Louis Bugnard

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Biophysicien, Louis Bugnard a joué un rôle très important dans l’utilisation biologique et médicale des traceurs radioactifs, mais également dans le champ de la radiobiologie et de la protection contre les rayonnements ionisants. 

Appelé à la direction générale de l’Institut national d’hygiène (INH) à la fin de la guerre, en 1946, Louis Bugnard s’attelle sans compter au développement de la recherche biologique et médicale française dramatiquement démunie en hommes et en moyens ; il va lui donner sa place sur la scène internationale. 

A ses débuts, en 1942, l’INH rémunérait une trentaine de boursiers, professeurs à la faculté pour la plupart, hospitaliers pour les autres. Par un décret du 8 avril 1947, Louis Bugnard obtient un statut des chercheurs aligné sur celui du CNRS. Cette disposition va permettre à une génération de médecins de consacrer plus de temps à la recherche. En 1949, l’Institut rémunère ainsi un peu plus d’une centaine de personnes. Parmi les chercheurs figurent de futures grandes personnalités scientifiques telles que Constant Burg, Alexandre Minkowski, Georges Mathé, Maurice Tubiana ou Jean-Claude Dreyfus. 

Dès sa nomination, Louis Bugnard contacte la Fondation Rockefeller à New York, puis crée aux Etats-Unis un Fond de soutien pour la recherche médicale française. Il passe également des conventions avec le Fullbright fund, puis avec la fondation Ciba à Londres. Cela permet à l’INH de fournir des bourses à des médecins sélectionnés parmi les meilleurs internes de Paris et de province et leur permettre de découvrir la recherche anglo-saxonne. Parmi les bénéficiaires Jean Dausset et Maurice Tubiana. 

Inspiré par sa double formation de mathématicien et de biologiste, de polytechnicien et de médecin, Louis Bugnard comprend que la recherche médicale est définie par un double courant qui va du fondamental au clinique et inversement. 

Ainsi, la vigoureuse impulsion que Louis Bugnard a donnée à la recherche médicale française durant son mandat de directeur général de l’INH appelait nécessairement ses successeurs, Eugène Aujaleu pour assurer la structuration administrative de l’Inserm, créé à son départ, en 1964, puis Constant Burg, pour en assurer la planification scientifique. 

Mais l’action qu’a menée Louis Bugnard est encore plus vaste. Par ses fibres de biophysicien, Louis Bugnard s’intéresse non seulement à l’utilisation biologique et médicale des traceurs radioactifs, mais aussi à la radiobiologie et à la protection contre les rayonnements ionisants. Membre du Conseil scientifique du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), il s’est affirmé sur le plan international par son autorité. Membre de la commission internationale de protection radiologique, il a également représenté la France au comité scientifique de l’ONU, chargé de l’étude sur les effets biologiques des rayonnements ionisants. Soucieux d’assurer la protection des travailleurs et des malades, il a créé, en outre, dans le cadre du ministère de la Santé, le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) au sein duquel, il a joué un rôle essentiel. 

Biographie

Louis Bugnard est né le 7 juillet 1901 à Foix (Ariège).

  • Ancien élève de l’Ecole Polytechnique (1920–1922).
  • Licencié ès sciences physiques (1924).
  • Docteur en médecine de la faculté de médecine de Toulouse(1929).
  • Agrégé de médecine en physique médicale (1930).
  • Boursier de la Fondation Rockefeller auprès d’Archibald V Hill (prix Nobel de physiologie ou médecine en 1922) à Londres, où non seulement il accomplit d’excellentes études de physiologie neuromusculaire, mais s’imprègne de l’éthique britannique en matière de recherche scientifique (1932–1934).
  • Professeur de pharmacodynamie (1937), puis de physique biologique et médicale à la même faculté à la faculté de médecine de Toulouse (1942).
  • Mobilisé comme médecin lieutenant en 1939. Responsable régional pour l’organisation du service de santé de la résistance et des maquis jusqu’à la Libération (région de Toulouse), membre du comité national médical de la Résistance. 
  • Sous-directeur du centre anticancéreux (1942–1945).
  • Mission aux Etats-Unis, auprès du comité de recherches médicales américain (décembre 1945-avril 1946).
  • Directeur général de l’Institut national d’hygiène (INH) à Paris (1946–1964).

Louis Bugnard est décédé le 12 juin 1978. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre du conseil directeur de médecine du CNRS dès sa création, membre du comité consultatif de l’enseignement supérieur. 
  • Membre de la section de médecine expérimentale du CNRS (1938).
  • Membre du conseil scientifique du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
  • Membre de la commission internationale de protection radiologique. Représentant de la France au comité scientifique de l’ONU, chargé de l’étude sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (1956–1970).
  • Créateur, dans le cadre du ministère de la Santé, du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) en 1957
  • Chargé de mission auprès du directeur du CNRS. 

Distinctions

Médaille de la Résistance.