Jean-Louis Funck-Brentano

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Héritier d’une grande lignée familiale de médecins et de chirurgiens, Jean-Louis Funck-Brentano fut un grand pionnier de la médecine moderne, souvent visionnaire, appartenant à cette jeune génération de l’après-guerre qui, sous l’égide de quelques grands maîtres, associa les carrières de médecin et de chercheur. 

Dès le début des années 1950, il rejoint l’équipe animée par Jean Hamburger et participe à ce grand dessein que représente la lutte contre l’insuffisance rénale. Son génie et sa passion profonde pour la technologie biomédicale le conduisent à devenir l’un des pionniers du rein artificiel. Jean-Louis Funck-Brentano débute ses travaux de recherche sur la physiologie rénale et les mécanismes de ses dysfonctionnements. Directeur d’une unité de recherche Inserm, il utilise les radio-isotopes qui vont permettre de réaliser les mesures fines de la fonction rénale. 

Il recherche constamment des innovations pour améliorer le système de dialyse par rein artificiel et contribue à élaborer une nouvelle membrane, de haute perméabilité, en engageant un partenariat avec la société Rhône-Poulenc. Cette innovation technique constitue un grand progrès pour les patients, dont le temps de dialyse est diminué de moitié. Elle mène une collaboration exemplaire avec le monde industriel qui permet la production et la distribution d’une nouvelle génération de reins artificiels bénéficiant directement aux malades. 

Et, outre sa brillante carrière de clinicien et de chercheur, Jean-Louis Funck-Brentano s’intéressa dès le début des années 1970 aux développements de l’informatique, convaincu de l’importance de son introduction en médecine. Les systèmes experts, le télé-enseignement, le traitement de l’information et sa diffusion devinrent son combat. Il partagea cette vision avec Jean-Jacques Servan-Schreiber et participa à la création du Centre mondial de l’informatique, dont il devint président en 1985. 

Biographie

Jean-Louis Funck-Brentano est né le 10 juillet 1924 à Paris. Il a mené ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly à Paris et ses études supérieures à la faculté de médecine à Paris. 

Évadé de France en 1943, il s’engage dans la 1re armée française la même année et débarque en Provence le 15 août 1944. Il est blessé dans les combats qui suivent le débarquement. 

  • Interne des hôpitaux de Paris (1949).
  • Docteur en médecine (1955).
  • Chef de clinique à la faculté de médecine de Paris (1955).
  • Maître de conférences agrégé de médecine générale et thérapeutique (1963).
  • Médecin des hôpitaux (1963).
  • Chef de service de thérapeutique néphrologique à l’hôpital Necker – Enfants malades, Paris (1968–1994).
  • Professeur de néphrologie à la faculté de médecine Necker-Enfants malades (1969).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 90 “Application des radioéléments à l’étude des maladies métaboliques”, hôpital Necker ‑Enfants malades, Paris (1969–1984). Tilman Drueke lui succède en 1985.
  • Professeur à l’École des hautes études en sciences sociales (1982).

Jean-Louis Funck-Brentano est décédé à Paris le 3 juillet 1997. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre du Cabinet de Simone Veil, ministre de la Santé et des Affaires Sociales (1974–1976).
  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm “Appareils cardiovasculaire, respiratoire et urinaire, rein : physiologie, physiopathologie, pharmacologie, toxicologie, environnement, chirurgie, épidémiologie” (1974–1979).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1978–1981).
  • Membre du conseil scientifique de l’Association Claude-Bernard (1980–1985).

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de la Société de néphrologie.
  • Secrétaire général de la Société internationale de néphrologie (1960–1969).
  • Gouverneur de l’European Society for Artificial Organs (1981).
  • Vice-Président (1981) puis président de l’International Society for Artificial Organs (1984–1985).
  • Membre du comité des applications de l’Académie des sciences (CADAS) – Institut de France (1984–1997).

Distinctions

  • Médaille militaire et Croix de guerre (1945).
  • Officier de la Légion d’honneur – Guerre et Résistance (1962).