine et a montré que certaines personnes ont une vulnérabilité particulière à l’addiction, comme pour d’autres maladies psychiatriques. Le stress est l’un de ces facteurs de vulnérabilité. La mise en évidence de l’existence de la vulnérabilité individuelle à l’addiction, a posé les bases de la physiopathologie de la toxicomanie. 

Depuis, il a affiné ce concept en montrant que le développement d’une addiction résulte de deux types de vulnérabilités individuelles, complémentaires mais indépendantes : une vulnérabilité à l’usage de drogue, responsable d’une prise chronique, et une vulnérabilité à l’addiction, impliquée dans la perte de contrôle sur la consommation chez 20 % des individus. 

Il vise actuellement à identifier les mécanismes moléculaires de la vulnérabilité aux drogues. Avec ses collaborateurs, il a identifié en 2014, un mécanisme capable de protéger naturellement le cerveau des effets néfastes du cannabis chez l’animal. Ils ont montré que la prégnénolone, une hormone produite par le cerveau, est responsable d’un mécanisme naturel de défense contre les effets néfastes du cannabis. Ils ont ainsi révélé une nouvelle classe pharmacologique, qui leur a permis ensuite de sélectionner un premier candidat médicament, capable d’inhiber les effets comportementaux du THC, la principale substance à effets psychotropes du cannabis. Cette découverte l’a amené à co-fonder la start-up Aelis Farma pour développer ces nouvelles molécules, qui pourraient permettre de traiter l’addiction, mais également d’autres pathologies. Cette découverte ouvre donc la voie à de possibles traitements contre l’addiction au cannabis. 

Pier Vincenzo Piazza dirige l’unité Inserm 1215 de neurosciences au sein du Bordeaux Neurocampus qu’il coordonne et qui vient de se doter du centre Broca Nouvelle-Aquitaine. Inauguré le 28 septembre 2017, ce centre regroupe plusieurs instituts et toutes les disciplines de neurosciences, de la recherche fondamentale à la recherche appliquée jusqu’au malade. Il est situé dans le campus universitaire de Carreire et jouxte le CHU de Bordeaux. 

Biographie

Pier Vincenzo Piazza est né le 28 mai 1961 à Palerme (Italie). Il a mené ses études secondaires au liceo scientifico de Palerme et ses études supérieures aux universités de Palerme et de Bordeaux. 

  • Docteur en médecine de l’université de Palerme (1985).
  • Ecole de psychiatrie de l’université de Palerme (1985–1987).
  • Post-doctorat dans l’unité Inserm 259 « Psychobiologie des comportements adaptatifs », dirigée par Michel Le Moal, CHU de Bordeaux(1988).
  • Poste vert de l’Inserm (1989–1991).
  • Doctorat de recherche en physiopathologie neuro-sensorielle de l’université de Palerme (1991).
  • Chargé de recherche de 2ème classe (1991), chargé de recherche de 1ère classe (1994), directeur de recherche de 2ème classe (1998), directeur de recherche de 1ère classe (2003), directeur de recherche de classe exceptionnelle (2011) à l’Inserm. 
  • Habilitation à diriger des recherches, université de Bordeaux (1994).
  • Responsable de l’équipe « Vulnérabilité à la drogue et toxicomanie », au sein de l’unité Inserm 259 « Psychobiologie des comportements adaptatifs », dirigée par Michel Le Moal, CHU de Bordeaux (1993–2001).
  • Co-fondateur des sociétés de biotechnologies Aelis Farma et Fluofarma en 2003. 
  • Directeur de l’unité Inserm 588 « Physiopathologie du comportement » (2003–2007), puis de l’unité Inserm 862 « Physiopathologie de la plasticité neuronale » (2008–2015), devenue l’unité 1215 en neurologie à l’Institut Magendie, université de Bordeaux, depuis 2016. Dans cette unité, il est responsable de l’équipe « Physiopathologie des addictions et des mémoires traumatiques ». 
  • Co-créateur et coordinateur du Neurocampus de Bordeaux, créé depuis septembre 2017, qui rassemble en un seul bâtiment l’institut interdisciplinaire de neurosciences, l’institut des maladies neurodégénératives et l’unité de service d’imagerie « Bordeaux Imaging Center », avec une partie réservée pour des start up. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre de l’intercommission scientifique spécialisée Inserm « Santé mentale et pathologies psychiatriques : mécanismes biologiques, facteurs de vulnérabilité et de protection” (1995–2006).
  • Participation à l’évaluation de projets de recherche pour les gouvernements italien, canadien, le NWO et le Welcome-Trust (2000–2002)
  • Membre de la commission spécialisée – comité de pilotage de la mise en place de l’action thématique concertée « Physiopathologie des maladies mentales” de l’université de Bordeaux (2002).

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de Drugs and Alcohol Dependance, du Journal of Neuroscience
  • Membre de l’European College of Neuropsychopharmacology, de la Société des neurosciences, de la Society of Neuroscience. 

Prix – distinctions

  • Jacob P. Waletzky Memorial Award de la Société américaine des neurosciences, qui récompense des recherches dans le domaine de la toxicomanie (2003).
  • Prix de l’innovation pour la création de Fluofarma, une start-up de Pessac consacrée à la recherche de molécules médicamenteuses (2003).
  • Prix du Marius Tausk, professeur de l’université de Lynden (Pays-Bas), pour ses travaux sur le stress et ses hormones (2008).
  • Prix Camille-Woringer de la Fondation pour la recherche médicale – FRM (2011).
  • Prix Lamonica de neurologie de l’Académie des sciences, Institut de France (2015).
  • Grand Prix de l’Inserm pour l’ensemble de ses recherches sur les mécanismes physiopathologiques des maladies psychiatriques (2015).