Claude Rumeau-Rouquette

Remarque : ces contenus ont été récupérés automatiquement depuis l’ancien site « Histoire de l’Inserm » (https://histoire.inserm.fr) et n’ont pas été modifiés depuis.

Claude Rumeau-Rouquette est l’un des pionniers de la recherche épidémiologique en France dans les champs de la gynéco-obstétrique et de la reproduction. Dès 1954, elle participe à l’enquête qui établit la relation entre l’alcool, le tabac et plusieurs types de cancers. 

Elle devient, de 1959 à 1974, responsable des recherches épidémiologiques sur les cancers génitaux féminins. Parallèlement, elle entreprend à l’Inserm, en 1963, les premières recherches épidémiologiques, sur les facteurs de risque au cours de la grossesse. Associée au développement rapide de la périnatalité, l’unité de recherche Inserm qu’elle dirige à partir de 1975, effectue des enquêtes nationales et régionales sur l’impact des politiques de santé, ainsi que des recherches cliniques dans plusieurs maternités. 

Devenue directeur de l’unité de recherche Inserm d’épidémiologie de la mère et de l’enfant en 1975, avec ses collaborateurs, Claude Rumeau-Rouquette va mener trois enquêtes nationales étudiant, pour la première fois, l’évolution de nombreux indicateurs de santé au cours de la grossesse et de l’accouchement. Ils décrivent la diminution importante de la mortalité périnatale, de la prématurité et de l’hypotrophie fœtale, l’amélioration de la prévention et l’évolution des facteurs de risque. Ils montrent également l’augmentation des inégalités entre les groupes sociaux. Ils analysent les facteurs de risque d’anomalies néonatales dans différentes catégories sociales et, plus particulièrement, chez les femmes les plus défavorisées où l’on rencontre les insuffisances les plus criantes de la prévention. 

A partir de 1987, parvenue au terme de son mandat de directeur, elle se tourne vers une recherche alors peu développé en France : l’épidémiologie des handicaps d’origine congénitale. 

Outre ses travaux de recherche, Claude Rumeau-Rouquette a participé à l’enseignement. Dès 1950, Daniel Schwartz a, le premier, rendu la statistique familière aux médecins. Au cours des années 1960, ils développent des cours d’application de la statistique et Claude Rumeau-Rouquette choisit d’enseigner les méthodes d’enquêtes épidémiologiques. Pendant les années 1970, elle introduit en épidémiologie la distinction entre recherche explicative et recherche pragmatique décrite par Daniel Schwartz pour les essais randomisés. Ensuite, avec Gérard Bréart, elle précisera les techniques d’évaluation de la prévention dans la population générale et la pratique des essais avec randomisation des groupes. 

Biographie

Claude Rumeau-Rouquette est née le 13 octobre 1928 à Bazas, en Gironde. Elle a mené ses études supérieures à la faculté de médecine de Bordeaux. 

  • Docteur en médecine de la faculté de médecine de Bordeaux (1954),
  • Assistante de recherches biologiques à l’Institut Gustave-Roussy (IGR), à Villejuif (1959–1975),
  • Chef de la section maternité – pédiatrie au Centre du Vésinet (1963–1975),
  • Bourse de recherche de l’Institut national d’hygiène (INH) sur l’épidémiologie des cancers (1954–1959),
  • Chargée de recherche de l’INH (1961–1963), maître de recherche, directrice de recherche (1970–1996), directrice de recherche émérite (1996) à l’Inserm,
  • Chargée d’un enseignement d’épidémiologie au centre d’enseignement de la statistique appliquée à la médecine (CESAM), université Paris VI (1964–1996)
  • Chargée d’un enseignement d’épidémiologie de maîtrise, université Paris XI (1970–1996),
  • Directrice de l’unité de recherche Inserm 149 “Epidémiologie de la mère et de l’enfant” à l’hôpital Baudelocque-Port-Royal à Paris (1975–1987). Gérard Bréart lui succède en 1988.

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Reproduction et développement, glandes endocrines, tissus calciques et articulations : physiologie, physiopathologie, pharmacologie, toxicologie, chirurgie, épidémiologie” (1974–1979),
  • Membre de la CSS “Santé publique, santé mentale, épidémiologie, environnement et écologie, bio-mathématique, génie biologique et médical, économie de la santé” (1983–1986), du conseil scientifique de l’Inserm (1987–1990),
  • Expert au comité d’actions concertées “Epidémiologie”, comité de la recherche médicale de la Commission européenne (1982–1996).

Sociétés savantes

Membre de l’International Epidemiological Association, de l’Association des épidémiologistes de langue française (ADELF), de la Société française de médecine périnatale. 

Prix – Distinctions 

  • Prix Memain-Pelletier de l’Académie des sciences.
  • Officier dans l’Ordre national du mérite, chevalier de la Légion d’honneur.