Jean-Antoine Girault

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Les travaux de Jean-Antoine Girault portent sur les mécanismes moléculaires et cellulaires par lesquels les neurotransmetteurs exercent leurs effets à long terme dans les neurones, l’objectif étant de comprendre les mécanismes qui sous-tendent certains comportements simples et leurs modifications durables. 

Ayant une double formation médicale de neurologue et de biochimiste, Jean-Antoine Girault a étudié la régulation de la libération de neurotransmetteurs (dopamine, GABA, glutamate) dans le striatum, au cours de sa thèse de science avec Jacques Glowinski et Marie-Jo Besson au Collège de France. Cette région du cerveau est importante dans le contrôle des mouvements et de l’apprentissage procédural. 

Il a ensuite travaillé avec Paul Greengard à l’université Rockefeller à New York à la fin des années 1980 et caractérisé de nouvelles voies de phosphorylation de protéines par lesquelles les neurotransmetteurs, en particulier la dopamine, agissent sur les neurones cibles du striatum. Il a notamment montré la régulation de la DARPP-32, une protéine régulatrice importante de ces neurones, par plusieurs kinases et par une phosphatase activée par le Ca2+. Il a également contribué à développer les premiers anticorps « phospho-spécifiques », permettant d’évaluer le type de phosphorylation d’une protéine. 

De retour en France Jean-Antoine Girault s’est consacré à l’étude du développement et de la plasticité du système nerveux. Avec ses collaborateurs, il a poursuivi l’étude de la signalisation intracellulaire dans les neurones du striatum, identifiant Gαolf (Gαolfactif) , la protéine G qui couple le récepteur D1 de la dopamine à ses effecteurs, montrant le rôle de la caséine kinase 1 et d’autres kinases dans la régulation de la DARPP-32 et disséquant le rôle central de la voie de la kinase ERK dans l’action de la cocaïne et d’autres drogues addictives. Il a également montré la contribution de la DARPP-32 aux réponses épigénétiques des neurones, du fait de sa capacité à s’accumuler dans le noyau. Il a aussi mis en évidence le rôle des tyrosines kinases intracellulaires FAK et Pyk2 dans les neurones. Enfin, il a découvert la première protéine neuronale impliquée dans les interactions entre les axones et les cellules gliales myélinisantes dans les nœuds de Ranvier et contribué à la dissection moléculaire de ces interactions. 

Les projets actuels de l’équipe de Jean Antoine Girault, qu’il codirige avec Denis Hervé, portent sur les mécanismes de signalisation entre les synapses et le noyau dans des populations identifiées de neurones du striatum, les régulations épigénétiques et les modifications de transcription des gènes impliquées dans les modifications comportementales durables. L’équipe étudie aussi les perturbations de ces mécanismes induits par la cocaïne et la L‑DOPA dans la maladie de Parkinson et au cours d’autres mouvements anormaux. 

Biographie

Jean Antoine Girault est né le 15 octobre 1955 à Suresnes. Il a mené ses études secondaires à Paris et ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. 

  • Concours de l’internat en médecine des hôpitaux de Paris (1978).
  • Interne des hôpitaux de Paris en médecine, neurochirurgie, psychiatrie, neurologie (1978–1985).
  • Maîtrises de biologie humaine, de biochimie, université Paris VI, et de physiologie, université Paris V (1979).
  • Médecin au centre hospitalier de Libreville, Gabon, volontaire du service national actif – coopérant militaire (1980).
  • Doctorat d’état en médecine, faculté Saint Antoine Paris (1984).
  • Préparation de DEA et de thèse, chaire de neuropharmacologie du Collège de France, Jacques Glowinski (1982–1985).
  • Doctorat de l’université Paris VI en sciences de la vie et de la santé, dont la thèse s’intitule « Régulation de la libération de dopamine et d’acides aminés neurotransmetteurs dans le néostriatum : étude in vivo chez le rat » 1986.
  • Chargé de recherche de 1ère classe (1987), directeur de recherche de 2ème classe (1992), directeur de recherche de 1ère classe (2000), directeur de recherche de classe exceptionnelle (2009), à l’Inserm.
  • Post-doctorant (1986–1987), puis professeur-assistant (1988–1989), dans le laboratoire de Molecular and cellular neuroscience, Paul Greengard, université Rockefeller, New York, Etats-Unis (1986–1989).
  • Member of the Adjunct Faculty, université Rockefeller, New York (1990–2007).
  • Responsable de l’équipe de recherche « Neurobiologie et neuropharmacologie », dans l’unité Inserm114, dirigée par Jacques Glowinski au Collège de France à Paris (1990–1999).
  • Habilitation à diriger des recherches, université Paris VI (1992).
  • Fondateur et directeur de l’unité Inserm 536 « Transduction du signal et plasticité dans le système nerveux », Institut du Fer-à-Moulin à Paris (2000–2006).
  • Fondateur et directeur de l’Ecole des neurosciences de Paris-Île-de-France, l’un des réseaux thématiques de recherche avancée (2007–2010).
  • Co-fondateur et directeur de l’Institut du Fer-à-Moulin, centre de recherche mixte unité Inserm 839/ université Pierre et Marie Curie-Paris VI, depuis 2007.
  • Coordinateur du laboratoire d’excellence Bio-Psy (psychiatrie biologique) en île-de-France depuis 2012.

Instances scientifiques et de gestion de la recherche 

  • Membre du conseil scientifique de la Fondation pour la recherche médicale (1996–2000), du comité neuroscience de l’Human Frontier Science Program Organization (1996–2000).
  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm « Neurosciences et santé mentale : neurobiologie et affections neurologiques ; neuropsychologie, comportement ; psychiatrie, troubles mentaux ; audiologie et ophtalmologie » (1999–2002) et de la CSS « Neurosciences et organes des sens (2003–2006).
  • Membre du conseil scientifique de la section recherche de l’Institut Curie (2002–2004), du comité médico-scientifique de l’Association pour la recherche sur la sclérose en plaques (2002–2010).
  • Membre du comité d’orientation et de réflexion stratégique-CORES de l’Inserm, au titre de conseiller en neurosciences auprès du directeur général de l’Inserm (2003–2007).
  • Membre du conseil scientifique de l’Ecole normale supérieure – ENS (2003–2007).
  • Président du conseil scientifique de l’Institut des neurosciences de Montpellier (2005–2009).
  • Membre (2004), puis président (2008) du jury médical de la ville de Paris.
  • Membre du conseil scientifique du département, puis de l’Institut de biologie de l’ENS, depuis 2007, du conseil de l’école doctorale « Cerveau, cognition, comportement », depuis 2007.
  • Membre du comité scientifique pour les Starting Grants de l’European Research Council, depuis 2011.
  • Président du conseil scientifique de la région Île-de-France, depuis 2011.
  • Membre du directoire de la recherche de l’université Pierre et Marie Curie-Paris VI, depuis 2012.

Sociétés savantes

  • Membre de la Société française de biochimie et de biologie moléculaire, de la Société française des neurosciences (trésorier, 2003–2005 ; président 2014–2018), de la Society for Neuroscience.
  • Membre de l’European Dana Alliance for the Brain.

Prix – distinctions 

  • Prix France Parkinson (1989).
  • Stanley Award, National Alliance for the Mentally Ill (1990).
  • Prix de neurobiologie de la Fondation pour la recherche médicale (1990).
  • Prix Antoine-Lacassagne (1997).
  • « Dotation Annette Grüner-Schlumberger », Fondation Schlumberger pour l’enseignement et la recherche (2000).
  • Coup d’élan Fondation Bettencourt-Schuller (2002).
  • Advanced Research Grant, de l’European Research Council (2010).
  • Prix Lamonica de Neurologie (2013).