Jacques Epelbaum

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Les recherches de Jacques Epelbaum concernent la neuro-endocrinologie du cerveau et les fonctions neurobiologiques de la somatostatine. 

La somatostatine est une neuro-hormone hypothalamique, initialement découverte pour inhiber la sécrétion hypophysaire de l’hormone de croissance (Growth Hormone, GH), en 1973, par Roger Guillemin (prix Nobel 1977 de physiologie ou médecine). C’est un des neuropeptides les plus ubiquitaires dans le cerveau des mammifères et l’un des rares d’entre eux dont la pharmacologie a donné naissance à des médicaments pour traiter les tumeurs neuro-endocrines. Jacques Epelbaum est un spécialiste de la somatostatine et a participé au développement de ses applications thérapeutiques. 

A la fin des années 1970, il montre que la somatostatine est un neuromédiateur à part entière, en établissant ses distributions neuronale et subcellulaire, son mode de libération calcium-dépendante, ses différents récepteurs et ses mécanismes d’action et de dégradation. Dans l’hypothalamus, il précise les interactions entre les neurones à somatostatine et à somatolibérine (une neuro-hormone stimulant la sécrétion de l’hormone de croissance, également appelée GH-Releasing Hormone : GHRH), toutes deux impliquées dans la régulation fine de la sécrétion de l’hormone de croissance en rythme circadien. A l’aide de souris invalidées pour les cinq sous-types de récepteurs de la somatostatine, il détermine leur importance respective dans les fonctions neuro-endocriniennes et neurobiologiques du peptide. Ainsi, la présence des sous-types de récepteurs est distincte dans l’hypophyse où la somatostatine régule la sécrétion de l’hormone de croissance, et dans l’hippocampe où elle régule les processus d’apprentissage et de mémorisation. Cette répartition distincte permet de mieux comprendre ses effets dans différentes fonctions cérébrales. 

A partir des années 1980, avec Alain Enjalbert, Françoise Peillon et Philippe Jaquet, il montre la présence de récepteurs à la somatostatine sur les adénomes sécrétant l’hormone de croissance. Cette découverte a donné naissance à une famille d’agonistes de la somatostatine utilisés en clinique depuis 1988, pour traiter les tumeurs hypophysaires et neuro-endocrines, et également l’acromégalie. Il a d’ailleurs assuré les expertises pharmacologiques pour la mise sur le marché de deux d’entre eux. Dans le domaine des maladies neurodégénératives, collaborant avec France et Yves Agid, André Delacourte, Bruno Dubois, Charles Duyckaerts et Jean-Jacques Hauw, il fait un lien entre une diminution de la somatostatine dans le cortex frontal et les démences associées au Parkinson ou à la maladie d’Alzheimer. Avec Cécile Viollet, il continue à explorer l’atteinte de ces inter-neurones dans le vieillissement cognitif. 

Depuis l’an 2000, d’abord avec Marie-Thérèse Bluet-Pajot, puis avec Virginie Tolle, il a entrepris l’étude d’un nouveau système peptidergique, le système ghreline/obestatine, qui fait le lien entre la régulation de la sécrétion de l’hormone de croissance et celle du métabolisme énergétique. Ces recherches se poursuivent dans le centre de recherche en psychiatrie et neurosciences, à l’hôpital Sainte-Anne, qu’il dirige depuis 2008. 

Biographie

Jacques Epelbaum est né le 11 mai 1950 à Neuilly-sur-Seine. Il a mené ses études secondaires au lycée Jacques Decour à Paris et ses études supérieures à la faculté des sciences de Paris. 

  • Doctorant dans le l’unité de recherche Inserm 109 « Neurobiologie et pharmacologie », dirigée par Jean-Charles Schwartz (1973–1975).
  • Thèse de 3ème cycle en biophysique, intitulée « distribution subcellulaire du LHRH et mise au point d’un modèle in vitro de sa régulation », université Pierre et Marie Curie, Paris VI (1975).
  • Post-doctorant (Killam fellow) chez Joseph B Martin, université McGill et Montréal Neurological Institute (1975–1977).
  • Boursier de la Fondation pour la recherche médicale dans l’unité de recherche Inserm 159 « Neuro-endocrinologie », dirigée par Claude Kordon (1978–1979).
  • Attaché de recherche (1979), chargé de recherche (1982) directeur de recherche (1987), directeur de recherche de classe exceptionnelle (2009) à l’Inserm. 
  • Thèse d’Etat ès sciences naturelles intitulée « La somatostatine dans le système nerveux central : distribution, métabolisme et site de reconnaissance » à l’université Pierre et Marie Curie, Paris VI (1981).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 159 « Neuro-endocrinologie », succédant à Claude Kordon (1999–2000), directeur de l’unité mixte de recherche Inserm 549/université Paris Descartes « Neurobiologie de la croissance et de la sénescence » à l’hôpital Sainte-Anne à Paris (2001–2007).
  • Directeur de l’institut fédératif de recherches Broca-Sainte-Anne (2001–2008).
  • Titulaire d’un contrat d’interface Inserm/université Paris Descartes (2006–2009).
  • Directeur du centre de psychiatrie et neurosciences, unité mixte de recherche Inserm 894/université Paris Descartes à l’hôpital Sainte-Anne à Paris (2008–2013).

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre du conseil scientifique de l’Association France Alzheimer (1986–2010).
  • Membre du Canadian MRC Endocrinology Committee (1990–1993).
  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm « Endocrinologie, reproduction, développement » (1987–1990), président de la CSS « Neurosciences intégratives » (1995–1998).
  • Chairman of the French Israeli Committee for Neuroscience (1997–1999).
  • Président de la commission de physiologie animale de l’INRA (2003–2007).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (2003–2006).
  • Co-responsable de la spécialité « Biologie du vieillissement » du master recherche des universités de Paris Descartes – Paris Diderot (2005).
  • Responsable d’une unité de valeur de neuro-endocrinologie du master recherche de l’université Paris Sud, co-habilitée avec les universités Pierre et Marie Curie, Paris Descartes et Paris Diderot (2005).
  • Membre du directoire de l’école doctorale intitulée « Génétique – cellule – immunologie – développement », Paris Descartes et Paris Diderot (2005).
  • Membre du bureau de la formation doctorale et membre du comité d’orientation stratégique de l’université Paris Descartes (2006).
  • Membre du conseil scientifique de la Fondation santé et radiofréquences (2007–2009).
  • Advisory Panel, National Institutes of Health, Neuroscience of Aging Systems and Geriatrics Study Section (2007–2010).
  • Vice-président du conseil scientifique de la Ligue européenne contre la maladie d’Alzheimer (2010–2012).
  • Membre du conseil d’administration de la Fondation plan Alzheimer (2010–2013).

Sociétés savantes

  • Executive committee member and publication and communication chair, Federation of European Neuroscience Societies (2010–2012).
  • Secrétaire général (1982–1984) puis président (2008–2010) de la Société de neuro-endocrinologie. 
  • Executive committee member and chairman Bylaws committee, International Federation for Neuroendocrinology (2008–10).
  • Secrétaire général de la Société des neurosciences (1999–2001), membre du conseil d’administration (1996–1998) et fondateur de la Lettre des neurosciences.
  • Responsable éditorial dans des journaux scientifiques : Deputy Chief Editor of Journal of Neuroendocrinology (1996–2002); Editorial Board member of Neuroendocrinology (1984–1987), Endocrinology (2000–2003), médecine/sciences (2002–2010), Psychoneuroendocrinology (2008-), Annales d’endocrinologie (2010–2012), Functional Neurology depuis- 2012.