Eveline Eschwège

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Les recherches d’Eveline Eschwège ont concerné d’une part l’épidémiologie du diabète et de l’insulinorésistance (méthodes diagnostiques, facteurs de risque, complications rétiniennes et cardiovasculaires, traitement) et, d’autre part, les méthodologies de l’évaluation de l’efficacité et de l’utilité des médicaments. 

En 1960, au cours de son externat des hôpitaux de Paris, Eveline Eschwège commence à s’initier à la recherche en épidémiologie dans l’unité de recherches statistiques qui venait d’être créée à l’Institut national d’hygiène (INH, Villejuif), sous la direction de Daniel Schwartz. En même temps, elle acquiert des connaissances académiques à l’Institut de statistiques de l’université de Paris, puis dans le cadre de l’enseignement de biologie humaine. Stagiaire de recherche ensuite, elle se forme sur le terrain par des études sur le pronostic des mélanomes malins et des angiomes tubéreux cutanés, notamment au travers d’un essai thérapeutique contrôlé qui a constitué le premier essai avec tirage au sort réalisé en France. 

Son expérience théorique et technique lui permet, au milieu des années 1960, d’aborder et de développer avec toute une équipe, le domaine très vaste et nouveau en France de l’épidémiologie du diabète, descriptive, analytique et évaluative, allant du diagnostic à l’étiologie (causes et facteurs de risque) et de la physiopathologie (l’insulinorésistance) aux complications et aux traitements, sans oublier le poids de la maladie en santé publique. 

Eveline Eschwège contribue notamment, grâce à l’enquête prospective parisienne (7 000 policiers parisiens dans leur cinquantaine, étudiés chaque année et pendant cinq ans, de 1967 à 1972, puis suivis durant 23 ans pour les décès et leurs causes), à l’identification du syndrome d’insulinorésistance. Elle travaille également sur la définition diagnostique du diabète, l’évaluation de sa fréquence, de ses caractéristiques, sa prise en charge et l’évaluation de l’efficacité de différentes thérapeutiques dans le contexte d’essais cliniques. 

En 2001, elle poursuit ses activités de recherche sur le diabète au sein de l’unité Inserm 258 “Épidémiologie cardiovasculaire et métabolique”, dirigée par Pierre Ducimetière, en développant trois axes : 

  • Le diagnostic du diabète : peut-on stabiliser ses conditions ? Une prévention pour qui ?
  • Epidémiologie analytique, insulinorésistance (diabète, acides gras libres), alcool et tabac, mort subite et mort par cancers liés à l’alcool.
  • Epidémiologie descriptive du diabète. 

Par ailleurs, Eveline Eschwège a contribué à de nombreux essais thérapeutiques dans les domaines cardiovasculaire et du sida. Son expérience lui confère recul et compétences et l’amène à s’impliquer dans différents groupes de travail, comités, commissions, publics ou privés. Ainsi, l’intérêt qu’elle continuera de porter à l’évolution du diabète en termes de santé publique, la conduira à participer à l’enquête OBEPI sur l’obésité en France, en collaboration avec l’unité de recherche Inserm 780 “Épidémiologie et biostatistiques”, dirigée par Thierry Moreau, et à l’enquête ENTRED (échantillon national témoin représentatif des diabétiques), en collaboration avec l’Institut de veille sanitaire (InVS).

Biographie

Eveline Eschwège est née le 20 août 1936 à Paris. Elle a mené ses études secondaires au lycée Marie-Curie à Sceaux (92) et ses études supérieures à la faculté de médecine de Paris. 

  • Externe des hôpitaux de Paris, nommée au concours (1957–1962).
  • Docteur en médecine, Paris, médaille de bronze (1965).
  • Stagiaire de recherche à l’Institut national d’hygiène – INH (1962).
  • Chargée d’enseignement au centre d’enseignement de la statistique appliquée à la médecine (CESAM), Paris VI (1968–1979, 1989–1994).
  • Maîtrise de statistique, université Paris XI (1971).
  • Chargée de recherche (1973), directrice de recherche de classe exceptionnelle (1992), directeur de recherche émérite à l’Inserm (2001–2006).
  • Attachée de consultation en diabétologie à l’Hôtel-Dieu de Paris (1980–1998).
  • Responsable de l’option “Éssais thérapeutiques” du DEA de pharmacocinétique fondamentale et clinique – Aix-Marseille et Clermont-Ferrand (1985–1990, 1991–1994).
  • Chercheure dans l’unité 21 “Recherches statistiques”, dirigée par Daniel Schwartz, auquel elle succèdera en 1986. 
  • Attachée de consultation en diabétologie à l’Hôtel-Dieu de Paris (1980–1998).
  • Directrice de l’unité de recherche 21 (1986–1988), dont l’intitulé devient “Recherches cliniques et épidémiologiques, métabolisme, mode de vie” (1989–1998).
  • Co-responsable du module “Pharmaco-épidémiologie” du DEA de santé publique, Paris XI (1992–1996, 1997–2000).
  • Co-responsable des modules “Médicaments et santé publique, évaluation bénéfices/risques” du diplôme inter-universitaire de pharmaco-épidémiologie, responsable du diplôme pour Paris XI (1994–1997, 1997–2000, 2000–2003).

Instances scientifiques et de gestion de la recherche 

  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Santé publique, environnement, écologie, écologie parasitaire, biomathématiques, biostatistiques et épidémiologie générale, informatique, économie de la santé” (1979–1982) et de la CSS “Interface chimie-biologie, pharmacologie fondamentale et clinique, toxicologie, nutrition” (1987–1990) et “Santé, population, société : recherches disciplinaires, notamment d’ordre épidémiologique, sociologique et économique, informatique et statistiques, stratégies cliniques, diagnostiques et thérapeutiques, prévention” (1995–1998).
  • Membre du conseil d’administration de l’Inserm (1990–1993).
  • Représentante (titulaire puis suppléante) du directeur général de l’Inserm à la commission d’autorisation de mise sur le marché des médicaments (1983–1998).
  • Représentante française au COMAC “Épidémiologie” à la DG XII (1987–1991), puis pour les programmes BIOMED I, DOG’s – TOG’s (1992–1994) et au Community Action Programme on Health Monitoring (DGV) – Diabetes Project (2000).
  • Membre de la commission de la transparence (1989–1991, 1992–1994), puis expert (1994, 1998, 1999–2002).
  • Co-directrice du centre collaborateur sur l’épidémiologie du diabète de l’OMS (1989–1999).
  • Représentante de l’Inserm au comité paritaire Inserm-Industrie pharmaceutique (1990–1998).
  • Membre Inserm des comités d’interface Inserm-Alfediam et Société française d’endocrinologie (1990–2001), Inserm-Société nationale française de médecine interne (1990–1995), Inserm-Société française de pharmacologie (1998–2001), Inserm-sociétés de médecine générale (2000–2001).
  • Membre du comité consultatif de protection des personnes dans la recherche médicale, Henri-Mondor, Créteil (1992–1998).
  • Membre du groupe d’experts sur les recherches biomédicales auprès du ministre chargé de la Santé (1994).
  • Expert méthodologiste à la Délégation à la recherche clinique de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (1995–2001).
  • Membre de la commission nationale de pharmacovigilance de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (1995–1998, 1999–2002), membre du conseil scientifique de l’Agence du médicament (1993–1996, 1996–1999), du conseil scientifique de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (1999–2003).
  • Vice-présidente du comité d’orientation de l’Observatoire national des prescriptions et consommations de médicaments dans les secteurs ambulatoire et hospitalier (1997–1999).
  • Membre du comité consultatif sur le traitement de l’information en matière de recherche dans le domaine de la santé, ministère de la Recherche (1999–2005).
  • Membre du conseil scientifique (section évaluation) de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation de la santé (2000–2003).
  • Membre du conseil scientifique de la Fondation pour la recherche médicale (2000–2004).
  • Membre du groupe d’intérêt de santé publique de la commission de la transparence, Haut comité de santé publique (2004–2009).

Sociétés savantes

  • Membre du groupe européen d’épidémiologie du diabète – European Association for Study of Diabetes (1965–1986), présidente (1987–1990), puis membre permanent.
  • Membre de l’International Diabetes Epidemiology Group – International Diabetes Federation (1976–1987), puis présidente (1988–1991).
  • Membre du conseil scientifique de la Société française de médecine interne (1991–1995).
  • Membre du conseil d’administration de l’Association française pour l’étude du diabète et des maladies métaboliques – Alfediam (1998–2001), membre d’honneur depuis 2006.
  • Membre du comité exécutif de la Fondation Bayer (1998–2004).
  • Membre des jurys des prix Henri Philippart (2000–2007), Aprifel (1999–2000), Kelly West, Américan Diabetes Association, Etats-Unis (2001–2003, 2006–2008).

Comités éditoriaux de revues scientifiques 

  • Membre du comité de rédaction de Diabète et métabolisme (1986–2005), consultante permanente.
  • Rédacteur associé de la Revue d’épidémiologie et de santé publique (1989–1998).

Prix – Distinctions 

  • Prix Louis Daniel Beauperthuy, Prix thématique de biologie humaine et sciences médicales de l’Académie des sciences – Institut de France (1997).
  • Prix Maurice-Dérot des 41èmes Journées annuelles de diabétologie de l’Hôtel-Dieu (2000).
  • Kelly West Award de l’American Diabetes Association (2000).
  • Chevalier (1985), Officier (2000) dans l’Ordre national du mérite.
  • Chevalier de la Légion d’honneur (1997).