Georges Schapira

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Georges Schapira est le fondateur de l’école française de pathologie moléculaire humaine. Il a, en outre, été un personnage clé de la réorganisation de la biochimie médicale française. 

Il mène ses premiers travaux sur la chimie de l’adrénaline et de ses dérivés dans le laboratoire du biochimiste Gabriel Florence, à Lyon. A la fin de la guerre, il rejoint Robert Debré à l’hôpital Necker – Enfants malades, à Paris. Celui-ci va trouver en Georges Schapira, qui avait été son interne, la personnalité qu’il cherchait pour implanter à l’hôpital une recherche biochimique centrée sur la pathologie pédiatrique. 

Intéressé par l’étude des maladies héréditaires de l’enfant, en particulier musculaires et hématologiques, Georges Schapira s’attelle au projet dans un esprit totalement novateur consistant à envisager la physiopathologie des maladies sous l’angle moléculaire. 

C’est dans le contexte de ces découvertes que Georges Schapira et le noyau de ses premiers collaborateurs, Fanny Schapira son épouse, Jean-Claude Dreyfus et Jacques Kruh, commencèrent leurs recherches. Convaincus que les processus pathologiques pouvaient s’interpréter en termes moléculaires, ils s’entourèrent de biologistes avec un double cursus, médical et scientifique tels que Jean Rosa, Dominique Labie et Jean-Claude Kaplan ; 

  • ils établirent des collaborations avec les équipes les plus actives dans le domaine de la biologie et de la pathologie moléculaires, notamment avec le groupe de Jacques Monod à l’Institut Pasteur ; 
  • ils importèrent les techniques nouvelles utilisées outre-Atlantique, comme l’emploi d’isotopes radioactifs, et les nouveaux procédés de purification et d’analyse des protéines (électrophorèse, chromatographie, cartes peptidiques, synthèses acellulaires, séquençage). 

Cette volonté de fusion entre médecine et science était favorisée par la situation géographique du laboratoire rattaché à la chaire de pédiatrie de l’hôpital Necker – Enfants malades, permettant ainsi une recherche médicale intégrée, telle que la concevait Robert Debré et qui trouvera son aboutissement dans la création des CHU en 1958, avec la triple fonction, hospitalière, universitaire et de recherche. 

Longue est la liste des nombreux médecins-biologistes issus du creuset de l’équipe Schapira (Georges et Fanny, Jean-Claude Dreyfus, Jacques Kruh). On peut citer les personnalités suivantes, mentionnées dans l’ordre chronologique de leur arrivée dans le laboratoire : Jean Rosa, Jean Démos, Dominique Labie, Raymond Sadi, Prudent Padieu, Jean-Claude Kaplan (1961), Axel Kahn (1974), Livia Poenaru, Claudine Junien, Bernard Dastugue, Marc Delpech, Jamel Chelly, Chérif Beldjord, Christiane Guillouzo, Antoinette Hatzfeld, Yves Nordmann, Jacques Elion, Jean Delaunay, Gérard Gacon, Dominique Daegelen, Jacques Hanoune, Jacques Jami. 

Biographie

Georges Schapira est né à Paris le 12 août 1912 de parents émigrés de Russie. Il a mené ses études secondaires au lycée Charlemagne à Paris et ses études supérieures aux facultés de médecine, de pharmacie et des sciences de Paris. 

  • Interne des hôpitaux de Paris (1936), major du concours, dans le service de pédiatrie de Robert Debré, à l’hôpital des Enfants malades.
  • Études de biochimie dans le laboratoire de Michel Polonovski où il préparera sa thèse de doctorat. 

Mobilisé en 1939, prisonnier, puis, victime des lois raciales de Vichy, il doit interrompre ses études et se réfugie à Lyon, en 1942, où il est accueilli et protégé (avec son ami Jean-Claude Dreyfus) dans le laboratoire de biochimie du professeur Gabriel Florence. 

  • Docteur en médecine (1942).
  • Docteur es sciences à la faculté des sciences de Paris (1946).
  • Fondateur, avec son épouse et Jean-Claude Dreyfus, à l’instigation de Robert Debré, du premier laboratoire de médecine moléculaire en France.
  • Maître de conférences, puis professeur agrégé de biochimie.
  • Professeur titulaire de la première chaire de chimie pathologique à la faculté de médecine de Paris, université Paris V (1958).
  • Nommé PU/PH (1961), dans le cadre de la création des CHU (réforme Debré).
  • Créateur et directeur du centre de recherche INH/Association Claude-Bernard de biochimie médicale (1960–1963), devenu unité de recherche Inserm 15 « Pathologie moléculaire » (1964–1981).
  • Créateur et directeur, en 1968, avec le soutien de Robert Debré et de Jacques Monod, de l’Institut de pathologie moléculaire à la faculté de médecine Cochin – Port-Royal. (1968–1984). Sur le même site, Jean-Claude Dreyfus est directeur de l’unité de recherche Inserm 129 « Enzymologie pathologique » et Jacques Kruh de l’unité Inserm 137 « Biologie moléculaire des cellules animales ». 

Dominique Labie succèdera à Georges Schapira à la direction de l’unité 15 de pathologie moléculaire, en 1982.Georges Schapira est décédé à Paris en 2003. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm « Génétique, immunologie et pathologie moléculaire » (1964–1968) et de la CSS « Biologie et pathologie moléculaire générale, immunologie générale, génétique, virologie générale, bactériologie, parasitologie » (1979–1982).