Pascal Ferré

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Formé à la physiologie métabolique, Pascal Ferré a étudié au cours de sa carrière la régulation intégrée du métabolisme énergétique, c’est à dire la façon dont notre corps utilise l’énergie pour son fonctionnement. 

Il a essayé de comprendre comment le développement et les changements constants de notre environnement (naissance, grossesse, allaitement, sevrage, alimentation) induisent des adaptations ou des dysfonctionnements (obésité, diabète de type 2) du métabolisme énergétique. Ces études ont été réalisées sur différents organes (foie, muscles, tissus adipeux, pancréas) et au niveau cellulaire et moléculaire. Pascal Ferré a montré par exemple que la naissance s’accompagne de bouleversements métaboliques et nutritionnels. Le nouveau-né doit, pour survivre, développer dans les heures qui suivent la naissance, sa capacité hépatique à utiliser les graisses, afin de pouvoir maintenir son équilibre énergétique. 

En développant des outils permettant de mesurer in vivo l’utilisation de glucose par un organe donné, il a pu montrer comment le métabolisme des différents organes s’adapte à des conditions physiologiques très demandeuses en énergie, comme la grossesse ou la lactation. Les adaptations métaboliques à l’environnement nutritionnel peuvent s’effectuer, en régulant à court terme l’efficacité de protéines existantes (transporteurs, enzymes) par des changements allostériques ou covalents, mais également à long terme, en modifiant l’expression des gènes codant ces protéines. Une réponse inadéquate du programme génétique à l’environnement nutritionnel, peut conduire à long terme à des maladies métaboliques comme le diabète de type 2 et l’obésité dont la prévalence a augmenté de façon dramatique. 

Il a été l’un des premiers à montrer que le glucose est non seulement un substrat énergétique mais également un signal pour induire l’expression de gènes spécifiques dans le foie et le tissu adipeux, soit indirectement en modulant la sécrétion d’insuline, soit directement en agissant au niveau de gènes spécifiques. Son équipe a identifié le mécanisme moléculaire, impliquant le facteur de transcription appelé SREBP-1c, par lequel l’insuline, une hormone-clé du métabolisme énergétique, induit l’expression de gènes liés au métabolisme du glucose et des lipides dans le foie, les muscles et les cellules bêta du pancréas sécrétant l’insuline. Dans l’obésité, l’activation du facteur de transcription SREBP-1c est impliquée dans l’apparition d’une stéatose hépatique (le « foie gras »). Il s’est également intéressé à une kinase appelée AMPK (pour Kinase activée par l’AMP), dont l’équivalent chez la levure a été impliqué au niveau transcriptionnel dans les adaptations à l’environnement nutritionnel. Il a montré que l’AMPK était capable chez les mammifères comme chez la levure de contrôler l’expression de gènes dans le foie des rongeurs en fonction de l’énergie disponible dans la cellule et a étudié comment le médicament le plus utilisé dans le diabète de type 2, la metformine, pouvait agir sur cette kinase pour moduler le métabolisme lipidique. 

Pascal Ferré, outre ses activités de recherche est très impliqué dans l’enseignement de la physiologie métabolique et dans la vulgarisation des pathologies associées comme le diabète. 

Biographie

Pascal Ferré est né le 26 décembre 1951 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Il a mené ses études secondaires au lycée Marcel Roby de Saint-Germain-en-Laye et ses études supérieures à l’université Pierre et Marie Curie à Paris. 

  • Thèse de 3ème cycle, université Pierre et Marie Curie – UPMC, Paris (1976).
  • Post-doctorant dans le laboratoire de Sir Hans Krebs à Oxford, Angleterre (1976–1978).
  • Thèse d’Etat dans le laboratoire d’Alfred Jost, université Pierre et Marie Curie, Paris (1981).
  • Chercheur dans l’équipe du professeur Jean Girard au Collège de France (1979) puis au centre de recherche en nutrition du CNRS à Meudon (1985).
  • Chargé de recherche (1979), puis directeur de recherche (1992–2001) au CNRS.
  • Chercheur dans l’unité Inserm 342 « Physiopathologie hormonale et métabolique du développement », dirigée par Pierre Bougnères, à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris (1992–1994).
  • Directeur de l’unité Inserm 465 « Nutrition, métabolisme et obésité : aspects cellulaires et moléculaires », Institut biomédical des Cordeliers à Paris (1997–2004), devenue unité mixte Inserm 671/UPMC « Pathologies nutritionnelles et métaboliques : obésité et diabète » (2005–2007).
  • Professeur des universités – praticien hospitalier à la faculté de médecine de l’UPMC (2002).

En 2007, l’unité 671 devient une équipe du centre de recherches des Cordeliers, unité mixte de recherche Inserm 872, dirigé par Wolf-Hervé Fridman, auquel il succède en janvier 2014. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre du comité national du CNRS, section « Fonction du vivant et sa régulation » (1995–2000).
  • Membre de la commission Inra « Elevage et nutrition des herbivores » (1999–2002).
  • Vice-président du conseil scientifique consultatif régional de l’Inserm – CSCRI (2001–2005).
  • Coordinateur du programme national de recherches sur le diabète Inserm/CNRS (2003–2007).
  • Membre du groupe « Obésité » de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (2005–2006).
  • Membre de la commission de biochimie et biologie moléculaire du Fonds national de la recherche scientifique belge depuis 2010.
  • Membre du conseil scientifique du « Domaine d’intérêt majeur, cardiovasculaire, diabète » de la région Île-de-France (2007–2011).
  • Délégué scientifique à l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) pour l’organisation de l’évaluation des secteurs endocrinologie, nutrition, métabolisme (2007–2010).
  • Membre du conseil en stratégie de la recherche de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie (2010–2014).

Sociétés savantes – Académies

  • Membre et président du conseil scientifique de la Société francophone du diabète.
  • Administrateur et vice-président de la Société française de biochimie et biologie moléculaire.
  • Président du groupe « Métabolisme ».
  • Membre de la Biochemical Society, Angleterre.
  • Membre de la l’Association américaine de biochimie et biologie moléculaire.
  • Membre des comités éditoriaux de Diabetes & Metabolism, Journal of Biological Chemistry, Journal of Lipid research, Essays in Biochemistry, European Journal of nutrition, médecine/sciences.
  • Editeur en chef adjoint de Biochemical Journal

Prix – distinctions 

  • Lauréat du concours général en sciences naturelles (1968).
  • Médaille de bronze et médaille d’argent du CNRS (1981).
  • Prix nutrition (Docteur Labbe) de l’Académie des sciences – Institut de France (1988).
  • Prix Bouchardat de diabétologie (1991).
  • Prix Nestlé « L’homme et sa nutrition » (2005).