Claude Balny

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Le trait commun de la démarche qui a animé toute la vie scientifique de Claude Balny se situe autour de l’utilisation de conditions extrêmes pour mieux comprendre les phénomènes du vivant. 

Cette démarche a débuté en 1964 par une approche spécifiquement physico-chimique sur des systèmes modèles. La photochimie (induction par la lumière de nouvelles formes moléculaires) était alors en plein développement et des méthodologies nouvelles se créaient. Pierre Douzou et Claude Hélène étaient persuadés de l’importance de l’analyse cinétique pour les mécanismes réactionnels. 

En 1969, Claude Balny présente une thèse de photochimie moléculaire sur des photochromes spiropyranniques, tout en s’initiant à la biochimie. Utilisant la lumière intense (flash) pour induire des conversions chimiques, il réalise et exploite ainsi la 1ère « condition extrême ». Ce travail, réalisé en collaboration avec des industriels (Saint-Gobain), va trouver des applications, en particulier, dans les verres à transmission variable qui s’obscurcissent au soleil (lunetterie).

Une étape complémentaire mettant également en jeu les états excités de la matière s’amorce, et Claude Balny s’intéresse aux problèmes de l’activation de l’oxygène en biologie, via ses formes réactives (singulet excité et radicalaire), second sujet de sa thèse. Ce sujet de recherche animera une grande partie de sa carrière. 

A la fin des années 1960, collaborateur de Pierre Douzou, tous deux développent la cryo-enzymologie. Les basses températures sont donc la 2ème « condition extrême » explorée, à laquelle il faut associer une 3ème condition extrême représentée par l’utilisation de solvants organiques indispensables pour maintenir le milieu fluide jusqu’à ‑50 ou ‑100°C, sans dénaturer le matériel biologique. Ces acquis furent exploités en cryoconservation d’organes et, vers 1975, les fondements de la cryo-enzymologie étant suffisamment établis, Claude Balny va appliquer cette méthode au fractionnement (purification) des protéines. 

La cryoenzymologie associée aux techniques de détections rapides a permis d’aborder la résolution temporelle de réactions multi-enzymatiques par le froid à des vitesses inaccessibles dans les conditions normales. Les premiers travaux ont porté sur l’étude des mécanismes d’hydroxylation par les cytochromes P450 hépatiques en1973. L’ensemble des résultats obtenus à l’époque a amené l’équipe à considérer que cet outil thermodynamique pouvait être associé à un autre, moins familier à la communauté des biochimistes, le paramètre de la pression, 4ème « condition extrême ». 

Disposant désormais d’un environnement technologique adapté, au début des années 1980, Claude Balny et ses collaborateurs ont exploité la cryo-baro-enzymologie, apportant une contribution nouvelle à la compréhension de l’acte catalytique et aux modifications de conformations des protéines. Ils ont étudié des protéines modèles, afin de jeter les bases de cette approche pionnière très novatrice. 

Biographie

Claude Balny est né le 20 mai 1940 à Pontoise (Val-de-Marne). Il a mené ses études secondaires à Creil et ses études supérieures à la faculté des sciences Paris-Orsay. 

  • Chercheur dans le laboratoire de biophysique du Muséum national d’histoire naturelle à Paris, dirigé par Charles Sadron (1962–1965).
  • Chercheur dans le service de bio-spectroscopie dirigé par Pierre Douzou à l’Institut de biologie physicochimique à Paris (1966–1973).
  • Docteur ès sciences ; sujet de la thèse “Contribution à l’étude photochimique des spiropyrannes photochromiques” (1969).
  • Chargé de recherche (1973), maître de recherche (1978), directeur de recherche de 2ème classe (1984), directeur de recherche de 1ère classe (1989), directeur de classe exceptionnelle (2003), directeur émérite (2005) de l’Inserm.
  • Chercheur dans l’unité 128 de l’Inserm “Cryobiologie appliquée à l’étude de métabolismes”, dirigée par Pierre Douzou au centre CNRS de Mende de Montpellier (1974–1980).
  • Directeur de l’unité 128, succédant à Pierre Douzou (1981–1984), unité dont l’intitulé devient “Enzymologie : mécanismes moléculaires et contrôle génétique” au centre CNRS de Mende de Montpellier (1985–2003).
  • Créateur puis directeur de l’Institut fédératif de recherche “Biologie cellulaire, biochimie et génétique” (1995–2002).

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre du comité dépendant du ministère de la Recherche et de la Technologie “Extraction et purification des molécules biologiques” (1984).
  • Membre du conseil scientifique consultatif régional de l’Inserm (CSCRI) Languedoc-Roussillon (1985–1993, 1999–2005).
  • Vice-président de la première commission d’administration de la recherche Inserm (1987–1990).
  • Membre du comité technique paritaire central (CTPC) de l’Inserm (1989–1995).
  • Président de la première commission formation de l’Inserm (1989–1991), puis membre jusqu’en 1994.
  • Membre des commissions administratives paritaires de l’Inserm (1992–2000).
  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm “Biophysique, technologies biomédicales et chirurgicales“ (1991–1994), membre de la commission des colloques (1992–1995).
  • Membre du comité exécutif de l’European High Pressure Research Group (1991–1994, 1997–2002).
  • Membre (1992–2002), puis président (1995–2002) du comité national de biophysique de l’Académie des sciences, Paris.
  • Membre de la commission scientifique de la section recherche de l’Institut Curie, Paris (1993–2000).
  • Membre du management du comité COST D10 puis D30, commission européenne, Bruxelles (1995–2007).
  • Expert de l’International association for the promotion of cooperation with scientists from the independent states of the former Soviet Union, Bruxelles (1997–2002).
  • Correspondant Europe de l’Inserm à Montpellier (2000–2005).
  • Médiateur régional pour la Délégation à l’intégrité scientifique en Languedoc-Roussillon (2000–2005).
  • Expert scientifique au ministère de la Recherche, Italie (2002–2010).

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de l’International Board and Scientific Committee du Fast Reactions in Solution, Discussion Group, Royal Society of Chemistry, London (1986–1990).
  • Membre de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier (2013).
  • Membre de l’éditorial board du Journal of Biomedicine and Biotechnology.
  • Section Editor de Biochimica et Biophysica Acta : Protein Structure and Molecular Enzymology.
  • International Advisory Board d’Acta Biochimica et Biophysica Sinica, Shanghai, Chine.