Hubert Vaudry

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Riche est le parcours scientifique d’Hubert Vaudry, qui a consacré ses recherches à la communication neuronale et neuro-endocrine. 

Sa thèse de troisième cycle, soutenue en 1974, est suivie cinq ans plus tard de sa thèse d’Etat. Il gravit alors les échelons de la carrière universitaire (assistant, maître-assistant, maître de conférences), mais, en dépit de sa forte appétence pour l’enseignement, sa passion pour la recherche finira par l’emporter. Il poursuit ainsi son ascension au sein du système plus sélectif et abrupt de la carrière de chercheur au sein de l’Inserm. 

Les travaux de recherche d’Hubert Vaudry et de ses collaborateurs visent à élucider les processus physiologiques et physiopathologiques de la communication neuro-endocrinienne. Ses projets portent sur la caractérisation de nouveaux neuropeptides et sur l’étude de leur mécanisme d’action au niveau de leur cellule cible. 

Il a été le premier à montrer l’existence d’un variant de la somatostatine, maintenant appelé cortistatine, dans le cerveau des vertébrés. Il a caractérisé deux nouveaux neuropeptides issus de la maturation post-traductionnelle de la sécrétogranine II, la sécrétoneurine et l’EM66. Il a identifié l’urotensine II (un peptide initialement purifié à partir de l’urophyse des poissons), dans le cerveau des mammifères, et montré que les gènes codant les peptides de la famille de l’urotensine II et de la somatostatine sont issus d’un seul gène ancestral commun. Il a découvert le 26RFa/QRFP, un tout nouveau membre de la famille des peptides RFamide. Pour chacun de ces peptides, il a déterminé les sites d’expression, les processus de maturation, les relations structure-activité, la conformation tri-dimensionnelle, les mécanismes de transduction, les activités biologiques et les implications physiopathologiques. Il s’est intéressé aux effets de plusieurs peptides sur la neuroprotection et sur le contrôle de la prise alimentaire. Enfin, il a cartographié les sites d’expression des enzymes de la stéroïdogenèse dans le système nerveux central et montré que la biosynthèse des neurostéroïdes est finement régulée par divers neuropeptides, indiquant ainsi que certains effets neurochimiques et comportementaux des neuropeptides peuvent être médiés par les neurostéroïdes. 

Hubert Vaudry à bâti et dirigé durant 15 années une unité Inserm de neuro-endocrinologie, qui rassemblait plus de 70 personnes. Il disposait d’un matériel de recherche des plus évolués, ce qui a permis à un ensemble de ces appareils d’obtenir la reconnaissance nationale de plateforme de recherche en imagerie cellulaire (Primacen). Il participait à et suivait toutes les travaux qui y étaient menés : leur inspiration, leur conception, leur déroulement et la publication des résultats. 

Outre cela, il a mis au service de la recherche et des soins toute la communauté scientifique et médicale de Rouen ; il en fédèrera les diverses structures, abattant les murs entre les facultés de médecine et de pharmacie et la faculté des sciences, le monde de la chimie et de la physico-chimie, et même les structures hospitalières. Il a ainsi créé et dirigé l’institut fédératif de recherches multidisciplinaire sur les peptides, qui a regroupé tous les laboratoires de biologie, de chimie et de biophysique du site. Il s’est appliqué à bâtir “La Normandie des sciences de la vie”, en initiant des collaborations avec l’université du Havre et de Caen. Mais au-delà encore, il concevra le réseau LARC (Lille, Amiens, Rouen, Caen) des neurosciences, développant des collaborations entre des laboratoires de ces quatre universités voisines. 

Et l’Europe se développant, il élargit alors l’emprise des neurosciences du Nord-Ouest aux pays proches : la Grande-Bretagne avec Portsmouth, la Belgique avec Bruxelles et Louvain, les Pays-Bas avec Nimègue. 

Les recherches d’Hubert Vaudry, marquées par d’étroites collaborations avec des équipes japonaises, coréennes, chinoises, européennes américaines et canadiennes, ont été à l’origine de la création du laboratoire international associé Samuel de Champlain. 

Biographie

Hubert Vaudry est né le 17 février 1946 au Havre en Normandie. Il a mené ses études supérieures à la faculté des sciences de Rouen. 

• Maîtrise de physiologie (1964–1969).
• Diplôme d’études approfondies de physiologie comparée, faculté des sciences de Rouen (1969–1970).
• Assistant, faculté des sciences de Rouen (1970–1980).
• Doctorat de spécialité physiologie cellulaire sur le sujet “Contribution à l’étude du contrôle neuro-endocrinien de l’axe corticotrope chez les amphibiens” (1974).
• Post-doctorant dans le laboratoire d’endocrinologie de Charles Oliver, faculté de médecine et de pharmacie de la Timone, Marseille (1974–1975), puis chez Jack Kraicer, Department of Physiology, Queen’s University, Kingston, Canada (1975–1976).
• Chargé de cours à la faculté des sciences du Havre (1976–1986), puis à l’Institut technique d’Outre-Mer du Havre (1978–1986).
• Doctorat-ès-sciences, université de Rouen (1979).
• Post-doctorant dans le département d’endocrinologie moléculaire de Fernand Labrie, centre hospitalier de l’université Laval, Québec, Canada (1979–1980).
• Maître-assistant à la faculté des sciences de Rouen (1980–1984).
• Professeur invité à l’université catholique de Nimègue (1982–1983).
• Co-directeur (1984–1992), puis directeur (1993) de l’unité de recherche associée 650 du CNRS.
• Maître de conférences à la faculté des sciences de Rouen (1985–1986).
• Professeur invité de l’université Waseda à Tokyo (1986) et de l’université de Turin (1989).
• Directeur de recherche de 2e classe (1986), directeur de recherche de 1e classe (1993), directeur de recherche de classe exceptionnelle (2002) à l’Inserm.
• Directeur du réseau LARC ((Lille, Amiens, Rouen, Caen) des neurosciences Nijmegen/ Leuven/Lille/Amiens/Rouen/Caen/Rennes/Brest et Île-de-France, université de Rouen, depuis 1990.
• Professeur invité à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS – Institut Armand Frappier), Montréal (1993–2016).
• Directeur de l’unité de recherche Inserm 413 “Neuro-endocrinologie cellulaire et moléculaire”, UFR des sciences et techniques, université de Rouen (1994–2009).
• Directeur de l’institut fédératif de recherches multidisciplinaires sur les peptides (1994–2011).
• Responsable du master 2 de biologie cellulaire Caen/Le Havre/Rouen (1996–2001).
• Directeur de l’école doctorale normande de chimie-biologie (2004–2008).
• Responsable d’un contrat d’interface Inserm/université de Rouen (2004–2011).
• Directeur de la plate-forme régionale de recherche en imagerie cellulaire de Haute-Normandie labellisée RIO/IBiSA depuis 2004.
• Président du comité d’éthique en expérimentation animale de Normandie depuis 2006.
• Directeur du laboratoire international associé Samuel de Champlain depuis 2006.
• Vice-président de la technopole “Chimie/biologie/santé” depuis 2013. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

• Membre du comité national des universités, Paris (1992–1995).
• Membre du comité scientifique des instituts de recherche en santé du Canada (1993–1996).
• Président de la commission de physiologie animale de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), Paris (1994–1998).
• Evaluateur externe pour la Human Frontier Science Program Organization, Strasbourg (1994–1998).
• Vice-président du conseil scientifique consultatif régional de l’Inserm (1994–2005).
• Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Régulations hormonales : endocrinologie, endocrinopathies et diabète – Neuro-endocrinologie, reproduction, procréation” (1999–2002) et de la CSS “Régulations hormonales – Endocrinologie, cancers hormono-dépendants, reproduction et croissance, système ostéo-articulaire, odontologie” (2003–2006).
• Correspondant scientifique régional de la valorisation de l’Inserm (1999–2003).
• Membre du conseil scientifique de l’école doctorale du médicament, université René Descartes (2000–2005).
• Membre du collège des évaluateurs du programme des chaires de recherche du Canada (2000–2006).
• Membre du conseil scientifique de la Fondation pour la recherche médicale (2002–2006).
• Vice-président (2003–2006) puis président (2006–2015) du comité régional d’éthique en matière d’expérimentation animale.
• Membre (2004–2005) puis président (2006–2008) du conseil scientifique des instituts fédératifs de recherche.
• Membre du comité scientifique de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Montréal, Québec, depuis 2008.
• Président du comité d’évaluation de l’université de Louvain, Belgique (2011).

Sociétés savantes – Académies 

• Membre de la Société française d’endocrinologie (1983), du conseil d’administration (2006–2010), puis du conseil scientifique depuis 2008.
• Membre de l’International Society of Neuroendocrinology (1986–2000).
• Membre perpétuel de la New York Academy of Sciences (1986).
• Membre de l’Endocrine Society, Etats-Unis, depuis 1986, de la Zoological Society of Japan et de la British Society for Endocrinology depuis 1987.
• Membre du conseil scientifique de l’European Society for Comparative Endocrinology (1988–1991), vice-président (1994–1998), président (1998–2002), et président honoraire depuis 2004.
• Membre de la Société française des neurosciences (1989) puis du conseil d’administration (2000–2003).
• Membre de la Society for Neuroscience, Etats-Unis, depuis 1989. 
• Membre de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) depuis 1989.
• Membre de la Société française de biologie (1990–1994) et de l’European Peptide Society depuis 1990.
• Membre du conseil scientifique de l’International Federation of Comparative Endocrinology Societies (1990–1993), vice-président (1993–1997), président (1997–2001).
• Président de la Société française de biologie (1990–1994).
• Membre de l’European Peptide Society depuis 1990.
• Secrétaire général de la Société de neuroendocrinologie expérimentale (1991–1994).
• Secrétaire général de la Société de neuroendocrinologie (1991–1994), vice-président (1999–2001), président (2001–2004).
• Membre du conseil scientifique de l’International Neuropeptide Society depuis 1993.
• Membre de l’International Association of Researchers in Cortisol and Anticortisols depuis 1998, de l’International Neuroendocrine Federation et de l’European Federation of Neuroscience depuis 2000, et de l’European Neuropeptide Club depuis 2003. 
• Membre du comité scientifique de l’International Regulatory Peptide Society depuis 2008.
• Membre de l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen depuis 2015. 

Responsabilités dans les revues scientifiques 

• Membre du comité éditorial des Annales d’endocrinologie (1986–2006), du Journal of Molecular Endocrinology (1988–2003, 2009–2015).
• Rédacteur-en-chef associé d’Hormone and Metabolic Research (1997).
• Membre du comité scientifique de la revue médecine/sciences (1998–2000), puis du comité de direction depuis 2000.
• Membre du comité éditorial de General and Comparative Endocrinology (1988–2000) et rédacteur-en-chef associé depuis 2001.
• Membre du comité éditorial du Journal of Neuroendocrinology (1999–2003), éditeur associé (2004–2008), puis rédacteur-en-chef associé depuis 2009.
• Membre du comité éditorial d’Endocrinology (2001–2004 et depuis 2012).
• Membre du comité éditorial de Zoological Science (2003–2006) puis du comité consultatif depuis 2006.
• Rédacteur en chef associé de Cell and Tissue Research depuis 2007.
• Rédacteur en chef de Frontiers in Neuroendocrine Science depuis 2010.
• Membre du comité éditorial de l’International Journal of Peptides (2008–2009), puis rédacteur-en-chef associé depuis 2010.
• Membre du comité éditorial de PloS ONE et du Journal of Endocrinology depuis 2012.
• Membre du comité éditorial d’Endocrinology and Metabolism (2015).

Distinctions – Prix 

• Premier lauréat du prix de la Société française d’endocrinologie, Marseille (1983).
• Grace Pickford Medal, prix de l’International Federation of Comparative Endocrinological Societies, Toronto (1993).
• Membre de l’Académie des sciences de Turin depuis 1994.
• Conférencier Claude Fortier, distinction de la Société de neuroendocrinologie, Sherbrooke (1995).
• Conférencier Jacques Benoît, distinction de la Société de neuroendocrinologie, Bristol (2002).
• Howard A Bern Distinguished Lecture in Comparative Endocrinology, distinction de la Society of Comparative and Integrative Biology, Etats-Unis, Toronto (2003).
• Prix A de Bétancourt-JR. Perronet pour la coopération franco-espagnole, Cordoba (2003).
• Prix de l’Académie nationale de médecine pour ses travaux sur l’identification de nouveaux neuropeptides et de leurs récepteurs (2006).
• Docteur honoris causa de l’université de Cordoue (2006).
• Prix Descartes-Huygens pour la coopération franco-néerlandaise, Amsterdam (2007).
• Prix Geoffrey Harris de neuroendocrinologie, Budapest (2007).
• Prix Léon-Velluz de l’Académie des sciences, Institut de France (2007).
• Khwarizmi International Award, Téhéran (2008).
• Maffo Vialli International Award, Rome (2009).