Maxime Seligmann

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Les travaux de Maxime Seligmann ont porté sur l’immunologie humaine et l’immuno-pathologie, avec un aller-retour constant entre la recherche et la clinique. 

En 1961, nommé professeur agrégé, il commence une triple carrière de médecin, enseignant et chercheur. Avec ses collaborateurs, ils travaillent dans plusieurs champs de recherche. Ils font la première description de la « maladie des chaînes » et caractérisent la protéine pathologique. Ils déterminent l’histoire naturelle de la maladie, qui constitue un modèle essentiel pour comprendre la pathogénie des lymphomes (cancer lymphatique). Ils réalisent notamment des études clinique, immunologique et génomique des maladies des chaînes lourdes (maladies du sang qui touchent les lymphocytes). Ils caractérisent également plusieurs autres affections liées à la prolifération des lymphocytes : la macroglobulinémie de Waldenström, les leucémies lymphoïdes chroniques, la leucémie aiguë lymphoblastique de type pré‑B.

Maxime Seligmann travaille également sur le thème de l’auto-immunité. Dans le domaine des déficits immunitaires primitifs, il établit, avec ses collaborateurs, des classifications successives de ces maladies, en particulier dans le cadre de l’OMS. Ils identifient un nouveau syndrome caractérisé, chez des malades avec infections opportunistes, par une profonde dépression des lymphocytes T CD4), en l’absence de toute infection par le VIH. 

Dans le champ du sida, Maxime Seligmann démontre la présence d’auto-anticorps chez les malades infectés par le VIH et montre l’efficacité d’un traitement par la zidovudine. Il conçoit et coordonne le premier réseau franco-britannique Concorde sur l’utilisation précoce de l’AZT/zidovudine.

Maxime Seligmann a porté l’immunologie au premier rang international. 

Biographie

Maxime Seligmann est né le 14 mars 1927 à Paris. Il commence ses études à Paris au lycée Janson-de-Sailly, les poursuit à Orléans puis, en zone libre, à Aix-en-Provence et à Grenoble. Il entre dans un réseau de résistance en 1943. Il est reçu au baccalauréat de mathématiques élémentaires en 1944. Dispensé de service militaire en raison de son activité dans la Résistance, il mène ses études supérieures à la faculté de médecine de Paris. 

  • Interne des hôpitaux de Paris (1951–1955).
  • Docteur en médecine (1955).
  • Entre au CNRS en qualité de chercheur en immunologie dans le laboratoire de Pierre Grabar, à l’Institut Pasteur, Paris. 
  • Assistant de Jean Bernard à l’hôpital Saint-Louis (1957).
  • Professeur agrégé (1961).
  • Directeur du laboratoire d’immunologie de l’Institut de recherches sur les maladies du sang puis de l’UER d’hématologie de l’université Paris VII (1961–1973).
  • Chef de service à l’hôpital Saint-Louis à Paris (1963–1993).
  • Professeur d’immunologie à la faculté de médecine de Lariboisière-Saint-Louis (1971).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 108 “Immunochimie et immunopathologie” à l’hôpital Saint-Louis, Paris (1974–1981, 1983–1987). Jean-Claude Brouet lui succèdera en 1988. 

Il prend sa retraite pour ses activités de recherche à l’Inserm, au CNRS, à l’université Paris VII en 1988, pour sa fonction hospitalière à l’hôpital Saint-Louis en 1993 et pour ses fonctions universitaires à Paris VII en 1996. Professeur émérite de l’université Paris VII (1996). Maxime Seligmann est décédé à Paris le 26 avril 2010. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre (1964–1967), puis président (1968–1974) de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm « Génétique, immunologie et pathologie moléculaire », président de la CSS « Biologie et pathologie moléculaire générale, immunologie générale, génétique, virologie générale, bactériologie, parasitologie » (1979–1982).
  • Membre du comité consultatif des universités (1973–1975), président de la sous-section d’immunologie (1978–1982 et 1987–1995).
  • Chargé de mission auprès du ministre dans le cabinet d’Alain Savary, ministre de l’Éducation nationale (1981–1983).
  • Président de diverses commissions et conseils scientifiques français et internationaux de soins et recherches sur le sida et sur les essais thérapeutiques dans le sida. 
  • Président du conseil scientifique de l’Anrs (1989–1993) et du réseau européen des essais thérapeutiques dans l’infection par le VIH (1996).
  • Expert auprès de l’OMS et de l’Agence du médicament. 
  • Membre de l’Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO).
  • Membre du comité consultatif national d’éthique en sciences de la vie et de la santé (2001).

Sociétés savantes

  • Président de la Société française d’immunologie (1984–1988) et du Comité international d’immunologie clinique (1987).
  • Membre d’honneur de l’American Association of Physicians et du Royal College of Pathologists.

Distinctions – Prix 

  • Officier de la Légion d’honneur. 
  • Croix de Guerre 1939–1945.
  • Commandeur dans l’Ordre national du mérite.