Jean-Jacques Bernier

Remarque : ces contenus ont été récupérés automatiquement depuis l’ancien site « Histoire de l’Inserm » (https://histoire.inserm.fr) et n’ont pas été modifiés depuis.

Les travaux de Jean Bernier ont porté sur les maladies digestives, notamment intestinales, avec l’objectif d’en comprendre les mécanismes et les symptômes. 

En 1948, jeune interne, il traite avec succès une patiente atteinte d’anurie, par dialyse du péritoine, avancée médicale remarquable au plan européen. Les années suivantes, il achève la mise au point de la dialyse dans le service hospitalier de Maurice Dérot, un des pionniers français de la néphrologie. 

Après sa thèse qui portait sur la physiologie de la sécrétion gastrique, Jean-Jacques Bernier va entamer, de 1956 à 1960, des recherches sur la physiopathologie delarectocolite hémorragique avec l’équipe d’André Lambling, à l’hôpital Bichat. Il réalise, avec Nicole Vidon, la dissection isotopique, méthode qui permet de déterminer la composition du corps humain vivant. Il mène ensuite de nombreuses études sur la physiologie de l’absorption des glucides et des électrolytes dans l’intestin grêle, ainsi que sur l’effet des hormones digestives sur cette absorption. En 1967, il décrit le cancer médullaire du corps thyroïde avec diarrhée, puis individualise le concept de diarrhée motrice. Il étudie les malabsorptions intestinales des nutriments. En 1968, il découvre, avec Jean-Claude Rambaud, la maladie des chaînes lourdes alpha. La même année, il met au point des méthodes d’étude de la vidange gastrique au cours de la digestion chez l’homme, méthodes dont les développements ont permis d’établir les bases de l’intégration des fonctions digestives humaines dans les années 1970–1980.

Enfin, dans les années 1980, il met au point, avec ses collaborateurs, des tests de détection des pertes de protéines dans l’intestin (méthode de référence internationale). 

De nombreux hospitalo-universitaires français et étrangers ont participé aux travaux de recherche et aux travaux clinique de Jean-Jacques Bernier. Jean-Claude Rambaud en est le modèle ; il était l’adjoint hospitalier et dirigeait ses propres recherches, notamment sur les immunoglobulines intestinales et sur l’étude in situ de la microbiologie colique. 

Biographie

Jean-Jacques Bernier est né le 22 janvier 1921 au Gros-Theil (Eure). Il a mené ses études secondaires au lycée d’Evreux et ses études supérieures à la faculté des sciences de Caen, puis à la faculté de médecine de Paris. 

  • Licencié ès sciences physiques (1941).
  • Externe (1942) puis interne des hôpitaux de Paris, notamment dans le service de Maurice Dérot, chef du service de médecine, à l’Hôtel-Dieu à Paris (1948).
  • Chercheur à l’Institut national d’hygiène – INH (1952–1963).
  • Thèse d’Etat sur la physiologie de la sécrétion gastrique. Docteur en médecine (1952).
  • Assistant du professeur André Lambling, chef du service de gastroentérologie à l’hôpital Bichat (1952–1962).
  • Médecin des hôpitaux de Paris (1957).
  • Maître de conférences (1963), professeur de clinique gastroentérologique (1970).
  • Chef du service de gastroentérologie à l’hôpital Saint-Lazare (1963–1986).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 54 « Physiopathologie de la digestion » (1964–1984) à l’hôpital Saint-Lazare à Paris. Jean-Claude Rambaux lui succèdera pour une année.

En 1986, l’unité 54 fusionnera avec l’unité 83 « Diabète et nutrition chez l’enfant », dirigée successivement par Henri Lestradet et Jehan-François Desjeux à l’hôpital Hérold. L’unité 290 « Fonctions intestinales, diabète et nutrition » ainsi créée est dirigée par Jehan-François Desjeux. Elle aménage à l’hôpital Saint-Lazare. 

  • Doyen, puis doyen honoraire de la faculté de médecine Lariboisière – Saint-Louis (1968–1971).
  • Membre, puis vice-président des 52ème et 56ème sections du comité consultatif des universités (1969–1986).
  • Vice-président (1974–1978), puis président de l’université Paris VII (1979–1982).
  • Professeur de classe exceptionnelle (1982).
  • Jean-Jacques Bernier est décédé à Paris le 6 juin 2015. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche 

  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm « Métabolismes organiques, physiologie et pathologie hépatiques et digestives » (1964–1967, 1968–1974).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1965–1969).
  • Membre de la section nutrition du conseil supérieur d’hygiène publique de France (1975–1986).
  • Président du conseil national de l’alimentation (1985–1998).
  • Président du comité français du Codex Alimentarius auprès de l’ONU (1986–1997).

Sociétés savantes

Membre et président de la Société nationale française de gastroentérologie, membre de la British Society of Gastroenterology, de l’American Society of Gastroenterology. 

Distinctions – Prix 

  • Prix de physiologie de l’Académie des sciences – Institut de France (1981).
  • Visiting Professor de l’université de Chicago (1984).
  • Fellow of the Royal College of Physicians, Londres (1984).
  • Chevalier de la Santé publique. 
  • Croix de guerre 1939–1945, médaille de la Résistance. 
  • Officier de la Légion d’honneur, grand officier dans l’Ordre national du mérite.