Hugues De Thé

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A la fois médecin et chercheur, Hugues de Thé a introduit une nouvelle manière d’aborder la recherche sur les cancers et a ouvert de nouvelles voies thérapeutiques. 

Il a entamé ses travaux de recherche sur les relations entre la transcription des gènes, l’architecture du noyau et le développement des cancers. Après la découverte d’un récepteur de l’acide rétinoïque (dérivé actif de la vitamine A, qui joue un rôle important de contrôle de la prolifération et de la différenciation cellulaires) dans le laboratoire de Pierre Tiollais à l’Institut Pasteur, il a apporté une contribution majeure à la caractérisation de PML/RARA (promyelocytic leukemia/retinoic acid receptor alpha), le gène à l’origine de la leucémie aiguë promyélocytaire. 

Il va alors consacrer toutes ses recherches à la compréhension de l’action de la protéine synthétisée par ce gène, montrant que celui-ci exerce des effets dominant-négatifs, aussi bien sur la régulation de la transcription bloquant la différenciation que sur l’organisation des corps nucléaires, PML contribuant à la prolifération. 

Il a ensuite montré que l’arsenic et l’acide rétinoïque, les deux médicaments actifs dans la leucémie aiguë promyélocytaire, induisent la dégradation de la protéine PML/RARA, l’arsenic ciblant directement sa partie PML et l’acide rétinoïque sa partie RARA. Utilisant des modèles animaux de cette leucémie, il a pu démontrer que l’induction de la dégradation de PML/RARA par l’acide rétinoïque ou l’arsenic est bien à l’origine de leurs bénéfices cliniques et que la combinaison de ces deux agents guérit définitivement la maladie par un mécanisme impliquant la reformation des corps PML et l’activation du suppresseur de tumeur P53. 

Des essais cliniques réalisés à partir de ses travaux ont conduit à la guérison définitive de la quasi-totalité des patients, faisant de la leucémie aiguë promyélocytaire le premier exemple d’une leucémie guérie par des traitements ciblés. 

Il a également apporté des éclairages originaux sur des problématiques fondamentales de biologie cellulaires, comme l’assemblage et le rôle des corps nucléaires PML, ou de biochimie, comme le couplage sumoylation/ubiquitination/dégradation des protéines 

Biographie

Hugues de Thé est né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 18 janvier 1959. Il a mené ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. 

  • Docteur en médecine, université Paris V (1989),
  • Docteur ès sciences, université Paris VI (1990). Intitulé de la thèse : “Récepteurs de l’acide rétinoïque, clonage, analyse de la régulation de l’expression et implication dans l’ongogenèse”, directeur Pierre Tiollais. 
  • Chargé de recherche (1991), directeur de recherche (1993) à l’Inserm. 
  • Professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) à l’université Paris-Diderot (1995).
  • Directeur de l’unité propre CNRS “Pathologie et virologie moléculaires”, hôpital Saint-Louis (1995–2010).
  • Professeur associé, JiaoTong University, Shanghai (2005).
  • Chef du service de biochimie-biologie moléculaire, hôpital Saint-Louis (2009–2014).
  • Directeur de l’unité de recherche mixte Inserm 944/CNRS/université Paris-Diderot “Pathologie et virologie moléculaires”, hôpital Saint-Louis, depuis 2010. 
  • Directeur d’un laboratoire international associé Inserm/CNRS, Chen Zhu, RuiJin Hospital, Shanghai, Chine et dans le laboratoire de Ali BazarbachI, université américaine de Beyrouth, Liban. 
  • Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire “Oncologie cellulaire et moléculaire” depuis 2014.

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre de la mission scientifique de Claude Griscelli, directeur général de l’Inserm (1996–2001).
  • Membre de l’Institut universitaire de France (2007).
  • Membre, puis président du conseil scientifique de l’Association pour la recherche sur le cancer – ARC (1999–2005).
  • Membre de nombreux conseils scientifiques français ou étrangers. 

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de l’EMBO (2004),
  • Membre de l’European Academy of Cancer Science (2010).
  • Membre de l’Académie des sciences, Institut de France, depuis 2011. 

Prix – Disctinctions

  • Prix Yvelines (1992), Prix Paris (2004) et Prix Duquesne (2014) de la Ligue nationale contre le cancer. 
  • Prix Lamarca (1992) et Prix Rosen (1999) de la Fondation pour la recherche médicale. 
  • Prix R Mandé 1996) et Prix Gallet-Breton de l’Académie nationale de médecine (2004). 
  • Prix Etancelin (2002) et Prix Mergier-Bourdeix (2004) de l’Académie des sciences, Institut de France. Prix Léopold-Griffuel de l’ARC (2010).
  • Prix Claude-Bernard de la Ville de Paris (2010). 
  • Prix de la coopération scientifique et technique de la République populaire de Chine (2011).
  • Prix Jose Carrera de l’European Hematology Association (2015).
  • Prix Ernest Beutler de l’American Hematology Association (2016).
  • Prix Sjoberg de l’Académie royale des sciences de Suède (2018).
  • Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier dans l’Ordre national du mérite.