Michel Neunlist

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Les travaux de Michel Neunlist concernent la neuro-gastroentérologie. Il cherche à comprendre le rôle du système nerveux entérique (SNE), encore appelé le deuxième cerveau, dans le contrôle du système digestif et dans les pathologies affectant le tube digestif et d’autres organes, en particulier le cerveau. 

La complexité des fonctions digestives nécessite une régulation fine et permanente, permettant à la fois de propager les nutriments vers les sites d’absorption du tube digestif, de contrôler leur absorption et de protéger notre corps de l’agression par des facteurs environnementaux délétères (bactéries, virus, toxiques,..). Ces fonctions digestives sont régulées par le système nerveuxentériqueintégré dans la paroi du tube digestif et constituées de plus de 200 millions de neurones. Par ailleurs, des lésions du système nerveux entérique sont présentes et contribuent aux troubles digestifs observés au cours de maladies, non seulement digestives mais aussi de maladies affectant le cerveau, comme la maladie de Parkinson. Sur cette base, ce système représente non seulement une source de biomarqueurs potentiels pour les maladies du cerveau, mais aussi une cible thérapeutique dans la prise en charge ou la prévention de pathologies chroniques de l’intestin et du cerveau. 

Michel Neunlist et ses collaborateurs développent des projets de recherche ayant trois objectifs principaux. 

  • Comprendre les mécanismes de régulation des fonctions digestives et motrices par le système nerveux entérique et aussi ceux du contrôle la barrière épithéliale intestinale, au cours de la vie (période post-natale – vieillissement). Leurs travaux ont permis de mieux caractériser le développement du SNE (neurones et cellules gliales entériques) durant la période post-natale et son impact sur les fonctions digestives. En parallèle, ces travaux ont permis de mettre en évidence le rôle central joué par les cellules gliales entériques dans le contrôle de fonctions neuronales (régulation de neuromédiateurs, pousse neuritique) et de la barrière épithéliale intestinale (perméabilité, réparation) et d’identifier des médiateurs impliqués, en particulier des dérivés d’acides gras polyinsaturés.
  • Développer des outils innovants d’imagerie endoscopique pour caractériser les altérations des fonctions de la barrière épithéliale intestinale et identifier les facteurs responsables de ces altérations et leurs conséquences sur les dysfonctions de la digestion ou du système nerveux central. Le développement de techniques d’analyse de biopsies coliques humaines ou l’utilisation d’approches d’endo-miscroscopie confocale ont permis de mettre en évidence des altérations de la barrière intestinale dans des maladies chroniques intestinales, telles que la maladie de Crohn, ou du cerveau, telles que la maladie de Parkinson. De plus, dans ces pathologies, des altérations des fonctions des cellules gliales entériques ont également été mises en évidence.
  • Identifier des facteurs thérapeutiques visant à restaurer les fonctions digestives. Leurs travaux ont permis de mettre en évidence la capacité de la neurostimulation des racines sacrées (impliquées dans l’innervation des membres inférieurs) à favoriser le renforcement et la réparation de la muqueuse intestinale. Leurs recherches sont également centrées sur l’identification de cibles nutritionnelles (acides gras polyinsaturés, acides gras à chaines courtes, prébiotiques et probiotiques…), visant à renforcer les fonctions de la barrière intestinale et motrices dans des maladies du nouveau-né ou de l’adulte, dans des modèles animaux et chez l’homme.

Michel Neunlist dirige actuellement l’unité Inserm » système nerveux entérique dans les maladies digestives et du cerveau », intégrée au sein de l’institut des maladies de l’appareil digestif, qui est un centre de soins, d’enseignement et de recherche dédié aux maladies de l’appareil digestif et du foie au CHU Hôtel-Dieu de Nantes. 

Biographie

Michel Neunlist est lé le 4 août 1966 à Saverne (Bas-Rhin). Il a mené ses études secondaires et supérieures à Strasbourg. 

  • Ingénieur de l’école nationale supérieure de physique de Strasbourg (ENSPS), option applications biologiques et médicales (1990).
  • DEA de mécanique et acoustique, option génie biomédical, université Louis-Pasteur de Strasbourg (1990).
  • Stagiaire de recherche, université Johns Hopkins, département d’ingénierie biomédicale, Baltimore, Etats-Unis (1990–1994).
  • Doctorat en électrophysiologie, intitulé de la thèse « Etude des effets d’impulsions électriques sur le potentiel membranaire cardiaque par une méthode optique », de l’université Louis-Pasteur de Strasbourg (1994).
  • Chercheur post-doctorant en neurophysiologie du système nerveux entérique, département de physiologie, école vétérinaire de Hanovre, Allemagne (1995–1999).
  • Professeur associé de la faculté de médecine de Nantes (1999–2001).
  • Chargé de recherche (2003), directeur de recherche de deuxième classe (2008), directeur de recherche de première classe (2016) à l’Inserm. 
  • Responsable de l’équipe « Système nerveux entérique et barrière épithéliale intestinale : interactions et rôle en pathologie inflammatoire chez l’homme » dans l’unité Inserm 539 « Biologie et physiopathologie intestinales. Pharmacologie nutritionnelle », dirigée par Christian Laboisse, CHU de Nantes (2006–2007).
  • Habilitation à diriger les recherches, université de Nantes (2007).
  • Directeur de l’unité mixte de recherche Inserm 913/université de Nantes « Neuropathies du système nerveux entérique et pathologies digestives : implication des cellules gliales entériques » (2008–2016), devenue l’unité mixte Inserm 1235/université de Nantes « Neuropathies du système nerveux entérique et pathologies digestives », à l’institut des maladies de l’appareil digestif (https://www.imad-nantes.org/), CHU Hôtel-Dieu, Nantes, depuis 2017. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre du directoire de l’institut des maladies de l’appareil digestif depuis 2005.
  • Membre du conseil scientifique de la faculté de médecine de l’université de Nantes depuis 2008. 
  • Membre de la commission scientifique spécialisée Nutrition/Toxicologie de l’Inra depuis 2011. 

Sociétés savantes – Académies

  • Membre du bureau du Groupe français de neuro-gastroentérologie et motricité depuis 2008. 
  • Membre du Groupe de réflexion avec les associations de malades (Gram) de l’Inserm depuis 2016. 
  • Membre du bureau éditorial de Neurogastroenterology and Motility (2008–2014) et de l’American Journal of Physiology depuis 2016.

Prix – distinctions

  • Finaliste de la Student Paper Competition de l’IEEE EMBS, Baltimore (1994).
  • Prix régional de thèse (1995).
  • Prix de recherche de la Fondation électricité de France (2001).
  • Janssen Award for Basic or Clinical Research in Gastroenterology (2004).