Claude Hélène

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Claude Hélène a consacré la plupart de ses travaux à l’étude des mécanismes physico-chimiques fondamentaux qui règlent les interactions entre les acides nucléiques (ADN et ARN) et leurs partenaires protéiques, lors de nombreux phénomènes biologiques. L’originalité de son œuvre doit beaucoup à son triple abord – physique, chimique et biologique – pour lequel il conçoit de nouveaux outils, permettant non seulement une meilleure analyse de ces phénomènes, mais également un contrôle de leurs déroulements. Claude Hélène utilise et développe ainsi l’approche anti-sens et lance l’approche “anti-gène”.

Il élabore des molécules hybrides associant des oligonucléotides reconnaissant certaines séquences spécifiques d’acides nucléiques à des molécules chimiques. La limite de la stratégie anti-sens est liée au fait que l’oligonucléotide ne s’apparie qu’à un acide nucléique simple-brin ; celle-ci ne peut donc s’appliquer, en principe, qu’au niveau de la traduction du message. Claude Hélène réalise qu’il est également possible de procéder à une autre approche, ciblant l’étape de transcription (de l’ADN en ARN), qu’il baptise “anti-gène”. Il développe ainsi l’usage d’oligonucléotides capables de former une triple-hélice en s’enroulant dans le grand sillon de la double hélice, ainsi que de molécules hybrides dans lesquelles ces oligonucléotides sont couplés à des molécules chimiques reconnaissant spécifiquement la double hélice, formant ainsi une triple-hélice. Il utilise également des principes similaires pour tenter d’interférer avec la structure et la fonction des télomères (extrémités des chromosomes) impliqués dans la longévité cellulaire. 

En résumé, les sujets d’intérêt majeur de Claude Hélène ont été : la reconnaissance des acides nucléiques par les protéines de régulation des gènes et le contrôle de leur expression ; les interactions entre ADN et substances chimiques ; la conception rationnelle d’inhibiteurs de gènes spécifiques de séquences par des oligonucléotides liés à des agents intercalants (stratégies anti-sens et anti-gène) ; les complexes en triple-hélices et structures en quadruple hélices. 

Nombre des découvertes de Claude Hélène ont ouvert de nouvelles perspectives thérapeutiques. 

Biographie

Claude Hélène est né le 29 janvier 1938 à Chauvigny (Vienne). Il a mené ses études secondaires au lycée Lakanal de Sceaux et ses études supérieures à l’École normale de Poitiers et à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud. 

  • Agrégé de sciences physiques (1962).
  • Docteur ès sciences à l’université de Paris (1966). Son sujet de thèse portait sur “Transfert d’énergie et réactions photochimiques dans les acides nucléiques”, avec pour directeurs de thèse Charles Sadron et Pierre Douzou et pour président, Francis Perrin. 
  • Attaché de recherche (1962), chargé de recherche (1966), maître de recherche (1970), puis directeur de recherche (1974) au CNRS. 
  • Chercheur dans le laboratoire de Charles Sadron, chaire de biophysique du Muséum national d’histoire naturelle de Paris (1962–1966).
  • Chercheur au centre de biophysique moléculaire du CNRS à Orléans (1967–1974).
  • Post-doctorant dans le département de biologie, Oak Ridge National Laboratory, Tennessee, États-Unis (1970).
  • Directeur de l’institut de biophysique moléculaire du CNRS à Orléans, succédant à Charles Sadron (1974–1983).
  • Professeur au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, chaire de biophysique (1976–2003).
  • Directeur du laboratoire de biophysique au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, succédant, là encore, à Charles Sadron (1976–2003).
  • Directeur de l’unité de recherche 201 de l’Inserm dont les intitulés furent successivement “Processus photobiologiques moléculaires et cellulaires” et “Modulations chimique et photochimique de la physiologie cellulaire” (1979–1986), puis “Reconnaissance moléculaire et contrôle des fonctions cellulaires” au Museum d’histoire naturelle, Paris (1987–2002).

Claude Hélène est décédé à Paris le 11 février 2003. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Conseiller scientifique (1987) puis directeur scientifique du groupe Rhône-poulenc (1990–1999).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1999–2002).
  • Membre du conseil scientifique de l’Institut Curie et de l’École normale supérieure à Paris. 
  • Membre du conseil d’administration de la Fondation Edmond de Rotschild. 

Sociétés savantes – Académies 

  • Président puis membre de la Société française de biophysique, créée en 1982 à Orléans sous son impulsion (1982–1983).
  • Membre de la Société française de chimie, de la Société française de biochimie et biologie moléculaire. 
  • Correspondant (1987), puis membre (1988) de l’Académie des sciences – Institut de France. 
  • Membre de l’Académie des technologies (2000–2003), de l’Academia Europaea. 

Prix – Distinctions 

  • Médaille de bronze du CNRS. 
  • Prix Antoine-Lacassagne de la Ligue nationale de lutte contre le cancer (1990).
  • Prix de la Fondation de la Maison de la chimie avec Peter Dervan (1995).
  • Docteur honoris causa de l’université de Liège (1989) et de la Katholieke Universiteit, Leuven, Belgique (1997).
  • Officier de la Légion d’honneur (1998), officier dans l’Ordre national du mérite (1994), officier des Palmes académiques.