Philippe Kourilsky

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Après des études de mathématiques et de physique, Philippe Kourilsky, polytechnicien, s’est converti à la biologie. Ses contributions scientifiques majeures, effectuées principalement dans son laboratoire de l’Institut Pasteur affilié au CNRS, puis à l’Inserm, ont porté sur la génétique moléculaire et sur l’immunologie. Il s’intéresse d’abord aux mécanismes de transcription des gènes et devient rapidement l’un des précurseurs du génie génétique (ingénierie génétique). 

Ses domaines de recherche ont concerné : l’étude de la structure, de l’expression et de la régulation des gènes des organismes supérieurs, notamment, celui de l’ovalbumine de poule ; l’analyse des gènes codant pour les antigènes majeurs d’histocompatibilité, l’étude de leur polymorphisme, des mécanismes qui régulent leurs expressions pour expliciter leur mode d’action dans le déclenchement des réponses immunes, particulièrement dans l’activation des cellules tueuses spécifiques. 

En 1972, Philippe Kourilsky réussit le clonage du premier ADN complémentaire. Il met au point des techniques d’hybridation d’acides nucléiques, qui sont encore largement utilisées de nos jours pour le diagnostic de maladies infectieuses. Il côtoie Jacques Monod et anime l’équipe qui réussira, pour la première fois, à transférer le gène de la principale protéine du blanc d’œuf dans une bactérie et une levure. 

En 1981, Philippe Kourilsky est le premier à cloner les gènes codant pour les antigènes majeurs d’histocompatibilité de classe I de la souris. Ses travaux jettent un nouvel éclairage sur les mécanismes moléculaires qui gouvernent la réponse immunitaire et fondent la théorie du « soi peptidique » d’où résulte une interprétation nouvelle de la restriction par le complexe majeur d’histocompatibilité et l’alloréactivité (réaction au « non-soi »). Dès lors, ses études se concentrent sur l’immunologie moléculaire et la caractérisation du développement de l’immunité, particulièrement, au niveau des lymphocytes T. Avec son équipe, il développe ensuite de nouvelles méthodes pour déterminer la taille des répertoires des cellules immunitaires de l’homme et de la souris et analyse la diversité des cellules sollicitées lorsque l’organisme réagit contre le non-soi. Ils mettent également au point des méthodes très sensibles de détection des cellules T dans le sang périphérique permettant la surveillance immunitaire de patients atteints notamment de cancers et de maladies auto-immunes. Il contribue ainsi à la définition de plusieurs protocoles de vaccinations anti-tumorales. 

Récemment, Philippe Kourilsky a entrepris de développer à Singapour un important programme centré sur l’immunologie humaine et l’immunologie systémique. 

Biographie

Philippe Kourilsky est né le 22 juillet 1942 à Boulogne Billancourt (Hauts-de-Seine). Il a mené ses études secondaires aux lycées Janson de Sailly et Louis le Grand, à Paris, et ses études supérieures à la faculté des sciences de Paris. Il est ancien élève de l’Ecole polytechnique (promotion 1962). 

  • Doctorat ès sciences (1970), avec comme directeur de thèse le biologiste François Gros, sur le sujet « Etude de la lysogénisation chez le bactériophage tempéré lambda ». 
  • Attaché de recherche (1967), maître de recherche (1975) puis directeur de recherche au CNRS(1983), directeur de recherche de classe exceptionnelle (1996).
  • Philippe Kourilsky a rejoint l’Institut Pasteur en 1972 où il a dirigé une unité de recherche de génie génétique de 1978 à 2000. 
  • Directeur du service commun 20 de clonage de gènes dans des cellules animales en culture, puis de l’unité de recherche Inserm 277 « Biologie moléculaire du gène » (1981–1999). Cofondateur de la société Transgène, l’une des premières entreprises de biotechnologies en France (1981). Membre du conseil scientifique de Rhône-Poulenc (1986–1992).
  • Directeur des recherches scientifiques de Pasteur Mérieux et Connaught – aujourd’hui Sanofi-Pasteur (1992–1995).
  • Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’immunologie moléculaire, depuis 1998. Directeur général de l’Institut Pasteur et président du conseil des directeurs du réseau international des Instituts Pasteur (2000–2005) et, depuis, directeur général honoraire.
  • Président du Singapore Immunology Network depuis 2006.

Instances scientifiques et de gestion de la recherche 

  • Chargé de mission pour les biotechnologies à la Délégation générale à la recherche scientifique et technique – DGRST (1950), puis au ministère de la Recherche. 
  • Membre du conseil d’administration de l’Ecole polytechnique (1985–1986 et 1998–2007).
  • Membre du collège de direction scientifique (CODIS) de l’Inserm (1986–1996).
  • Membre du collège de la prévention des risques technologiques (1989–1992).
  • Président (2001), puis vice-président (2004) des conseils « Recherche », puis « Enseignement Recherche » de l’Ecole polytechnique. 
  • Membre du Haut conseil de la science et de la technologie (2006), du conseil d’administration de VEOLIA environnement (2003) au sein duquel il préside le comité stratégique, recherche, innovation et développement durable (2007).

Sociétés savantes – Académies

  • Membre correspondant (1990), puis membre titulaire (1998) de l’Académie des sciences – Institut de France. 
  • Membre de l’Academia Europaea (1992).
  • Docteur honoris causa de l’Université de La Sapienza à Rome (2001) et de l’université du Québec (2005).

Distinctions – Prix

  • Prix international d’immunopathologie (1986), prix Lacassagne du Collège de France (1990), prix international de la recherche en sciences médicales (2000).
  • Officier de la Légion d’honneur (1998), commandeur dans l’Ordre national du mérite (2001), commandeur de la Légion d’honneur (2009)