Jean-Louis Mandel

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Jean-Louis Mandel est un pionnier de l’analyse moléculaire demaladies génétiques. Avec ses collaborateurs, il a découvert des mutations degènes responsables de maladies héréditaires affectant le système nerveux ou les muscles. Ces résultats ont permis une meilleure compréhension de ces maladies et des avancées considérables dans l’établissement de leur diagnostic. 

Il mène ses premiers travaux dans le laboratoire de Pierre Chambon, sur la caractérisation des ARN polymérases, des enzymes clés pour l’expression des gènes. A la fin des années 1970, il étudie la structure du gène de l’ovalbumine, protéine majeure du blanc d’œuf de poule. Ses recherches vont donner lieu à la découverte fondamentale de la structure morcelée (ou en mosaïque) des gènes, qui permet l’expression de plusieurs protéines pour un même gène. 

Il choisit ensuite de se consacrer à l’analyse des maladies génétiques, notamment aux maladies génétiques liées au chromosome X. En 1991, Jean-Louis Mandel et ses collaborateurs découvrent que le syndrome de retard mental avec X fragile, cause la plus fréquente de retard mental familial, est dû à un nouveau type de mutation, une expansion instable de répétitions trinucléotidiques (le nucléotide est l’unité de construction des ADN et ARN). Le laboratoire de Jean-Louis Mandel a contribué à la mise en évidence du mécanisme d’expansion trinucléotidique dans d’autres pathologies (ataxies spino-cérébelleuses de type 2 et 7, ataxie de Friedreich), à la compréhension de l’évolution, par étapes successives, de ces mutations dans les populations humaines, et à la compréhension des mécanismes pathologiques induits par ces mutations (pour l’X fragile, la maladie de Huntington, et l’ataxie de Friedreich). Les mutations instables se sont révélées, être responsables de plus d’une quinzaine de maladies neurologiques dont elles expliquent les anomalies de transmission familiale. 

Par la suite, Jean-Louis Mandel et ses collaborateurs ont identifié les gènes responsables de maladies neurologiques ou musculaires comme l’adrénoleucodystrophie, l’ataxie avec déficit en vitamine E, la myopathie congénitale myotubulaire et le syndrome de Coffin-Lowry. 

Il a développé, pour le syndrome de l’X fragile et pour plusieurs maladies héréditaires, des tests pour le diagnostic et le conseil génétique au CHU de Strasbourg. Il est membre du conseil scientifique de plusieurs associations de malades et de familles concernées par diverses maladies génétiques. 

Biographie

Jean-Louis Mandel est né à Strasbourg le 12 février 1946. Il a mené ses études secondaires au lycée Fustel-de-Coulanges, avant de fréquenter, pendant trois ans, le Conservatoire national de musique de Paris en classe de violon. Il s’oriente ensuite vers des études de médecine et de sciences à Strasbourg. Il est le fils de Paul Mandel, professeur à la faculté de médecine de Strasbourg, qui dirigea l’unité de recherche 44 de l’Inserm « Biochimie de la cellule cancéreuse » de 1964 à 1979. 

  • Docteur en médecine de la faculté de médecine de Strasbourg. 
  • Docteur ès sciences ayant passé sa thèse sur la caractérisation des ARN polymérases, sous la direction de Pierre Chambon (1973).
  • Stage post-doctoral au Medical Institute of Genetics, à Toronto, Canada (1973–1975).
  • Chercheur dans le laboratoire de Pierre Chambon (1976–2001).
  • Professeur de l’Institut universitaire de France, chaire de génétique moléculaire humaine, depuis 1995. 
  • Professeur de génétique à la faculté de médecine de Strasbourg depuis 2002. 
  • Directeur de l’unité mixte de recherche Inserm 184/ CNRS 7104/ université de Strasbourg « Biologie moléculaire et génie génétique », Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) à Strasbourg (2002–2003), devenue unité mixte Inserm 596/ CNRS 7104/ université de Strasbourg (2003–2007).
  • Professeur au Collège de France depuis 2003. 
  • Directeur du laboratoire hospitalier de diagnostic génétique du centre hospitalier régional universitaire de Strasbourg. 
  • Co-responsable avec André Hanauer de l’équipe « Mécanismes génétiques des maladies neuro-développementales » à l’IGBMC depuis 2009.

Instances scientifiques

  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm « Biologie moléculaire, génétique, microbiologie, pathologie infectieuse et parasitaire, biophysique, biochimie, pharmacochimie, métrologie physico-chimique » (1983–1986).
  • Membre du directoire de l’Association française contre les myopathies (AFM) et président de sa commission génétique (1989–1998), président du conseil scientifique du Généthon (1991–1996).

Sociétés savantes – Académies 

Correspondant (1993), puis membre (1999) de l’Académie des sciences – Institut de France. 

Distinctions – Prix 

  • Prix de la Fondation GPA de l’Académie des sciences – Institut de France (1988).
  • Prix International San Remo pour la recherche génétique de la Société italienne de génétique humaine (1992)
  • Prix Richard-Lounsbery de l’Académie des sciences – Institut de France et de la National Academy of Sciences, États-Unis (1994).
  • Scientifique de l’année, nommé par Le Nouvel Economiste dans le cadre de la manifestation « Strasbourg 1994, l’homme de l’année ». 
  • Prix Mauro Baschirotto de la Société européenne de génétique humaine (1998).
  • Prix Louis-Jeantet de médecine, Genève (1999).
  • Prix Klaus Joachim Zülch de la Foundation Reemtsma/Max-Planck Society, Munich (2001).
  • Grand prix de la Fondation pour la recherche médicale (2006).
  • Chevalier de la Légion d’honneur (2008).
  • Prix de l’Académie nationale de médecine (2009).