Axel Kahn

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Mis à jour le 26 août 2021 

Les recherches d’Axel Kahn ont porté sur la génétique moléculaire appliquée à l’étude de maladies héréditaires, notamment hématologiques, et à celle des mécanismes de la différenciation et de la régulation de l’expression des gènes. 

Axel Kahn entame sa carrière sur les anémies hémolytiques entraînées par des déficits en globules rouges dès sa nomination à l’internat des hôpitaux de Paris. Il caractérise les anomalies biochimiques à l’origine des anémies liées au déficit d’enzymes. Utilisant ses données d’enzymologie, il démontre le caractère monoclonal (se dit d’une lignée de cellules issue d’une même cellule initiale) de la splénomégalie myéloïde. Il s’intéresse également aux enzymes hépatiques et à leur régulation par les hormones et le régime alimentaire. Il démontre qu’une même enzyme du foie et des globules rouges, la pyruvate kinase, peut être codée par le même gène sous le contrôle de deux promoteurs distincts, l’un spécifique de la différenciation érythroïde et l’autre de la différenciation hépatique. 

A partir des années 1980, Axel Kahn va utiliser les techniques de recombinaison de l’ADN, ainsi que celles du génie génétique. Avec ses collaborateurs, il clone l’ADN complémentaire et le gène de l’hormone antimüllérienne. Une partie de ses travaux est consacrée à la dissection moléculaire des mécanismes de réponse aux aliments et aux hormones de gènes intervenant dans le métabolisme. Avec ses collaborateurs, il démontre que, à un très bas niveau, n’importe quel gène peut être transcrit dans n’importe quel type de cellule. En particulier, des gènes considérés comme étant spécifiques de tissus, par exemple de muscles ou de foie, commandent néanmoins la synthèse d’une petite quantité de messagers dans des cellules telles que les globules blancs et les fibroblastes cutanés. 

Dans les années 1990, il dirige des équipes étudiant les possibilités thérapeutiques du transfert de gènes. Avec celles-ci, il démontre l’efficacité locale d’une thérapie génique dans un modèle murin de la myopathie de Duchenne. Il décrit une méthode permettant de transférer des gènes in vivo dans différentes structures cérébrales, méthode qui sera utilisée dans un modèle murin de dégénérescence moto-neuronale. 

Il étudie également les perspectives d’une repopulation du foie grâce au transfert de cellules hépatocytaires protégées de l’apoptose. Et, en 1998, il met en évidence le rôle essentiel des mutations du gène codant la β‑caténine dans les carcinomes hépatocellulaires chez la souris et chez l’homme, anomalie moléculaire la plus fréquente de celles liées à la cancérogenèse hépatique. 

Enfin, Axel Kahn participe à l’ensemble des travaux qui démontrent que l’hepcidine est l’hormone de régulation du fer, impliquée, aussi bien par sa synthèse excessive que par ses déficits, dans la quasi-totalité des maladies de l’homéostasie de ce métal. 

Outre ses recherches, tout au long de sa carrière, Axel Kahn a participé activement à la politique scientifique, tant au sein des instances de l’Inserm, que des ministères, tels celui de la Recherche et de l’Agriculture par exemple. 

Passionné de questions éthiques et philosophiques, Axel Kahn est l’auteur de nombreux livres, dont « Et l’Homme dans tout ça ? » et « L’homme ce roseau pensant ; essai sur les racines de la nature humaine ». Il est un grand spécialiste des aspects moraux et sociaux de la médecine, de la génétique et des biotechnologies. Il est connu du grand public pour ses prises de positions sur la thérapie génique, le clonage, les tests génétiques ou les OGM, notamment en raison de son travail au sein du Comité consultatif national d’éthique de 1992 à 2004. 

Il est le fondateur de la revue médecine/sciences et en a été le rédacteur en chef de 1986 à 1998. 

Enfin, depuis 2019, Axel Kahn, nommé président de la Ligue nationale contre le cancer, s’appuyait sur les 103 comités départementaux, leurs 600 000 membres et les 13 500 bénévoles pour mener inlassablement la lutte contre le cancer sur tous les fronts. 

Biographie

Axel Kahn est né le 5 septembre 1944 à Petit-Pressigny, Indre-et-Loire. Il a mené ses études secondaires au lycée Buffon et ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. 

  • Interne (1967) et assistant (1972) des hôpitaux de Paris. 
  • Docteur en médecine, son sujet de thèse portant sur les déficits en globules rouges (1974).
  • Docteur ès sciences (1976).
  • Chargé de recherche (1974), directeur de recherche de seconde classe (1978), de première classe (1988), de classe exceptionnelle (1993) à l’Inserm. 
  • Directeur de l’unité de recherche 129 de l’Inserm “Génétique et pathologie moléculaires”, Institut Cochin de génétique moléculaire (ICGM), hôpital Cochin, Paris (1984–2002).
  • Directeur de l’Institut Cochin – unité Inserm 567 – et de l’institut fédératif de recherche Alfred Jost (2001–2007).
  • Président de l’université Paris Descartes (2007–2011). Président honoraire.

Axel Kahn est décédé le 6 juillet 2021 à Paris. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Président du comité de l’action thématique programmée (ATP) de l’Inserm sur le vieillissement (1977–1981).
  • Expert-délégué de la France à l’action concertée européenne “bases moléculaires du vieillissement” (1979–1981).
  • Vice-président du conseil scientifique de l’unité d’enseignement et de recherche Cochin – Port-Royal (1980–1983, 1983–1987).
  • Président de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Biologie moléculaire, génétique, microbiologie, maladies infectieuses et parasitaires, biophysique, biochimie, pharmacochimie” (1983–1986), membre de la CSS “Immunologie, inflammation, onco-hématologie” (2003–2006).
  • Président de la commission du génie biomoléculaire auprès du ministère de l’Agriculture et de la Pêche (1987–1997).
  • Membre du conseil scientifique de l’Institut Curie (1988–1996).
  • Membre de la commission du génie génétique auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (1990–1995).
  • Membre du conseil scientifique (1989–1992), puis président (1992–1994). de l’École doctorale “Génétique, développement, immunologie” de l’université Paris V – René Descartes. 
  • Président du comité directeur de l’Institut Jacques Monod (1990–1994), du comité scientifique du Fonds national de la recherche scientifique de Belgique (1990–1997).
  • Vice-président du conseil scientifique de la ligue nationale contre le cancer (1990–1997).
  • Membre du comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) (1992–2004), président de sa section technique (1992–1994).
  • Membre du collège de direction scientifique de l’Inserm (CODIS) (1993–1996).
  • Membre du comité d’orientation stratégique de la recherche auprès du Gouvernement (1994–1997), de la commission Attali sur la réforme des grandes écoles et de l’université (1997–1998).
  • Directeur scientifique adjoint pour les sciences de la vie de Rhône-Poulenc (1997–1999).
  • Membre du conseil de recherche de l’École polytechnique (1997), du conseil scientifique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques – OPECST (1998).
  • Président du groupe des experts de haut niveau sur les sciences de la vie auprès de la Commission européenne (2000- 2002). 
  • Président du conseil scientifique du prix ARRI-Rayonnement français depuis 2000. 
  • Créateur et président du groupe de réflexion sur l’éthique de la Ligue nationale contre le cancer (2004–2008).
  • Président de Paris Biotech Santé (2008).
  • Président de la commission recherche de la conférence des présidents d’universités (2008–2011).
  • Président du comité éthique et cancer de la Ligue (2008–2011).
  • Président fondateur de la Fondation internationale de la recherche appliquée sur le handicap – FIRAH, depuis 2010.
  • Membre du comité de déontologie du comité national olympique et sportif français depuis 2014.
  • Président du Comité d’éthique commun à l’INRA, au CIRAD, à l’IFREMER depuis 2016. 
  • Président du Comité d’éthique, à l’IRD (2019–2021). 
  • Président du conseil d’administration de la Ligue nationale contre le cancer (2019–2021). 

Sociétés savantes – Académies

  • Membre correspondant de l’Académie des sciences – Institut de France (1990).
  • Membre de l’European Molecular Biology Organization – EMBO (1997), de la Société française de génétique (1997), de la Société de génétique humaine (1997), de la Société de biologie moléculaire et cellulaire (1997), de la Société française de biologie (1997).
  • Membre de la Royal Society of Biochemistry, UK (1997), de l’American Society for Biochemistry and Molecular Biology (1997), de l’American Society for Gene Therapy (2000), de l’American Diabetes Association (2000).
  • Membre titulaire de l’Académie européenne des sciences, des arts et des lettres (2001).
  • Membre fondateur et rédacteur en chef de la revue médecine/sciences (1985–1997).

Distinctions – Prix

  • Lauréat du Concours général (1961).
  • Lauréat de l’Académie nationale de médecine (1964), de la faculté de médecine – médaille d’argent (1974), prix “Docteur et Mme Henri Labbé” de l’Académie des sciences – Institut de France (1989), prix du rayonnement français (1990).
  • Médaille d’argent du CNRS (1990), grand prix Jean-Bernard de la communication de la Fondation pour la recherche médicale (1996).
  • Grand prix de l’association française pour la recherche thérapeutique (1998), prix Benjamin Delessert (1999).
  • Docteur honoris causa de l’université catholique de Louvain (1994) et de l’université de Liège (2007) en Belgique, et des universités de Montréal (1998), Laval (2003), Sherbrooke au Québec (2006) et Ottawa au Québec.
  • Grande médaille de la francophonie de l’Académie française (1990).
  • Grand Prix éditorial 2002 de la presse médicale et des professions de santé. 
  • Chevalier dans l’Ordre national du mérite (1990), chevalier de la Légion d’honneur (1995), chevalier des Arts et lettres (1995), officier dans l’Ordre du mérite agricole (1998), officier dans l’Ordre national du mérite (2001), officier de la Légion d’honneur (2004), commandeur dans l’Ordre national du mérite (2008).