Philippe Bougnoux

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Les recherches de Philippe Bougnoux portent sur l’influence de l’alimentation, notamment des lipides, sur le cancer. 

Au début des années 1980, Visiting Fellow au National Cancer Institute à Bethesda (Etats-Unis), il participe au décryptage du rôle des lipides dans la transmission du signal dans des cellules du sang. Il se consacrera ensuite à l’oncologie médicale, en devenant spécialiste du traitement des cancers gynécologiques et du sein, tout en développant une activité de recherche sur le thème « Nutrition et cancer’’. Il s’agit d’une recherche transversale, expérimentale et appliquée, sur la relation entre les lipides d’origine marine, la prévention et le traitement du cancer du sein. Il cherche à comprendre comment l’alimentation et les nutriments de nature lipidique influencent les altérations moléculaires, qui mènent à la formation des tumeurs malignes, et comment l’intégration de ces composants retarde l’apparition du cancer du sein ou augmente la réponse individuelle aux agents anticancéreux. Ainsi, l’observation de patientes opérées pour une tumeur mammaire bénigne ou cancéreuse a permis de documenter l’existence d’une relation étroite entre la composition en acides gras du tissu adipeux, témoin des apports alimentaires passés en lipides, et celle des lipides membranaires des tissus tumoraux, puis avec le pronostic du cancer du sein, établissant ainsi unlien entre les habitudes alimentaires et le comportement du cancer du sein. Cette même approche a permis d’individualiser dans le tissu adipeux un profil d’acides gras associé au risque de cancer du sein et de décrire un biomarqueur de la part nutritionnelle du risque de cancer du sein, qui a fait l’objet d’un brevet en 2005. Des expérimentations réalisées chez le rat ont révélé un lien entre l’alimentation et la sensibilité de la tumeur aux traitements anticancéreux, comme la chimiothérapie ou les radiations ionisantes. Actuellement, un essai randomisé d’intervention nutritionnelle avec des acides gras polyinsaturés à longue chaîne d’origine marine est en cours, pour augmenter la sensibilité des tumeurs à la chimiothérapie anticancéreuse. 

Philippe Bougnoux est professeur de cancérologie et chef de service à l’hôpital de jour de cancérologie à l’hôpital de Tours et anime la thématique « prévention des cancers » dans l’unité de recherche Inserm « Nutrition, croissance et cancer » à Tours. Depuis 2011, il est le directeur du Cancéropôle Grand Ouest, l’un des sept cancéropôles créés par l’Institut national du cancer (Inca) en 2003 dans le cadre des plans cancer nationaux. Au sein des cancéropôles, il s’agit de favoriser la recherche de transfert, c’est à dire le passage de la recherche fondamentale à la recherche clinique. La finalité est de permettre aux patients de bénéficier plus rapidement des moyens thérapeutiques les plus innovants et les plus adaptés pour le traitement des cancers. L’un des axes de travail du Cancéropôle Grand Ouest est de valoriser les produits de la mer en cancérologie. Dans ce cadre, Philippe Bougnoux a coordonné un consortium d’unités de recherche en chimie et en biologie sur les molécules anticancéreuses d’origine marine. 

Biographie

Philippe Bougnoux est né le 7 aout 1947 à Orléans. Il a mené ses études secondaires au collège Saint-Joseph de Tivoli à Bordeaux, et ses études supérieures en sciences et en médecine à l’université François-Rabelais et au centre hospitalo-universitaire de Tours, au CHU Cochin et à l’Institut Pasteur à Paris. 

  • Interne des hôpitaux, faculté de médecine de Tours (1973–1977).
  • Chef de clinique-assistant (1977–1979).
  • Fogarty Visiting Fellow, National Cancer Institute, National Institutes of Health, Bethesda, Washington DC, Etats-Unis (1980–1983).
  • Praticien hospitalier adjoint, hôpital de Tours (1984–1986).
  • Professeur des universités-praticien hospitalier en cancérologie biologique de 2e classe (1986), de 1e classe (1998), de classe exceptionnelle à l’université de Tours (2010).
  • Responsable du programme « Lipides et cancer », dans l’unité de recherche associée CNRS 1334/université de Tours (1988–1992), devenue jeune équipe 313 (1992–1996).
  • Responsable (1996), puis chef de service (2005) de l’hôpital de jour de cancérologie, hôpital Bretonneau de Tours.
  • Responsable du programme « Lipides et croissance tumorale » de l’unité de recherche de l’enseignement supérieur, équipe associée 2103, à l’université de Tours (1996–2000). Directeur de cette unité sous l’intitulé « Lipides et croissance physiologique et tumorale », université de Tours (2000–2002).
  • Directeur de l’équipe de recherche Inserm 211 « Nutrition, croissance et cancer » (2003–2006), puis directeur de l’unité 921 avec le même intitulé (2008–2011) à la faculté de médecine de Tours.
  • Directeur du Cancéropôle Grand Ouest depuis 2011.
  • Responsable de l’équipe « Prévention des cancers par l’alimentation » dans l’unité de recherche Inserm1069 « Nutrition, croissance et cancer », dirigée par son successeur Stéphan Chevallier à la faculté de médecine de Tours depuis 2012. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm « Métabolisme, nutrition, toxicologie, métabolisme normal et pathologique. Nutrition : de la molécule au comportement. Toxicologie et pharmacogénétique » (2003–2006).
  • Responsable de l’axe « Valorisation des produits de la mer en cancérologie » du Cancéropôle Grand Ouest (2003–2011).

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de lAmerican Association for Cancer Research, de The European Association for Cancer Research.
  • Membre de l’International Society for the Study of Fatty Acids and Lipids. 
  • Membre du Groupe d’étude et de recherche en lipidomique et de la Société française du cancer.