Léandre Pourcelot

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Léandre Pourcelot est un pionnier des techniques d’imagerie employant des ultrasons. Il a continuellement inventé et perfectionné des dispositifs d’échographie-Doppler, utilisés notamment en obstétrique, dans les maladies cardiovasculaires chez l’adulte et en médecine des astronautes. 

En novembre 1963, Léandre Pourcelot débute sa thèse de docteur-ingénieur à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon, sur la mesure du flux sanguin dans les vaisseaux, sujet difficile à l’époque. Il réalise alors le premier appareil européen à effet Doppler ultrasonore pour l’étude de la circulation sanguine. Celui-ci sera évalué dès la fin de 1964 en chirurgie vasculaire (professeur Jacques Descotes, faculté de médecine et hôpital Edouard-Herriot, Lyon et unité 37) et pour tester la débitmétrie dans les shunts artério-veineux des malades d’hémodialyse et dans les tubulures de rein artificiel (professeur Jules Traeger, hôpital de l’Antiquaille, Lyon, unité Inserm 80). La commercialisation de l’appareil sera réalisée par la Société Delalande Electronique, créée en 1968 en collaboration entre le laboratoire pharmaceutique Delalande et Léandre Pourcelot. 

Léandre Pourcelot rejoint l’équipe de biophysique et médecine nucléaire de Thérèse Planiol à Tours en 1968 et devient professeur de biophysique en 1978 au CHU de Tours. A partir de 1970, il mène des études de médecine, en même temps que son activité d’enseignement, de recherche et de travail hospitalier, et se spécialise en médecine nucléaire. En continuant ses recherches sur l’échographie Doppler, il définira l” »index de résistance » ou « index de Pourcelot » dans les années 1970. Cet index permet de juger de la qualité de la circulation sanguine dans les artères et fait toujours partie des examens pratiqués pendant la grossesse et dans les pathologies vasculaires du cerveau, du rein,…. Son équipe de recherche à Tours et celle de Klaas Bom à Rotterdam sont les premières au monde à mettre au point, quasi-simultanément, le premier échographe en temps-réel (1972–1973), basé sur le balayage électronique de barrette linéaire de transducteurs. Cet échographe permet de visualiser en dynamique les structures vasculaires et cardiaques. 

Il est également l’un des pionniers pour la focalisation électronique des sondes d’échographie et la mise au point duDoppler couleur, en 1976. 

Dans le service d’explorations fonctionnelles créé par Thérèse Planiol en 1968 au CHU Bretonneau à Tours, il travaille en collaboration étroite avec les services de neurologie, cardiovasculaire et gynécologie obstétrique. Il montre l’intérêt de l’échographie à balayage électronique pour visualiser le fœtus in utero, comme outil essentiel pour le suivi médical de la grossesse. Connaissant la situation sanitaire terrible des femmes qui avaient des complications suite à des avortements clandestins, il se montre favorable dès le départ à l’application de la loi Veil et collabore avec les médecins du centre IVG pour les aider dans la prise en charge des patientes et le diagnostic médical avant ou après l’interruption volontaire de grossesse. 

Léandre Pourcelot devient directeur de l’unité de recherche Inserm 316 « Le système nerveux du fœtus à l’enfant » de 1988 à 2003. Il étudie la circulation, le développement et le métabolisme du système nerveux du fœtus, du nouveau-né et de l’enfant, et aidera également au développement des recherches sur l’autisme et le retard mental. 

Il est également renommé pour ses expériences dans le domaine de la physiologie des astronautes. De 1979 à 1982, avec son équipe, il met au point, en collaboration avec le centre national d’études spatiales (CNES) et Matra, le premier appareil d’échographie Doppler pour l’étude du système cardiovasculaire des astronautes. Cet appareil sera utilisé en 1982 par le cosmonaute français Jean-Loup Chrétien à bord de la station orbitale soviétique Salyout 7, puis par Oleg Atkov, cardiologue et membre de l’équipage soviétique commandé par Leonid Kizim, lors du record du monde de séjour en apesanteur de 237 jours en 1984. Cet appareil sera embarqué ensuite sur la navette spatiale américaine, à l’occasion du vol de Patrick Baudry en 1985. Un second échographe-Doppler, nommé « As de Cœur », sera développé et utilisé à bord de la station orbitale Mir de 1988 à 1999. Pour les missions spatiales de longue durée de mars 1995 et 1996, son équipe mettra au point un appareil de mesure de la densité osseuse par ultrasons. Un appareil commercialisé qui pourra, sur la terre ferme, améliorer le diagnostic et le traitement de l’ostéoporose. 

En parallèle de ses activités d’ingénieur et de médecin, Léandre Pourcelot crée et développe plusieurs entreprises, Delalande Électronique, Vermon SA, Ultrasons Technologies, spécialisées dans la production d’appareils électroniques à ultrasons. Par ailleurs, il a co-fondé et anime la Fondation Thérèse et René Planiol pour l’étude du cerveau, qui a pour objectif scientifique et médical d’aider à la formation de jeunes chercheurs et à la poursuite de recherches dans le domaine de l’exploration cérébrale. 

Biographie

Léandre Pourcelot est né le 7 septembre 1940 à Orchamps-Venne (Doubs). Il a mené ses études secondaires à Besançon et ses études supérieures à Lyon et à Tours. 

  • Ingénieur en électronique, Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon (1963).
  • Enseignant chercheur à l’INSA de Lyon (1963–1967).
  • Docteur-ingénieur ; mémoire intitulé « Étude et réalisation d’un débitmètre à effet Doppler utilisable en télémesure » (1967).
  • Assistant (1968–1972), chef de travaux (1973–1978), puis professeur de biophysique (1978), université François-Rabelais et CHU Bretonneau de Tours. 
  • Cofondateur de la société Delalande Électronique (1969).
  • Doctorat en médecine, spécialité médecine nucléaire et échographie, faculté de médecine de Tours (1978).
  • Chef du service de médecine nucléaire et ultrasons de l’hôpital Bretonneau à Tours (1981–2006).
  • Principal investigator sur six vols spatiaux habités : en 1982 et 1984, sur la station orbitale soviétique Saliout 7 (Jean-Loup-Chrétien, 7 jours, Oleg Atkov, 237 jours) ; en 1985, sur la navette spatiale américaine (Patrick Baudry et Shannon Lucid, 7 jours) ; de 1988 à 1993, sur la station orbitale MIR, mission Aragatz 1988 (Jean-Loup Chrétien, 26 jours), mission Antares 1992 (Michel Tognini, 15 jours), mission Altaïr 1993 (Jean-Pierre Haigneré, 21 jours). 
  • Cofondateur de la société Vermon SA (1984).
  • Directeur du groupement scientifique du CNRS « Biophysique cellulaire et pharmacologie transfusionnelle » (1984–1988).
  • Directeur de l’unité Inserm 316 « Système nerveux du fœtus à l’enfant », faculté de médecine de Tours (1988–2003).
  • Directeur du groupement d’intérêt public Ultrasons (1990–2006).
  • Cofondateur de la société Ultrasons Technologies (1997).
  • Directeur de l’institut fédératif de recherche 120 « Imagerie et exploration fonctionnelle » (2002–2004).
  • Consultant (2006–2008).
  • Professeur émérite (2008) de l’université de Tours. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Coordinateur du DEA inter-universitaire « Génie biologique et médical » région ouest et du diplôme d’université « Ultrasonologie médicale » (1975–1990).
  • Membre du comité de sélection des astronautes du CNES (1985).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1986–1990).
  • Membre du conseil scientifique du CNES (1986–1993).
  • Membre du conseil d’administration du centre de médecine et de physiologie spatiale (MEDES), Toulouse (1987–1998).
  • Président du conseil scientifique consultatif régional de l’Inserm CSCRI, inter-région Grand-Ouest (1991–1998).
  • Président de la commission d’expertise collective « Grande prématurité » de l’Inserm (1997–1998).
  • Membre de la commission « Prospective » du conseil économique et social de la région centre (1997- 2009). 
  • Coordinateur du projet européen Biomed Dolphins, mise au point de nouvelles méthodes d’exploration vasculaires par ultrasons (1999–2001).
  • Membre du jury national de création d’entreprise (2000).
  • Expert auprès de la communauté européenne pour l’évaluation de projets de recherche en médecine et biologie. 
  • Coordinateur du pôle génie biologique et médical de la région centre – Coordination des équipes de recherche publique et entreprises (1985–2000).
  • Membre du conseil d’administration et président du conseil scientifique de l’école nationale d’ingénieurs du Val-de-Loire, Blois (2007–2014).
  • Chargé de mission par la communauté européenne pour le suivi du projet européen de recherche coopérative « Ultrasponder » – France, Allemagne, Norvège, Pays-Bas et Suisse (2009–2012).
  • Membre de nombreuses commissions nationales et internationales.

Sociétés savantes – Académies

  • Co-fondateur avec Thérèse Planiol (1972), secrétaire général (1972–1976) et président (1984–1988) de la Société française pour l’application des ultrasons en médecine et biologie (1972). 
  • Créateur et président du Club Doppler de France (1976–2005).
  • Membre de la Société des électroniciens et électriciens, de la Société française de biophysique, de la World Federation for Ultrasound, du Collège international d’angiologie et de l’American Institute of Ultrasound. 
  • Membre de l’Académie internationale d’astronautique (1986), membre honoraire de l’Institut international Christian-Doppler (1988).
  • Président du conseil d’administration de la Société française de génie biologique et médical. 
  • Membre de l’International Academy for Medical and Biological Engeenering (1996).
  • Co-fondateur et trésorier de la Fondation Thérèse-et-René-Planiol pour l’étude du cerveau depuis 2005. 

Prix – distinctions 

  • Lauréat de l’Académie nationale de médecine (1981).
  • Médailles du CNES (1982, 1990)
  • Lauréat de l’Académie des sciences (1983).
  • Prix du rayonnement français de l’Association Racines France (1986).
  • Judith A. Resnik Award de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers, Etats-Unis, pour ses travaux de médecine et physiologie spatiale (1995).
  • Médaille Ampère de la Société des électroniciens et des électriciens (1997).
  • Prix Montgolfier de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale (1998).
  • Médaille Ian Donald pour le mérite technique, de l’International Society of Ultrasound in Obstetrics and Gynaecology (2003).
  • Médaille de vermeil de la Société des Arts-Sciences-Lettres (2004).
  • Officier des Palmes académiques (1990), officier dans l’Ordre national du mérite (2000), officier de la Légion d’honneur (2016).