Gabriel Richet

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Gabriel Richet, chef de service de néphrologie et directeur d’une unité Inserm, est une grande figure de la recherche néphrologique française. Il a contribué au progrès des connaissances cliniques, thérapeutiques et physiopathologiques des maladies rénales et urinaires. Il s’est notamment consacré à l’identification et au traitement des désordres humoraux de l’urémie aiguë par différents types de dialyse, marquant ainsi le début de la néphrologie moderne. 

D’abord adjoint de Jean Hamburger à l’hôpital Necker-Enfants malades, en 1954, il traite pour la première fois par dialyse un patient atteint d’insuffisance rénale aiguë. Il démontre que la létalité de l’insuffisance rénale chronique n’est pas due à l’accumulation de déchets azotés, mais à des troubles hydro-électrolytiques et ouvre la voie aux transplantations rénales allogéniques avec la première greffe de mère à fils. 

Avec Jean Hamburger et Jean Crosnier, en 1955, il conceptualise la notion de réanimation médicale, révélant l’importance de la correction des troubles humoraux en médecine d’urgence et ouvrant ainsi un nouveau secteur des soins intensifs. Sa renommée grandissante attire des médecins de toute l’Europe.

En 1960, Gabriel Richet quitte l’hôpital Necker pour l’hôpital Tenon et, avec Raymond Ardaillou et Claude Amiel, ses deux premiers assistants, il fonde une grande école de néphrologie à l’hôpital Tenon. Il va se consacrer à la recherche en physiopathologie rénale et, avec ses collaborateurs, il identifie, par leurs caractéristiques histologiques et la mise en évidence de protéines spécifiques par immunofluorescence, de nombreuses néphropathies glomérulaires. Il découvre les cellules claires et sombres du tube distal du néphron, appelées ensuite principales et intercalaires, et démontre que les secondes jouent un rôle essentiel dans l’excrétion des protons. Il étudie également la protéine de Tamm Horsfall ou uromoduline et son excrétion à partir de l’anse de Henle. 

Il consacrera également de nombreux travaux à l’excrétion urinaire d’acide urique, de calcium et, avec Liliane Morel-Maroger, à l’anatomopathologie rénale et au démembrement des glomérulopathies primitives (maladies qui touchent les glomérules rénaux). 

Biographie

Gabriel Richet est né le 20 décembre 1916 à Paris. Il a mené ses études secondaires aux lycées Montaigne et Louis-le-Grand à Paris et ses études supérieures à la faculté de médecine de Paris. 

Issu d’une lignée d’illustres médecins (son grand-père Charles Richet reçut le prix Nobel en 1913 pour la découverte de l’anaphylaxie), Gabriel Richet a 23 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate et vient juste d’être reçu à l’internat des hôpitaux de Paris. Il participe à la lutte contre l’occupant et, à la Libération, il s’engage comme médecin des commandos de France auprès du général Leclerc. 

  • Externe (1936), puis interne (1939) des hôpitaux de Paris.
  • Docteur en médecine (1944).
  • Chef de clinique (1944), médecin assistant des hôpitaux (1946), médecin des hôpitaux (1954).
  • Professeur agrégé de médecine expérimentale – détaché à la chaire des maladies métaboliques (1958), il travaille avec Jean Hamburger de 1951 à 1961, à la clinique néphrologique de l’hôpital Necker – Enfants-malades à Paris.
  • Chef du service de néphrologie de l’hôpital Tenon, Paris (1961–1985).
  • Professeur à la faculté de médecine de Paris (1967).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 64 “Néphrologie normale et pathologique” à l’hôpital Tenon, Paris (1966–1985). Raymond Ardaillou lui succède en 1986. 
  • Professeur émérite à l’université Paris VI.

Gabriel Richet est décédé à Paris le 10 octobre 2014. 

Instances scientifiques

Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm « Métabolismes inorganiques, physiologie et pathologie rénales et ostéo-articulaires » (1964–1967), de la CSS « Appareils cardiovasculaire, respiratoire et urinaire, rein » (1974–1979).

Sociétés savantes

  • Président de la Société française de néphrologie (1972–1974).
  • Membre de l’Académie nationale de médecine (1980).
  • Vice-président, président et président émérite de la Société internationale de néphrologie (1981–1984).
  • Membre du comité fondateur de la Société internationale de néphrologie.
  • Vice-président du Comité national d’évaluation des universités (1989–1991).

Distinctions – Prix 

  • Prix Jean-Hamburger de la Société internationale de néphrologie (1993).
  • Docteur honoris causa de l’université de Tübingen et de Louvain.
  • Médaille Jean-Hamburger de la Société de néphrologie (2004).
  • Croix de guerre 1939–1945 (quatre citations).
  • Grand officier dans l’Ordre national du mérite, grand officier de la légion d’honneur (2013).