Marcel Goldberg

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Mis à jour le 31 janvier 2019 

Au cours de sa carrière, Marcel Goldberg s’est intéressé à des disciplines scientifiques que l’on peut regrouper en trois grandes thématiques : les sciences de l’information médicale, la connaissance de l’état de santé d’une population, l’épidémiologie sociale (risques professionnels, déterminants sociaux de la santé, cohortes prospectives). 

Marcel Goldberg contribua à la conception et à la réalisation d’un logiciel de gestion de base de données original (projet SARI), qui sera notamment appliqué à la banque d’information automatisée sur les médicaments (BIAM). À partir de 1971, il participe à la mise en place d’une base de données d’études épidémiologiques sur la population des salariés d’EDF-GDF (environ 150 000 travailleurs) : le système d’information épidémiologique SI-EPI est composé de deux bases de données qui couvrent divers aspects de la santé et de l’environnement de ces agents : 

  • une base de données épidémiologique, qui permet le recueil permanent et exhaustif de données décrivant la population des travailleurs étudiés et leur santé (morbidité, accident du travail, maladie professionnelle, invalidité, décès, registre des cancers et registre des cardiopathies ischémiques) ; cette base est au sein de de la “Cohorte78”, incluant tous les salariés présents dans l’entreprise au 1er janvier 1978, soit 231 068 personnes à l’époque, et embauchés depuis
  • une base de données sur les expositions professionnelles (utilisation de la matrice emplois-expositions MATEX, pour l’aide à la reconstitution des expositions professionnelles des agents).

Marcel Goldberg est également à l’origine de travaux sur les indicateurs d’état de santé d’une population : utilisation de données d’enregistrement d’absentéisme en tant qu’indicateur d’état de santé d’une population de travailleurs, modélisation pour l’estimation de l’incidence et de la prévalence des maladies cardiovasculaires et de certains cancers dans une population, modélisation pour la prévision de la mortalité par mésothéliome (forme rare et très sévère de cancer). 

Dans le champ de l’étude épidémiologique des risques professionnels, on lui doit des travaux pluridisciplinaires sur les accidents du travail, les effets de la mobilité géographique et sociale sur la santé, la consommation de tabac et d’alcool et les conditions de travail, l’organisation du travail et la santé, les cancers d’origine professionnelle, l’identification et le suivi médical post-professionnel des salariés retraités ayant été exposés à l’amiante, la reconnaissance des mésothéliomes comme maladie professionnelle, l’étude sur les risques liés à l’exposition environnementale à l’amiante sur le campus de Jussieu, la mise au point et la validation de matrices emplois-expositions. 

Il a coordonné le “Pôle de recherche en épidémiologie des cancers professionnels” du réseau ARECA, mis en place et financé par l’Association pour la recherche sur le cancer (ARC), qui a associé plusieurs équipes. Dans le cadre de ses activités à l’Institut de veille sanitaire (InVS), il a initialisé et coordonné le programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM).

Concernant l’épidémiologie sociale, Marcel Goldberg étudie des déterminants sociaux de la santé d’une population et des inégalités sociales de santé dans différents domaines (cancers, santé mentale, troubles musculo-squelettiques, vieillissement, notamment). 

Il est, en outre, à l’origine de différentes études de cohortes prospectives. La cohorte Gazel (15 000 hommes et 5 500 femmes agents d’EDF-GDF) a pour objet la réalisation d’études épidémiologiques portant sur différents thèmes. Elle est suivie, depuis 1989, à travers diverses sources : auto-questionnaire chaque année, service du personnel, régime particulier de Sécurité sociale, médecine du travail, caisses mutuelles complémentaires, système national d’information inter-régimes de l’assurance maladie (SNIIRAM), centre Inserm d’épidémiologie sur les causes médicales de décès, centres d’examens de santé de la Sécurité sociale, banque de matériel biologique. Plus de 90 projets de recherche épidémiologique portant sur des thèmes très diversifiés ont été mis en place grâce à cette cohorte, par de nombreuses d’équipes françaises et étrangères. 

Marcel Goldberg contribue également à la cohorte Constances, dirigée par Marie Zins. Cette cohorte est composée d’un échantillon de 200 000 sujets âgés de 18 à 69 ans à l’inclusion, représentatifs de la population française adulte affiliée au régime général de Sécurité sociale (plus de 85 % de la population). Ses objectifs sont de constituer une plateforme largement ouverte à la communauté des chercheurs et de la santé publique, afin de contribuer au développement de la recherche épidémiologique et fournir des informations à visée de santé publique. 

Il a coordonné enfin la rédaction d’un rapport du Haut conseil de la santé publique sur l’utilisation des données médico-administratives pour l’épidémiologie et la santé publique, et il anime le réseau national ReDSiam “Mieux utiliser le SNIIRAM/SNDS (système national des données de santé) pour la recherche, la surveillance, l’évaluation et la santé publique”. 

Biographie

Marcel Goldberg est né le 20 février 1945 à Paris. Il a mené ses études secondaires au lycée Charlemagne et ses études supérieures à la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière et à la faculté des sciences de l’université Paris VI. 

  • Doctorat en médecine de l’université Paris VI (1972).
  • Doctorat de 3e cycle en mathématiques appliquées – informatique de l’université Paris VI (1974).
  • Intègre l’unité Inserm 88 “Méthodes informatique et statistique en médecine”, dirigée par François Grémy, hôpital de la Pitié-Salpêtrière (1975–1982).
  • Assistant des universités, puis chef de travaux – assistant des hôpitaux en biomathématiques, statistique et informatique médicale à l’UFR Pitié-Salpêtrière, université Paris VI, et au service d’informatique médicale de l’AP-HP de Paris (1975–1985).
  • Diplôme d’étude et de recherche en biologie humaine de l’université Paris VI (1980).
  • Thèse de doctorat d’Etat en biologie humaine de l’université Paris VI sur les méthodes épidémiologiques d’analyse de l’état de santé d’une population (1983).
  • Directeur de l’unité de recherche 88 de l’Inserm “Santé publique et épidémiologie sociale et économique” à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, succédant à François Grémy (1983–1994). L’unité est alors délocalisée à l’hôpital de Saint-Maurice (1995–2005).
  • France Lert succcède à Michel Goldberg à la direction de l’unité, qui devient unité 687 “Santé publique et épidémiologie des déterminants professionnels et sociaux de la santé”, hôpital Paul-Brousse, Villejuif (2005–2009).
  • Responsable de l’équipe de recherche “Cohortes – Risques post-professionnels” au sein de cette unité (2006–2009), équipe dont la responsable est ensuite Marie Zins, qui rejoint l’unité 1018 “Epidémiologie et santé des populations”, dirigée par Denis Hémon, hôpital Paul-Brousse, Villejuif (2010–2013).
  • En 2013, l’équipe est transformée en unité mixte de service Inserm “Cohortes épidémiologiques en population”, dirigée par Marie Zins, hôpital Paul-Brousse, Villejuif. 
  • Professeur des universités de classe exceptionnelle (biostatistique, informatique médicale et technologies de communication) à la faculté de médecine Paris Île-de-France-Ouest, université Versailles Saint-Quentin (1985–2013).
  • Professeur émérite depuis septembre 2013. 

Instances scientifiques

  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Santé publique, environnement, écologie, écologie parasitaire, biomathématiques, biostatistiques et épidémiologie générale, informatique, économie de la santé” (1979–1982), vice-président de la CSS “Épidémiologie, santé publique, sciences sociales, environnement, toxicomanie” (1987–1990), président de la CSS “Santé, population, société : recherches disciplinaires, notamment d’ordre épidémiologique, sociologique et économique, informatique et statistiques, stratégies cliniques, diagnostiques et thérapeutiques, prévention” (1995–1998).
  • Conseiller scientifique pour l’épidémiologie en médecine de contrôle et en médecine du travail à EDF-GDF jusqu’en1996.
  • Responsable, puis conseiller scientifique du département Santé – travail de l’Institut de veille sanitaire, hôpital de Saint Maurice (1998–2010).

Sociétés savantes

  • Membre de l’Association des épidémiologistes de langue française (ADELF) et président (1994–1998).
  • Membre de l’Association pour le développement de la recherche et des études en santé au travail (ADEREST) de la commission internationale de médecine du travail.
  • Membre du comité de rédaction de la revue médecine/sciences depuis janvier 2017.

Distinctions – Prix

  • Prix Derhem de la Société de radiologie médicale (1972).
  • Prix Barthe de médecine du travail (1993).
  • Prix “Santé publique” de l’Institut des sciences de la santé (1998).
  • Prix Paul Gabay “Recherche sur les cancers professionnels” (avec E Imbernon et A Chevalier) du Comité du Val d’Oise de la Ligue contre le cancer (1998).
  • Chevalier dans l’Ordre national du mérite.