Eugène Aujaleu

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Lorsque la guerre éclate en 1939, Eugène Aujaleu dirige des services d’hygiène et d’épidémiologie des Armées françaises et met en application ses conceptions en matière de prophylaxie des maladies infectieuses. 

Alors qu’il est envoyé à Alger à la fin de l’année 1942, pour y étudier une épidémie de peste, le débarquement anglo-américain du 8 novembre le surprend. Il rallie alors les forces de libération et va représenter l’autorité sanitaire civile dans les territoires libérés par les alliés. 

Il organise, en juin 1943, la direction du service de Santé publique et d’Assistance sous l’égide du Comité français de libération nationale, comité qui deviendra le Gouvernement provisoire de la République française à la Libération. Il œuvre sous l’autorité du commissaire aux Affaires sociales et élabore un plan d’approvisionnement en médicaments. 

De retour en France, fin août 1944, Eugène Aujaleu, d’abord directeur du cabinet du ministre, est nommé directeur de l’hygiène sociale au ministère de la Santé publique et de la Population. Il élabore les textes fondamentaux qui sont devenus la réglementation des maladies sociales (tuberculose, maladies mentales, maladies vénériennes, cancer). Il prend en charge la protection maternelle et infantile, la transfusion sanguine, les radiations, la vieillesse. En 1956, Eugène Aujaleu devient le premier directeur général de la Santé, chargé de l’ensemble des responsabilités administratives dans les domaines de l’hygiène publique et des hôpitaux. 

Il participera, avec le ministère de l’Education nationale, à la réforme des études médicales, initiée et menée par Robert Debré. 

A la création de l’Inserm, en 1964, Raymond Marcellin, ministre de la Santé publique, nomme Eugène Aujaleu directeur général de l’Inserm, avec la mission de transformer cet établissement en un institut orienté vers les recherches biologiques, cliniques et en santé publique. Celui-ci rédigera dans l’année les arrêtés qui complèteront l’organisation de l’Inserm et son fonctionnement. Eugène Aujaleu va donner à l’Inserm le statut juridique, les bases administratives, les moyens en laboratoires et en personnels qui lui permettront de mener à bien ses tâches. 

Si Louis Bugnard, son prédécesseur, avait insufflé une dynamique internationale, l’extrême concentration de laboratoires à Paris fut l’une des premières préoccupations d’Eugène Aujaleu, avant que ne s’ébauche une politique de régionalisation. Il prend la décision de favoriser l’émergence de nouvelles équipes en province, et initie une mutation dont on peut aujourd’hui mesurer l’ampleur et le succès. 

En 1969, quand il quitte I’Inserm, dont il devient directeur général honoraire, il laisse à ses successeurs, spécialement à Constant Burg et Philippe Lazar, une organisation remarquablement efficace, connue à l’étranger comme en France pour la qualité de ses chercheurs.Il achèvera sa carrière en tant que Conseiller d’Etat en service extraordinaire et il continuera à représenter la France à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), comme il l’avait fait depuis 1948, et ce jusqu’en 1982. 

Biographie

Eugène Aujaleu est né le 29 octobre 1903 à Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne). Il a mené ses études secondaires aux collèges d’Albi et de Montauban et ses éludes supérieures à la faculté de médecine de Toulouse. 

  • Interne des hôpitaux de Toulouse et médaille d’or des hôpitaux de Toulouse.
  • Thèse d’Etat de médecine (1928).
  • Assistant des hôpitaux (1930), médecin des hôpitaux militaires et professeur agrégé du Val-de-Grâce à Paris (1936).
  • Concours d’agrégation dans la chaire d’épidémiologie du Val-de-Grâce (1936).
  • Chef du service de phtisiologie de l’hôpital d’instruction des armées Percy à Clamart.
  • Affecté au Grand quartier général lorsque la guerre éclate en 1939, iI y dirige des services d’hygiène et d’épidémiologie des Armées françaises.
  • Inspecteur général de la santé publique en 1941.
  • Directeur du cabinet du ministre, puis directeur de l’hygiène sociale au ministère de la Santé publique et de la Population (août 1944).
  • Premier directeur général de la Santé (1956–1964).
  • Directeur général de l’Inserm (1964–1969), puis directeur général honoraire.
  • Conseiller d’Etat en service extraordinaire, il continuera à représenter la France, comme il l’avait fait depuis 1948, et ce jusqu’en 1982, à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Eugène Aujaleu est décédé le 26 août 1990 dans sa propriété à Gambais (Yvelines).

Administration de la recherche

  • Délégué pour la France à l’Office international d’hygiène publique (1945).
  • Délégué de la France au conseil d’administration du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance.
  • Membre du conseil d’administration du Centre international de l’enfance, après avoir été chargé par le gouvernement français, comme suppléant de Robert Debré, de négocier le financement de cet organisme par le Fonds international de secours à l’enfance des Nations Unies (1949).
  • Délégué de la France au Conseil de santé publique de l’Union de l’Europe occidentale (1951), puis, au Conseil de l’Europe, chargé par l’Assemblée européenne de Strasbourg de lui proposer un programme quinquennal de santé publique, qui sera adopté en 1965.
  • Membre de plusieurs comités d’experts de l’OMS
  • Délégué de la France (1958), puis membre du conseil exécutif de I’OMS, président de ce conseil (1959–1960).
  • Représentant de la France au Conseil de l’Europe à Strasbourg.
  • Président du conseil de direction du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)
  • Président du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, du conseil d’administration de l’Ecole nationale de la santé, délégué de la France au conseil d’administration du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance

Sociétés savantes

  • Membre de la Société médicale des hôpitaux de Paris (1937) et de la Société française de médecine des Armées.
  • Membre des sociétés de la tuberculose, de pathologie respiratoire.

Distinctions – Prix

  • Prix Léon-Bernard de l’OMS que seuls deux Français avaient obtenus avant lui, Jacques Parisot et Robert Debré (1971). Lors de la cérémonie jubilaire organisée en son honneur, une médaille de bronze frappée à son effigie lui est remise.
  • Grand-officier de la Légion d’honneur, Grand-Croix dans l’Ordre national du mérite.