Daniel Schwartz

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Daniel Schwartz s’est orienté, dès 1949, vers les statistiques, d’abord appliquées à l’agronomie, puis à la biologie et à la médecine. 

Ses recherches en épidémiologie lui ont valu une grande notoriété internationale. Il est l’un des premiers à avoir montré le rôle du tabac dans l’étiologie des cancers bucco-pharyngés et l’importance de l’inhalation de la fumée dans les cancers du poumon. Il a pu également évaluer l’implication du tabac dans les affections cardiovasculaires (notamment l’athérosclérose coronarienne, un type d’artérite des membres inférieurs et l’hypertension artérielle). En diabétologie, il a proposé une méthodologie originale, fondée sur le comptage du nombre de micro-anévrismes oculaires chez des patients atteints de rétinopathie diabétique. Daniel Schwartz s’est également tourné vers d’autres domaines de recherche, en particulier celui de la fertilité. Avec ses collaborateurs, il a montré, par exemple, que la probabilité de conception au cours d’un cycle menstruel est l’équivalent de l’incidence d’une maladie. Grâce à des modèles mathématiques, il a pu mesurer la fertilité, en tenant compte de différents facteurs (durée d’observation, fréquence des relations sexuelles etc.) Puis, ses recherches se sont orientées vers le champ de l’insémination artificielle, notamment pour mesurer la viabilité du sperme congelé. Il a été le premier à estimer la mortalité in utero précoce et à mettre en évidence l’importance de celle-ci. 

Daniel Schwartz a également mis en route des enquêtes sur le sida et les sujets séropositifs, en particulier pour étudier la transmission mère-enfant de cette affection. 

Dans le domaine des essais thérapeutiques, son rôle a également été prédominant. Avec ses collaborateurs Joseph Lellouch et Eveline Eschwège, il a été le premier, en France, à avoir effectué des essais thérapeutiques avec tirage au sort et à en avoir codifié les règles. Enfin, c’est sous son influence que des structures ont été mises en place pour effectuer ces essais, non seulement en cancérologie, mais également en cardiologie, et pour mesurer les effets d’un traitement homéopathique et, en ce dernier domaine, un des essais a démontré l’absence d’effet. Il faut souligner que Daniel Schwartz est véritablement le père de la biostatistique française. Son enseignement à l’Institut de statistiques de l’université de Paris, puis au Centre d’enseignement de la statistique appliquée à la médecine et à la biologie médicale (CESAM), où plusieurs milliers d’étudiants ont été formés en 30 ans à la biostatististique, a joué un rôle majeur dans l’essor de cette discipline en France. 

Il convient enfin de noter le rôle important, dans cette discipline, de deux statisticiens, Philippe Lazar et Robert Flamant qui ont été nommé respectivement à la direction de l’Inserm (1982–1996) et à celle de l’Institut Gustave-Roussy (1988–1994).

Biographie

Daniel Schwartz est né le 30 janvier 1917 à Paris. Il a mené ses études secondaires au lycée Jeanson-de-Sailly à Paris. 

  • École polytechnique (1937–1939). Ingénieur affecté au service de recherches biologiques à la SEITA (Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes). 
  • Licence ès sciences (1946).
  • Ingénieur en chef, directeur du service des recherches biologiques (1955).
  • Maître de recherche (1959), directeur de recherche (1962) à l’Inserm. 
  • Chef des services statistiques à l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif (1959).
  • Directeur de l’unité Inserm 21 de recherches statistiques à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif (1960–1985). Eveline Eschwege lui succèdera. 
  • Fondateur et directeur du CESAM – Centre d’enseignement de la statistique appliquée à la médecine et à la biologie médicale (1962).
  • Professeur titulaire à la faculté de médecine Paris XI, Orsay (1968).
  • Professeur honoraire à l’université Paris XI, professeur émérite (1988–1993).

Daniel Schwartz est décédé à Paris, le 6 septembre 2009. 

Instances scientifiques

  • Membre de la commissions scientifiques spécialisées (CSS) de l’Inserm “Epidémiologie, médecine préventive et action médico-sociale” (1964–1967) et de la CSS Santé publique, environnement, écologie, écologie parasitaire, biomathématiques, biostatistiques et épidémiologie générale, informatique” (1974–1979), membre du conseil scientifique de l’Inserm (1965–1967).
  • Membre du comité consultatif national d’éthique (CCNE) des sciences de la vie et de la santé (1983–1992).

Sociétés savantes – Académies 

  • Membre correspondant de l’Académie des sciences – Institut de France (1994), section biologie humaine et sciences médicales.

Distinctions – Prix 

  • Prix Monthyon de l’Académie des sciences – Institut de France. 
  • Officier des palmes académiques, commandeur de la Légion d’honneur.