Constant Burg

Remarque : ces contenus ont été récupérés automatiquement depuis l’ancien site « Histoire de l’Inserm » (http://histoire.inserm.fr) et n’ont pas été modifiés depuis.

Médecin et brillant chercheur, Constant Burg était un spécialiste incontesté de la cancérologie et de la radiobiologie. Il a mené ses recherches en cancérologie expérimentale, étudiant les relations entre les antigènes d’histocompatibilité et le développement néoplasique, l’hétérogénéité tumorale au niveau membranaire et les relations avec le développement néoplasique et la dissémination métastasique. 

Fin 1945, André Chevallier, titulaire de la chaire de biophysique de la faculté de Strasbourg, prédécesseur de Louis Bugnard à la direction générale de l’Institut national d’hygiène (INH), qui allait devenir l’Inserm, est frappé par l’exceptionnelle intelligence et l’étendue des connaissances d’un jeune candidat, Constant Burg, et lui propose d’entrer dans sa propre équipe ! La ligne de Constant est tracée. Sa carrière scientifique débute à vingt-deux ans. Adjoint d’André Chevallier à Strasbourg, il contribue à mettre au point les applications du radiophosphate de chrome en médecine nucléaire et cancérothérapie, et signe avec lui l’une des meilleures synthèses de l’époque sur la biochimie du cancer. Puis il succède à Claude Kellersohn à la chaire de biophysique de Nancy lorsque ce dernier rejoint Paris en 1960. Il jouera un rôle déterminant dans la création de l’université de Nancy-Brabois et de son service de recherche en radiocancérologie. 

En 1979, il est nommé à la direction générale de l’Inserm, succédant à Eugène Aujaleu. Il en modifiera profondément le fonctionnement. A son arrivée, la renommée de l’Inserm s’appuyait sur un nombre limité d’éminentes personnalités, essentiellement parisiennes. En rapprochant la recherche médicale des sciences biologiques de pointe, il va jeter les bases de la reconnaissance de la recherche médicale française dans le monde, en instituant l’évaluation rigoureuse des chercheurs et des laboratoires, et l’exigence de publication dans les plus grandes revues internationales. Il favorise ainsi la promotion de jeunes scientifiques, brillants et formés à l’étranger, futures grandes personnalités de l’Inserm. Un autre de ses chevaux de bataille fut de favoriser l’émergence de nouvelles équipes en province, entamant ainsi une mutation dont on peut encore mesurer l’ampleur et le succès. 

Nommé ensuite à la présidence de l’Institut Curie, toujours préoccupé de l’importance pour un pays de l’excellence de sa recherche, Constant Burg convainc le conseil d’administration qu’il préside de la nécessité de promouvoir une politique scientifique tenant compte des missions de l’Institut et de l’évolution de la science. L’ouverture d’un des principaux pôles européens de biologie cellulaire dans l’ancien hôpital, tout comme le développement d’axes innovants en physique-chimie, sont l’illustration de cette volonté. En son hommage, un bâtiment de laboratoires de l’Institut Curie à Paris a été baptisé de son nom après sa disparition en 1998. 

Biographie

Constant Burg est né à Aumetz (Moselle) le 28 juin 1924. 

A la défaite, en 1940, il habite avec sa famille en Lorraine annexée. En novembre 1942, il est enrôlé de force en Allemagne dans l’Arbeitdienst. A la suite d’une première tentative d’évasion, il est incorporé dans une compagnie disciplinaire, mais il réussit sa seconde tentative : réfractaire de l’armée allemande, il gagne la Suisse. Là, il est détenu pendant un an dans un camp de travail, dans le cadre des accords germano-helvétiques. Il obtient ensuite les complicités nécessaires pour revenir en France et gagne alors le maquis de Haute-Savoie où il combat jusqu’en 1945. 

  • Termine ses études à la faculté de médecine de Strasbourg, en même temps que sa licence es sciences physiques (1946).
  • Se spécialise en biophysique médicale auprès d’André Chevallier (1947–1954).
  • Agrégé de biophysique médicale, sous la direction d’André Chevallier, major de sa promotion (1955).
  • Chef du service de médecine nucléaire (1958–1965), il y assume également la fonction d’assesseur du doyen Jacques Parisot. 
  • Professeur titulaire de la chaire de biophysique médicale, succédant à Claude Kellersohn, faculté de médecine de Nancy (1960–1969).
  • Directeur général de l’Inserm (1969–1979), succédant à Eugène Aujaleu. 
  • Conseiller d’Etat (1979–1992). 
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 95 “Cancérologie expérimentale et radiobiologie”, CHU Brabois, Nancy (1979–1983).
  • Président du conseil d’administration de l’Institut Curie (1985–1998).

Constant Burg est décédé en mai 1998. 

Instances scientifiques et administratives de la recherche

  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm “Pathologies cellulaire et tissulaire, cancérologie, hémato-cytologie et radiopathologie” (1964–1967).
  • Président de la commission nationale permanente de biologie médicale (1994).