Alexandre Minkowski

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Médecin pédiatre, Alexandre Minkowski est le fondateur de la néonatalogie en France et en Europe. 

En 1946 et 1947, il découvre la néonatologie lors d’un séjour aux États-Unis, comme boursier de la Fondation Rockefeller. À son retour – et contre l’avis de ses maîtres parisiens -, il organise à la clinique obstétricale Baudelocque ce qui deviendra le premier centre de soins aux prématurés. Plus tard, le bâtiment de Port-Royal abritera une maternité et le premier service de néonatologie avec soins intensifs. A ce service clinique, est adjoint en 1955 le laboratoire de recherche “Biologie du développement fœtal et néonatal”, créé par l’Association Claude Bernard et l’INH, devenu l’unité 29 de l’Inserm en 1964. Il comprenait les départements suivants : 

• neurologie néonatale et fœtale (dirigé par Suzanne Saint-Anne Dargassies) ;
• électroencéphalographie (dirigé par Colette Dreyfus-Brisac) ;
• anatomopathologie (dirigé par Jeanne-Claudie Larroche) ;
• biochimie ;
• physiologie du poumon et de la circulation du nouveau-né ;
• bactériologie.

Trois personnalités scientifiques contribuent tout particulièrement à la renommée de son laboratoire : Suzanne Saint-Anne Dargassies, neurologiste et élève d’André Thomas ; Jeanne-Claudie Larroche, une infatigable pathologiste, élève de Paul Yakovlev à Harvard ; Colette Dreyfus-Brisac, qui décrit les caractéristiques de l’électroencéphalographie chez le nouveau-né et l’enfant prématuré, apportant ainsi une contribution importante aux travaux de Suzanne Saint-Anne Dargassies dans le champ clinique et à ceux de Jeanne-Claudie Larroche sur le plan pathologique. 

Plus largement, les travaux d’Alexandre Minkowski concernent les domaines de la physiologie et de la physiopathologie respiratoire du nouveau-né, du prématuré et du fœtus, le développement du système nerveux central, ainsi que la réparation du cerveau chez l’enfant après des traumatismes de guerre (génocides en Bosnie, au Rwanda et au Cambodge). 

Mais Alexandre Minkowski n’était pas seulement un néonatalogiste ; il était aussi engagé dans la politique et les causes humanitaires : ii allait partout où ses convictions et son courage le menaient (Cambodge, Biafra, Vietnam, Rwanda, Bosnie). Il est l’auteur de nombreux ouvrages grand public, dont le « Mandarin aux pieds nus ». À ses talents et à son charisme, s’ajoutait une grande culture générale et musicale, il était lui-même flûtiste. Alexandre Minkowski, “Minko” pour tous ceux qui l’ont approché, aimait les gens, même si ses affrontements étaient célèbres. 

Biographie

Alexandre Minkowski est né le 5 décembre 1915 à Paris. Il a mené ses études secondaires à l’École alsacienne et universitaires à la faculté de médecine de Paris. 

• Interne des hôpitaux de Paris (1938).
• Docteur en médecine (1944), assistant des hôpitaux de Paris (1946).
• Boursier de la Fondation Rockefeller au Michael Reese Hospital de Chicago, Etats-Unis, en physiologie néonatale (1946–1947).
• Chef de clinique à la faculté de médecine de Paris (1946–1948).
• Chargé de recherche (1947–1954), puis maître de recherche (1954–1962) à l’Institut national d’hygiène (INH).
• Agrégé de pathologie expérimentale (1958).
• Médecin des hôpitaux de Paris (1960).
• Professeur émérite de néonatologie à la faculté de médecine Cochin – Port-Royal, université René Descartes, à Paris (1961–1987).
• Maître de conférence agrégé de pédiatrie, plein temps (1962).
• Professeur à l’université du Colorado, Denver (1962).
• Visiting Professor des universités de Yale, Stanford, Harvard, Northwestern.
• Directeur du centre de recherche “Biologie du développement fœtal et néonatal” de l’Association Claude Bernard et de l’INH (1955–1963), devenu l’unité 29 de l’Inserm à l’hôpital Cochin – Port-Royal (1964–1985).
• Chef du service de réanimation et de médecine néonatale à l’hôpital Port-Royal (1966),

Alexandre Minkowski est décédé à Paris, le 8 mai 2004. Les honneurs militaires lui ont été rendus dans la cour d’honneur des Invalides, suivis d’un concert, sous la direction de son fils Marc et des musiciens du Louvre, dans l’église Saint-Louis des Invalides. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

• Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm ”Métabolismes organiques, physiologie et pathologie hépatiques et digestives” (1964–1967).
• Secrétaire du conseil scientifique de la Fondation pour la recherche médicale française (1965–1969).
• Vice-président du conseil scientifique et du conseil d’administration du Comité d’étude et de soins aux arriérés profonds de la région parisienne. 
• Membre du conseil d’administration des volontaires franco-américains au service des inadaptés mentaux. 
• Ancien membre du Haut conseil de la famille et de la population de la Présidence de la République. Ancien chargé de mission au secrétariat d’État auprès du Premier ministre, chargé de l’action humanitaire.
• Ancien conseiller régional d’Île-de-France.
• Membre du comité d’honneur de l’Unicef.
• Conseiller scientifique de l’Association “Partage avec les enfants du monde”. 
• Membre de l’Association droit au logement. 

Sociétés savantes

• Fondateur de la Société française de néonatologie.
• Membre de la Société de pédiatrie et de l’Association des pédiatres de langue française, de la Société de pharmacologie et de thérapeutique, du Cercle d’études cliniques et biologiques. 
• Membre de l’Association de l’École des hautes études pour la recherche en sciences sociales. 
• Membre fondateur de la Société européenne de recherches pédiatriques, de la Société néonatale britannique, de la Société cubaine de pédiatrie, de l’Organisation internationale pour l’étude du développement humain. 
• Fellow of the Royal College of Physicians de Londres et du Royal College of Child Health and Pediatrics, Grande-Bretagne.
• Fondateur en 1957 et rédacteur en chef de la revue de néonatalogie Biologia neonatorum, – devenue Biology of the Neonate en 1959, du Centre international de l’enfance (publiée par Karger Publishers). 

Distinctions

• Chevalier de l’Ordre de la santé publique. 
• Médaille de Norvège (1940).
• Médaille de la Résistance (1945).
• Croix de Guerre 39–45.
• Commandeur (1990), Grand officier de la légion d’honneur (2002).