Henri Sarles

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Les travaux d’Henri Sarles, internationalement reconnus, ont porté pour l’essentiel sur le pancréas et les voies biliaires. 

Sans moyens, dans une ville sous-développée comme l’était Marseille à la fin des années 1940, Henri Sarles commence ses recherches par l’étude statistique simple de cas avérés de pancréatites. Il démontre, pour la première fois, que les pancréatites aiguës, causes présumées des pancréatites chroniques par leur répétition, surviennent en moyenne 15 ans après celles-ci, ce qui infirmait ce qui était admis jusque là. 

Par ailleurs, des études morphologiques et statistiques des lésions lui permettent de montrer que la première lésion de la pancréatite chronique la plus fréquente, c’est-à-dire la pancréatite chronique calcifiante, est la précipitation dans les canaux pancréatiques, d’une glycoprotéine. Cette dernière est découverte, purifiée et séquencée dans son laboratoire. D’abord appelée PSP puis lithostathine, cette glycoprotéine, est diminuée ou, plus rarement, absente dans le suc pancréatique des malades atteints de pancréatites chroniques calcifiantes. La lithostathine joue un rôle prépondérant dans la stabilisation du calcium dans le suc pancréatique, rôle qui est précisé par Henri Sarles et ses collaborateurs. D’autres facteurs causant la précipitation de la lithostathine sont observés dans le suc pancréatique des patients. Les causes les plus fréquentes dont les lésions sont identiques sont doubles. Il s’agit de l’alcoolisme associé à un régime riche en protides et en lipides – dont la relation statistique avec le risque de la maladie a été calculée – et de la carence protéique de la mère en gestation et de l’enfant. Ces facteurs ont été étudiés expérimentalement chez le chien et le rat, et chez l’homme dans 17 pays en Asie Afrique et Europe. 

Des études physiologiques ont démontré, pour la première fois, l’existence d’un mécanisme inhibiteur de la sécrétion pancréatique. 

Les recherches d’Henri Sarles et de ses collaborateurs ont donc toujours été menées à partir de constatations cliniques et/ou physiologiques, passées au crible d’analyses statistiques, puis étudiées par les techniques morphologiques ou biochimiques adaptées. 

Henri Sarles a eu plus d’une cinquantaine d’élèves étrangers et six professeurs nord-américains ont passé leurs années sabbatiques dans son laboratoire. 

Biographie

Henri Sarles est né en 1922 à Ermont (Val‑d’Oise). Il a mené ses études secondaires au lycée Périer à Marseille et ses études supérieures aux facultés des sciences et de médecine de Marseille. 

  • Externe, puis interne (1946) des hôpitaux de Marseille.
  • Chef de clinique, maître de conférence.
  • Docteur en médecine de la faculté de médecine de Marseille (1950).
  • Médecin des hôpitaux (1955).
  • Doctorat d’État ès science de la faculté des sciences de Marseille. Thèse sur les phosphatases alcalines, dirigée par le professeur Desnuelle (1954).
  • Intéressé par la recherche en biochimie, Henri Sarles travaille dans le laboratoire de Jean Roche, professeur au Collège de France, à Paris (1948–1957), menant de front recherche et activités cliniques.
  • Chef du service de gastroentérologie à l’hôpital Sainte-Marguerite, à Marseille (1959–1992).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 31 “Pathologie digestive” dans le même hôpital (1962–1984). André Gérolami lui succèdera en 1989.

Henri Sarles est décédé le 16 février 2017 à Marseille. 

Instances scientifiques

  • Membre des commissions scientifiques spécialisées de l’Inserm “Métabolismes organiques, physiologie et pathologie hépatiques et digestives” (1964–1967) et “Nutrition, appareil digestif et annexe : physiologie, physiopathologie, pharmacologie, toxicologie, environnement, chirurgie, épidémiologie” (1974–1979).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1983–1986).

Distinctions – Prix

  • Sir Arthur Hunt Memorial Lecture Award de la Royal British Society of Gastroenterology – Royal Society of Medicine. 
  • Tannahauser Medaille du Deutsche Gesellschaft für Gastroenterologie.