Alain Bernard

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Alain Bernard s’est attaché durant sa brillante carrière scientifique et médicale à resserrer les recherches entre l’immunologie et l’histocompatibilité immuno-génétique. Ses travaux ont porté sur les mécanismes de contrôle de l’activation lymphocytaire et des processus de déclenchement de leurs effets fonctionnels au niveau des récepteurs de surface et au niveau de la signalisation intra-lymphocytaire. Une forte orientation vers la pathologie et la clinique était son objectif. 

Il a entamé une longue collaboration, dès les années 1970 à l’hôpital Saint-Louis, avec Laurence Boumsell, qui sera plus tard directrice de l’unité Inserm 448 “Différenciation, interactions, activation et migration des sous-populations lymphocytaires”. Déjà, durant cette décennie, il a avec celle-ci généré des anticorps monoclonaux, à une époque où cette méthodologie était à ses débuts et en pleine expansion. Et notamment des anticorps dirigés contre des molécules membranaires leucocytaires, dont une combinaison d’anticorps anti-CD2, uniques dans leur genre, capables d’activer des lymphocytes T. 

Dans les années 1980, il a, conçu, avec Laurence Boumsell, la classification et la nomenclature Cluster of Differentiation (CD)[1] pour les molécules membranaires leukocytaires. 

Il s’est intéressé à l’adhésion cellulaire, en étudiant notamment le roulement et l’arrêt lymphocytaire sur l’endothélium enflammé sous condition de cisaillement. 

Depuis les années 2000, Alain Bernard s’était orienté vers les relations immunes hôtes-tumeurs, portant ses efforts sur de nouveaux mécanismes régulateurs de l’expression des molécules HLA de classe I à la surface des cellules normales et tumorales. Le phénomène d’“escamotage” des molécules HLA de classe I est en effet quasi constant lors du développement d’une tumeur et explique l’efficacité limitée des tentatives de vaccination tumorale ou d’immunothérapie avec des cellules dendritiques immunisées, par exemple. 

Au tout début des années 1990, Alain Bernard avait dirigé une unité Inserm d’immunologie et d’immuno-pathologie créée à Nice, en même temps qu’il était nommé chef de service du laboratoire central d’immunologie des hôpitaux de Nice. 

Notes

[1] Les clusters de différenciation (CD) sont des antigènes exprimés par les populations cellulaires du système immunitaire ; ils sont des marqueurs des surfaces cellulaires, utilisés pour identifier le type de cellule, son étape de différenciation et son activité. 

Biographie

Alain Bernard est né le 14 décembre 1944 à Paris. Il a mené ses études secondaires au lycée Jeanson-de Sailly à Paris, ainsi que ses études supérieures. 

  • Externe des hôpitaux de Paris (1965).
  • Interne des hôpitaux de Paris chez Jean Dausset, directeur de l’unité 93 « Immunogénétique de la transplantation » à l’hôpital Saint-Louis, Paris (1968).
  • Maîtrise ès sciences (1972).
  • Diplôme d’immunologie fondamentale de l’Institut Pasteur de Paris (1972).
  • Doctorat en médecine (1972).
  • Chef de clinique des hôpitaux de Paris en pédiatrie, oncologie et immunologie (1973).
  • Visiting Research Fellow dans le laboratoire de Robert A Good, Memorial Sloan Kettering Cancer Center, New-York et Guest Worker au National Cancer Institute (NIH) à Bethesda (1973–1974).
  • Chef de clinique-assistant, puis assistant titulaire, service d’oncologie pédiatrique de l’Institut Gustave-Roussy, Villejuif, dirigé successivement par Odile Schweisguth et Jean Lemerle (1977–1989).
  • Participe à la création du laboratoire d’immunologie des tumeurs de l’enfant à l’Institut Gustave-Roussy, Villejuif (1989).
  • Chef de service du laboratoire central d’immunologie des hôpitaux de Nice, responsable des enseignements d’immunologie de l’UFR de médecine, à partir de 1990. 
  • Directeur de l’unité Inserm 343 « Interactions cellulaires en immunologie et immuno-pathologie » (1991–2003), puis de l’unité 576 « Régulations des réactions immunitaires et inflammatoires », université de Nice-Sophia Antipolis et CHU de Nice (2004–2011). 

Alain Bernard est décédé le 18 avril 2011 à Nice. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre fondateur du conseil permanent des ateliers internationaux sur les antigènes de différenciation leucocytaire (1984–1994).
  • Membre du sous-comité de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la nomenclature en immunologie (1986–1992).
  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Immunologie, immunopathologie, maladies transmissibles, microbiologie (1987–1990), de la CSS “Infection et immunité – Microbiologie et maladies infectieuses (1999–2002).
  • Membre du conseil scientifique (1991–1994) et du conseil d’administration (1997–1999) de l’Inserm. 
  • Conseiller technique au cabinet de Simone Veil, ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, et de Philippe Douste-Blazy, ministre délégué à la Santé (1993–1995).
  • Création et direction du DEA de biologie et physiologie cellulaires à Nice (1995–2002).
  • Membre de la commission nationale de la sélection des contrats d’interface de l’Inserm (2003). 

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de l’American Association of Immunologists (1976), de l’American Association for Clinical Oncology (1981), de l’American Association for Histocompatibility Testing (1981).
  • Membre (1978), puis président (2002–2004) de la Société française d’immunologie.
  • Membre de la Société internationale d’oncologie pédiatrique (1980), de la Société française d’oncologie pédiatrique (1985), de la société française d’hématologie (1983). 
  • Membre fondateur du Groupe français d’étude immunologique des leucémies du Groupe français d’étude de la greffe de moelle osseuse (1985) et de l’Association France-autogreffe (1985). 

Prix – distinctions 

  • Médaille d’or de la faculté de médecine de Paris (1972).
  • Lauréat de l’Association franco-américaine Hay-Fulbright (1973–1974).
  • Prix Poiray pour la recherche médicale (1999).