Alain-Jacques Valleron

Remarque : ces contenus ont été récupérés automatiquement depuis l’ancien site « Histoire de l’Inserm » (http://histoire.inserm.fr) et n’ont pas été modifiés depuis.

Tout au long de sa carrière scientifique, Alain-Jacques Valleron a travaillé à l’interface des sciences de l’information et de la biomédecine. Ses premiers travaux vont le conduire à la création d’une plate forme de simulation du cycle et de la cinétique cellulaire dans le cadre de cancers. Cela lui permet notamment de cartographier la variabilité des durées des phases du cycle cellulaire et d’en modéliser les conséquences en termes de mise au point de traitements en chimiothérapie ou radiothérapie. A partir des années 1980, il se consacre au développement de systèmes d’information et de modèles statistiques ou informatiques permettant de décrire, de modéliser, de détecter en temps réel, et de prévoir la dynamique d’épidémies, notamment, de maladies émergentes. Les maladies concernées sont en particulier la grippe (c’est le réseau Sentinelles) et les maladies transmissibles fréquentes de l’enfant, le sida et les hépatites virales, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, le SARS (Severe Acute Respiratory Syndrome)... 

Le réseau Sentinelles : une collaboration exemplaire entre médecins généralistes et chercheurs

l’Inserm et l’université Pierre et Marie Curie (université Paris VI) ont développé, à partir de 1984, un système d’information basé sur un réseau de médecins généralistes en France métropolitaine, appelé le réseau Sentinelles. Il permet la constitution de grandes bases de données sur plusieurs maladies, avec la description de cas individuels vus en consultation de médecine générale, à des fins de veille sanitaire et de recherche. C’est un réseau de 1 300 médecins généralistes libéraux volontaires, répartis sur le territoire métropolitain français. Les médecins membres sont dits « médecins Sentinelles ». Ce réseau est coordonné aujourd’hui par l’unité mixte de recherche Inserm 707 et université Pierre et Marie-Curie, en collaboration avec l’Institut national de veille sanitaire (InVS).

Ce système national de surveillance permet le recueil, l’analyse, la prévision et la redistribution en temps réel de données épidémiologiques issues de l’activité des médecins généralistes libéraux. Il collecte de manière continue des informations sur huit indicateurs de santé (sept maladies infectieuses et un indicateur non-infectieux). D’autres systèmes de veille ayant été mis en place, la surveillance des crises d’asthme, du recours à l’hospitalisation, de la rougeole, des tests au VIH et des hépatites A, B et C ont été arrêtées. Le système informatique a été développé pour être flexible et capable d’ajouter ou de supprimer facilement une nouvelle surveillance, en fonction de l’évolution de la situation en France. 

Biographie

Alain-Jacques Valleron est né le 24 août 1943 à Neuilly-sur-Seine. Il a mené ses études secondaires aux lycées Montaigne et Louis-le-Grand à Paris, et ses études supérieures à l’École polytechnique (promotion 1963) et à la faculté des sciences de Paris. 

  • Ingénieur du génie maritime à sa sortie de l’École Polytechnique (1965–1966).
  • Licence de mathématiques (1966), diplôme d’études approfondies de statistique mathématique (1967).
  • Doctorat d’Etat ès sciences de l’université Paris VII (1974).
  • Chargé de recherche (1966–1976), puis maître de recherche à l’Inserm (1976–1981) dans l’unité 21 de recherches de statistiques, dirigée par Daniel Schwartz, à l’hôpital Paul-Brousse, Villejuif. 
  • Professeur à l’université Paris VII (1981–1991), puis professeur des universités – praticien hospitalier à l’université Pierre et Marie Curie et l’hôpital Saint-Antoine (depuis 1991).
  • Responsable des DEA de biomathématiques, universités Paris VII (1980–1995) et Paris VI (1991–1995).
  • Directeur de l’École doctorale “Santé publique et sciences de l’information biomédicale” des universités Pierre et Marie Curie et Denis Diderot depuis 1999.
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 263 “Biomathématiques et biostatistiques” à l’hôpital Saint-Antoine à Paris (1982–1995).
  • Directeur du service commun de l’Inserm “Centre coopérateur de données sur l’épidémiologie de l’immunodéficience humaine” (1988–1991).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 444 “Épidémiologie et sciences de l’information” (1996–2004) à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. 
  • Depuis 2005, travail dans l’unité 707 “Épidémiologie, systèmes d’information, et modélisation”, dirigée par Guy Thomas.

Instances scientifiques et d’administration de la recherche 

  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm « Santé publique, santé mentale, épidémiologie, environnement et écologie, biomathématiques, génie biologique et médical, économie de la santé » (1983–1986).
  • Président des conseils scientifiques du Réseau national de santé publique (1993–1998) et de la faculté de médecine Saint-Antoine (1994–1998).
  • Membre du conseil d’administration de l’Agence française du sang (1996–2000) et du conseil d’administration de l’lnserm (1997–2000).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1999–2002).
  • Membre du conseil d’administration de l’Institut national de veille sanitaire (2000–2004).
  • Président du conseil d’administration de l’Institut national de la transfusion sanguine (INTS) depuis 2007.

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de la Biometric Society (1966-), de l’Association des épidémiologistes de langue française (1987-), de l’International AIDS Society (1987-), de l’American Medical lnformatics Association(1991-), de l’American Public Health Association (2004-), de l’International Society for Syndromic Surveillance (2005-).
  • Correspondant (1999), puis membre (2004) de l’Académie des sciences – Institut de France. Délégué de la section de Biologie humaine et sciences médicales de cette académie (depuis 2006).
  • Editeur associé et/ou membre du comité de rédaction de BMC Infectious Diseases, Health Threats et Influenza & other Respiratory Viruses.

Prix – Distinctions 

  • Grand Prix Claude Bernard de la recherche médicale de la Ville de Paris (1995).
  • Prix de la recherche en santé publique de l’Institut des sciences de la santé (2003).
  • Grand prix de la Fondation pour la recherche médicale (2005).
  • Officier des Palmes académiques (1990).
  • Chevalier de la Légion d’honneur (2006).