Diego-Sebastian Amigorena

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Les travaux de Diego-Sebastian Amigorena concernent les mécanismes moléculaires de l’initiation des réponses immunitaires. Il consacre l’essentiel de ses recherches aux divers aspects de la présentation des antigènes aux lymphocytes T et à l’immunothérapie.

La réponse immunitaire, déclenchée par l’intrusion d’un corps étranger – bactérie ou virus – ou par la prolifération anarchique de cellules cancéreuses, met en jeu divers types cellulaires. Tout d’abord, les cellules dendritiques – omniprésentes dans le corps – captent l’intrus et en isolent un fragment caractéristique : l’antigène. Ensuite, au sein des ganglions lymphatiques, ces cellules dendritiques présentent l’antigène aux lymphocytes T, ce qui déclenche la réponse immunitaire. Avec ses collaborateurs, Diego-Sebastian Amigorena a analysé les différents aspects de l’initiation des réponses immunitaires par les cellules dendritiques, les voies intracellulaires de présentation des antigènes et caractérisé les rencontres entre cellules dendritiques et lymphocytes T. Ils ont montré que le réticulum endoplasmique contribue à la formation des phagosomes et que, après exportation dans le cytosol et dégradation par le protéasome, les peptides antigéniques peuvent être à nouveau importés dans les phagosomes et chargés sur les molécules du complexe majeur d’histo incompatibilité CMHI. Ils ont utilisé des techniques de microscopie multiphotonique, pour mettre en évidence la rencontre entre les cellules dendritiques et les lymphocytes T dans les ganglions lymphatiques. Ses travaux ont permis la compréhension de plusieurs aspects du trafic intracellulaire et de la transduction des signaux dans les cellules du système immunitaire, la caractérisation de diverses populations de lymphocytes, ainsi que l’analyse de la production de cytokines et les interactions entre les cellules du système immunitaire. L’ensemble de ses recherches permet de mieux comprendre le système immunitaire. Cette compréhension fine des mécanismes fondamentaux des réponses immunitaires a permis d’envisager de nouvelles stratégies en matière d’immunothérapie. Plusieurs essais cliniques de phase I de vaccination anti-tumorale ciblant les cellules dendritiques ont été engagés. 

Diego-Sebastian Amigorena dirige actuellement l’unité Inserm « Immunité et cancer ». L’objectif des recherches de cette unité est de comprendre les réponses immunologiques aux tumeurs et d’apprendre àutiliser le système immunitaire pour lutter contre le cancer. 

Biographie

Sebastian Amigorena est né le 30 septembre 1960 à Buenos Aires. Il est de nationalités argentine et française. Il a mené ses études secondaires à Montevideo et Paris, et ses études supérieures à la faculté des sciences de Paris. 

• Maîtrise de biochimie, option immunologie (1984), diplôme d’études approfondies (DEA) en immunologie (1985).
• Thèse de doctorat (1986–1990) sur “Expression et fonction des récepteurs pour les IgG dans les lymphocytes B” dans le laboratoire d’immunologie cellulaire et clinique de l’Institut Curie.
• Docteur ès sciences en immunologie (1990).
• Premier stage post-doctoral chez Wolf Hervé Fridman, dans l’unité de recherche Inserm 255 “Immunologie cellulaire et clinique” à l’Institut Curie à Paris (1990–1992).
• Deuxième stage post-doctoral sur la biologie cellulaire de la présentation antigénique dans les lymphocytes B, chez Ira Mellman, dans le département de biologie cellulaire à l’université de Yale, Etats-Unis (1993–1995).
• Co-directeur avec Christian Bonnerot de l’équipe du contrat jeune formation (CJF) Inserm “Biologie cellulaire de la présentation antigénique”, à l’Institut Curie à Paris (1995–1998).
• Responsable de l’équipe de recherche “transport intracellulaire et présentation antigénique par les molécules de classes I et II du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) au sein de l’unité Inserm 520 “Biologie cellulaire et immunité anti-tumorale” à l’Institut Curie, Paris (1998–2002).
• Directeur de recherche de 2ème classe (2000), directeur de recherche de 1ère classe (2004), puis de classe exceptionnelle (2010) au CNRS.
• Directeur de l’unité Inserm 365 « Interférons et cytokines », à l’Institut Curie à Paris (2003–2004), succédant à Jeanne Wietzerbin.
• Au décès subit de Christian Bonnerot, en 2004, les deux unités Inserm 520 et 365 fusionnent pour devenir l’unité 653 « Immunité et cancer », qu’il dirige de 2006 à 2008, puis de l’unité 932, de 2009 à 2016. 
• Responsable de l’équipe « Cellules dendritiques et biologie des cellules T » au sein de l’unité 932 à l’Institut Curie depuis 2017. 

Instances scientifiques

• Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm « Infection et immunité » (1999–2002), de la CSS « Immunologie, inflammation, onco-hématologie » (2003–2006). Membre du conseil scientifique (2008–2012).
• Membre des conseils scientifiques : du département de recherche médicale du CEA (1998, 2000).
• Membre de la Ligue nationale contre le cancer (2001–2004).
• Membre du comité du programme Avenir Inserm (2002–2005).
• Membre du comité d’orientation stratégique et de suivi des essais cliniques – Cossec (2003–2004).
• Membre de la Fondation pour la recherche médicale (2004–2007).
• Membre du programme blanc de l’agence nationale de la recherche-ANR, depuis 2007.
• Membre du comité scientifique de la Fondation Bettencourt (depuis 2008).
• Président de la commission « Immunologie » de l’Association pour la recherche sur le cancer-ARC, depuis 2012.

Sociétés savantes – Académies 

• Membre de l’Académie des sciences – Institut de France (2005).
• Membre de l’European Molecular Biology Organization – EMBO (2006).
• Membre de la Société française d’immunologie et de l’American Immunology Association.
• Membre du comité éditorial (2000–2003), puis éditeur exécutif (2003–2005) de l’European Journal of Immunlogy, membre du comité éditorial du Journal of Immunology depuis 2002. Reviewing Editor pour la revue Science depuis 2011.

Distinctions – Prix 

• Prix de la Fondation pour la recherche médicale (1995),
• Prix Lucien-Tartois de la Fondation pour la recherche médicale (2001).
• Médaille d’argent du CNRS (2005).
• Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant, pour l’ensemble de ses travaux en immunologie (2005).
• Prix Léopold-Griffuel de L’Association pour la recherche sur le cancer – ARC (2007).
• Prix Gallet et Breton de l’Académie de médecine (2010).
• Fredrick W Alt Award for new discoveries in immunology, Cancer Research Institute, New York, Etats-Unis (2012).