Monique Capron

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La carrière scientifique de Monique Capron a tout d’abord été consacrée à l’immunologie des maladies transmissibles et, notamment, à l’étude des mécanismes de l’immunité dans une affection parasitaire, la schistosomiase (bilharziose), qui touche 200 millions de personnes dans le monde. Ses travaux ont conduit à une série de découvertes majeures. L’ensemble de ses résultats a permis d’approfondir les connaissances sur les fonctions des éosinophiles (cellules sanguines de la famille des globules blancs), cellules clés de la réponse antiparasitaire, et a permis de les étendre à d’autres domaines de l’immunopathologie, en particulier les maladies inflammatoires du tube digestif et les affections dermatologiques. 

Les études réalisées par Monique Capron durant plus de vingt années ont clairement établi que les éosinophiles, pendant longtemps cellules sans fonction précise connue, sont en fait des composants cellulaires essentiels des mécanismes de protection contre le schistosome, mais interviennent également dans les réactions d’hypersensibilité. Monique Capron et ses collaborateurs montreront plus tard que les éosinophiles sont capables de synthétiser des cytokines intervenant dans la réponse immunitaire, ce qui élargira considérablement l’éventail des fonctions de l’éosinophile, cellule à part entière dans la réponse immunitaire. Plus récemment, des travaux d’une particulière originalité ont suggéré le rôle fondamental joué par les éosinophiles dans l’immunité innée, grâce à leur expression de récepteurs jusqu’ici caractérisés uniquement sur les cellules lymphoïdes. 

En résumé, l’ensemble des travaux de Monique Capron consacrés à la connaissance d’une cellule méconnue de l’organisme humain a conduit à trois concepts essentiels : le rôle central joué par les éosinophiles dans les mécanismes de défense antiparasitaire, conduisant à une stratégie vaccinale originale contre la schistosomiase ; le rôle joué par les éosinophiles dans la pathogenèse des manifestations allergiques et inflammatoires, conduisant à des perspectives thérapeutiques nouvelles ; celui d’activités régulatrices insoupçonnées auxquelles viennent s’ajouter des fonctions nouvelles dans l’immunité innée. 

En outre, ses activités de recherche, notamment dans le domaine de l’allergie et de la défense antiparasitaire, ont permis à Monique Capron de développer des approches de valorisation, grâce à l’établissement de relations avec l’industrie pharmaceutique européenne et internationale. C’est ainsi que sont en cours des contrats sur de nouvelles molécules anti-allergiques, des essais cliniques de phase III du premier vaccin antiparasitaire contre la schistosomiase et la mise en développement d’une nouvelle molécule antipaludéenne par Sanofi Aventis. De plus, Monique Capron est très fortement impliquée dans la recherche sur une maladie rare, le syndrome hyper-éosinophile idiopathique, participant activement à la recherche de nouveaux “biomarqueurs” dans le cadre du réseau national Help EO sur cette maladie. 

Biographie

Monique Capron est née le 26 octobre 1947 à Lille. Elle a mené ses études secondaires à Dunkerque puis à Lille et ses études supérieures à la faculté de pharmacie de Lille. 

  • Diplôme de pharmacienne (1969).
  • Certificats d’études spéciales d’immunologie générale et appliquée, de bactériologie pharmaceutique et technique, de bactériologie et de virologie systématiques, de parasitologie pharmaceutique, d’immunologie générale (biologie humaine) et de parasitologie générale (1970–1972).
  • Assistante hospitalo-universitaire (1971–1974), chef de travaux des universités (1974–1986).
  • Doctorat en pharmacie (1974).
  • Diplôme d’études et de recherches en biologie humaine-immunologie (1982).
  • Doctorat d’Etat ès sciences pharmaceutiques à l’université droit et santé de Lille (1984).
  • Maître de conférences des universités – praticien hospitalier service d’immunologie de la faculté de médecine de Lille (1986–1993).
  • Professeure d’immunologie à la faculté de pharmacie, université de Lille (1993) et praticienne hospitalière dans le service de parasitologie, centre hospitalier régional de Lille (1997).
  • Professeure à l’Institut universitaire de France, chaire d’immunologie des maladies parasitaires et de l’inflammation (2000–2010).
  • Coordinatrice de l’Institut fédératif de recherche “Pathogenèse et prévention des maladies infectieuses, parasitaires et inflammatoires” (1998–2005).
  • Directrice de l’unité mixte de recherche Inserm 547/université de Lille “Schistosomiase, paludisme et inflammation” à l’Institut Pasteur de Lille (2001–2009).
  • Vice-présidente de l’université Lille 2 (2012–2014).
  • Responsable de l’équipe “Maladies inflammatoires cutanées et muqueuses associées à une éosinophilie”, au sein de l’unité 995 “Inflammation : mécanismes de régulation et interaction avec la nutrition et les candidoses”, dirigée par Pierre Desreumaux (2013–2015).

Instances scientifiques et de gestion de la recherche 

  • Membre de la commission spécifique spécialisée de l’Inserm « Maladies transmissibles : recherches biologiques et physiopathologiques » (1995–1998), du conseil scientifique de l’Inserm (1999–2002), de la commission « Avenir » de l’Inserm (2002).
  • Présidente du conseil d’administration de l’Inserm (2003–2009).
  • Membre du conseil d’administration de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), du conseil d’administration de la Fondation Roche. 
  • Membre du conseil scientifique de la Cité des sciences.
  • Membre du conseil scientifique du programme immunologie-microbiologie de l’Agence nationale pour la recherche (ANR).
  • Membre du comité pour les pays en développement de l’Académie des sciences – Institut de France. 
  • Membre de l’assemblée Pasteur – Institut Pasteur, Paris, jusqu’en 2009. 
  • Co-fondratice et présidente du conseil scientifique du laboratoire européen associé (FNRS/Inserm) « Immunopathologie moléculaire des infections et de l’inflammation ».
  • Membre du comité pour les pays en développement de l’Académie des sciences, cellule de concertation inter-organismes. 
  • Membre du conseil scientifique de l’université du droit et de la santé, Lille 2. 
  • Membre fondateur du « Grand Lille à Paris », membre du conseil scientifique, université des sciences et techniques de Lille. 
  • Membre du comité directeur de l’Institut fédératif de recherche « Médecine cellulaire et moléculaire », Institut Pasteur de Lille.
  • Membre du bureau « Biologie Santé » de la Région Nord – Pas-de-Calais. 

Instances internationales

  • Membre du conseil scientifique du centre de recherche public en santé du Luxembourg.
  • Membre de l’Executive Committee de l’International Eosinophil Society.
  • Membre de FACTS (European & Developing Countries Clinical Trials Partnership). 
  • Chargée de mission à l’Inserm pour les pays en développement. 
  • Membre du bureau exécutif de l’Alliance franco-britannique pour la médecine tropicale. 
  • Présidente du prix franco-tchèque de médecine. 
  • Membre de l’International Scientific Excellence Advisory Committee du réseau d’excellence canadien, depuis 2005. 
  • Membre du Haut conseil universitaire et de recherche franco-algérien. 

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de la Société française de parasitologie et de la Société française d’immunologie.
  • Membre du bureau du Collegium Internationale Allergologicum (1994–1998).
  • Membre de l’American Association of Immunologists, de l’American Academy of Allergy and Clinical Immunology, de la Society for Mucosal Immunology. 
  • Membre de l’Association des enseignants d’immunologie.
  • Membre de la Société de biologie du Collège de France. 
  • Membre de l’European Academy of Allergy and Clinical Immunology, de la Pharmacia Allergy Reasearch Foundation (membre du comité éditorial : 1996–1998).
  • Membre de la British Society of Immunology. 
  • Correspondant national (1997), membre titulaire (2005) de l’Académie nationale de pharmacie. 
  • Membre de comités éditoriaux de revues : Current Opinion in Immunology, International Archives of Allergy, Chemical Immunology and Allergology.

Activités d’expertises

Ministère de l’Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, Commission européenne, OMS, Fédération de recherche clinique de Lille (hôpital/Inserm), ANR (programmes MIME – RIB). 

Activités de valorisation médicale et industrielle

  • Participation au réseau « Eosinophile » français (réseau « Réséopil ») et au réseau international sur les syndromes hyperéosinophiles. 
  • Essais cliniques du vaccin contre la schistosomiase (Bilhvax).
  • Contrats avec différentes industries pharmaceutiques : nouvelles drogues antiallergiques, UCB (Belgique), Alcon (Etats Unis), Taiho (Japon), Novartis (Suisse), Léo Pharma, Astra-ZENECA pour de nouvelles molécules antipaludéennes, Sanofi-Aventis. 

Prix – Distinctions 

  • Prix de thèse et prix de thèse de doctorat d’Etat (1974 et 1984). 
  • Prix « Recherche et médecine » de l’Institut des sciences de la santé (1984).
  • Prix de recherche européen, université de Berkeley, Californie (1987).
  • Prix international “Pharmacia Allergy Research Foundation » (1988).
  • French Citation Laureate, diplôme décerné par l’Institute for Scientific Information (ISI) aux scientifiques français les plus cités pendant la période 1981–1998, toutes disciplines confondues. 
  • Jack Pepys Award Lecture 1999 de la British Society of Immunology. 
  • Grand Prix de la Fondation pour la recherche médicale (2000).
  • Grand Prix Inserm 2002 de la recherche médicale.
  • Officier dans l’Ordre des palmes académiques (1999), chevalier dans l’Ordre national du mérite (2003), chevalier de la Légion d’honneur (2006), officier de la Légion d’honneur (2015).