Bernard Lévy

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Bernard Lévy, médecin-chercheur s’est consacré à l’étude de la physiopathologie appliquée au système cardiovasculaire et des pathologies qui lui sont associées, dans l’objectif d’applications à la clinique. 

L’histoire des unités Inserm dédiées aux recherches cardiovasculaires remonte à la création par Rémi Saumont et Yves Bouvrain, au milieu des années 1960, du laboratoire de physiologie appliquée à la réanimation cardiaque (LPARC), logé dans un garage délabré de l’hôpital Lariboisière. Cette équipe a mis au point un défibrillateur cardiaque opérationnel chez l’homme. En 1975, est créée l’unité 141, qui sera dirigée par Rémi Saumont de 1975 à 1988. 

Alors assistant de physiologie de Jean-Pierre Martineaud, Bernard Lévy rejoint, en 1970, ces chercheurs cardiologues et/ou scientifiques, parmi lesquels travaillaient Alexandre et Françoise Fabiato, qui ont fait leurs découvertes fondatrices d’électrophysiologie cardiaque, avant d’être recrutés par une université nord-américaine. Avec le soutien de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST), ils travaillent sur un projet de cœur artificiel. C’est dans ce cadre que Bernard Levy intègre, comme physiologiste, le PARC. 

L’hémodynamique vasculaire fait appel à des notions de mécanique des fluides et de physique des solides visco-élastiques. Avec William Lenne, ingénieur, Bernard Levy a soutenu la première et probablement la seule thèse en binôme, s’attachant aux aspects mathématiques d’une part et au versant physiologique, d’autre part, du même problème. 

En 1977, Yves Bouvrain obtient de l’Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP) et de l’Inserm la construction d’un bâtiment dédié à la recherche, partagé avec l’équipe de Bernard. Swynghedauw, Ketty Schwartz et Lydie Rappaport. L’unité Inserm 141 est créée, et son histoire “moderne” commence. 

Le premier objectif était de simplifier les équations et les modèles mathématiques pour permettre la mesure opérationnelle de paramètres cliniques. Une collaboration avec Michel Safar et ses élèves s’établit ; elle continue en 2016. Ils valident les premières mesures de compliance artérielle et de son marqueur : la vitesse de propagation de l’onde de pression dans l’aorte. Alain Tedgui, à l’issue de son séjour à l’Imperial College de Londres, est recruté à l’Inserm, introduisant dans l’unité la recherche sur l’athérosclérose, qu’il étudiait alors sous un angle purement mécanique. 

Après un stage post-doctoral à San Francisco, puis à Houston, Bernard Lévy développe de nouveaux outils méthodologiques et met au point des techniques de mesure des pressions et des débits sanguins et des variations de diamètre vasculaire au cours du cycle cardiaque, chez l’animal comme chez l’homme.

La circulation coronaire est particulière en cela qu’elle est soumise aux contractions cardiaques, qui empêchent la perfusion du myocarde, alors que son besoin en oxygène est maximal. Avec ses collaborateurs, Bernard Lévy a travaillé à mieux comprendre cette circulation. Alors que jusque-là, le chien était le modèle expérimental de référence, avec les problèmes qui lui étaient associés (chirurgie lourde, animaux non consanguins, problèmes éthiques et règlementaires insurmontables), ils vont commencer à travailler sur des modèles murins. Leurs techniques ont été miniaturisées et ils ont ainsi étudié les mécanismes responsables des modifications mécaniques des parois artérielles. Un vaisseau est-il plus rigide parce qu’il est plus épais ? Parce que sa structure histologique est différente ? Parce que son muscle lisse est activé ? Commence alors un long travail portant sur le remodelage vasculaire au cours de l’hypertension artérielle, du vieillissement, du diabète et sur les moyens pharmacologiques et mécaniques de modifier la structure de la paroi artérielle. 

Mécanique, hémodynamique, remodelage vont les occuper jusqu’au milieu des années 1990. 

L’extrémité distale de la circulation, la microcirculation, constitue un élément essentiel de la biologie vasculaire. C’est un domaine techniquement difficile et maîtrisé par peu de chercheurs. Bernard Lévy a pu recruter un des meilleurs spécialistes du domaine, Daniel Henrion, formé à Nancy puis à Burlington avec qui ils travaillent toujours. Pratiquement au même moment, le rôle fondamental de l’endothélium devenait évident ; Chantal Boulanger, alors chercheure post-doctorale de Paul Vanhoutte, les a rejoints et a développé, avec ses élèves, un nouveau domaine d’activité dans l’unité avant de s’intéresser à l’étude des microparticules. En même temps, Alain Tedgui, Patrick Curmi, Ziad Mallat et Stéphanie Lehoux orientaient leurs travaux vers les aspects inflammatoires et immunologiques de l’athérosclérose.

Des propriétés mécaniques de la paroi artérielle aux mécanismes cellulaires et moléculaires de son remodelage, de l’hémodynamique jusqu’à l’étude de l’endothélium et de la microcirculation, le cercle était presque bouclé. Un autre processus vasculaire fascinant émergeait : l’angiogenèse ou le remodelage vasculaire ultime. Comment créer de nouveaux vaisseaux lorsque ceux en place sont bouchés ou ne suffisent plus à irriguer un territoire ? Avec Jean-Sébastien Silvestre, ils ont alors créé leurs propres modèles expérimentaux et outils d’investigation (micro-angiographie, fluxmétrie laser-Doppler, tests fonctionnels....). A partir de l’année 2000, ils développent ce nouveau domaine de recherche d’abord à Lariboisière, puis, depuis 2009, à l’jôpital européen Georges-Pompidou, avec la création du PARCC/unité Inserm 970. 

Depuis 1995, Bernard Lévy est également responsable du service de physiologie et d’explorations fonctionnelles. Avec ses collaborateurs, Bernard Lévy a développé un département moderne au service des patients du site et une structure de recherche clinique performante, neurologique et cardiovasculaire. 

En 2009, Bernard Lévy prend la direction scientifique de l’Institut des vaisseaux et du sang pour y poursuivre des recherches portant sur thérapie cellulaire pro-angiogénique et les aspects vasculaires de la maladie d’Alzheimer.

Biographie

Bernard Lévy est né le 7 avril 1946 1946 à Paris. Il a mené ses études supérieures aux facultés des sciences et de médecine de Paris. 

  • Attaché-assistant de physiologie à la faculté de médecine Paris VII (1968–1973).
  • Attaché de recherche (1971), chargé de recherche (1973), directeur de recherche de 2ème classe (1983–1992), directeur de recherche de 1ère classe (1992–1996) à l’Inserm. 
  • Fellow au Cardiovascular Research Institute de San Francisco, chez Malcolm Mc Ilroy et Julian Hoffman (1979–1981).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 141 “Dynamique cardio-circulatoire, biologie de la paroi vasculaire », ayant succédé à Rémy Saumont, PUPH, directeur de cette unité intitulée “Physiologie appliquée à la réanimation cardiaque » à l’hôpital Lariboisière, Paris (1988–2000). 
  • Directeur de l’Institut fédératif de recherches cardiovasculaires, Paris VII (1994–2000).
  • Coordonnateur du Programme national de recherche sur les maladies cardiovasculaires (2003–2007)
  • Directeur du centre de recherches cardiovasculaires de Lariboisière, unité Inserm 689 (2005–2008). 
  • Directeur scientifique de l’Institut des vaisseaux et du sang (2009).
  • PUPH chef du service d’explorations fonctionnelles de l’hôpital Lariboisière (1996)
  • Professeur des universités de classe exceptionnelle (1996–2014). .
  • Praticien hospitalier à l’université Paris VII Denis-Diderot. 
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 689 “Système cardiovasculaire » à l’hôpital Lariboisière (2005–2009).
  • Doctorat en médecine, université Paris VI (1971).
  • Maîtrise et DEA de physiologie cardiovasculaire, université Paris VI (1972).
  • Doctorat ès sciences physiques (mécanique des fluides) – université Paris VI (1977).
  • CES de pathologie vasculaire université Paris VII (1985).
  • Chef du service d’explorations fonctionnelles de l’hôpital Lariboisière (1995–2011).
  • Professeur de physiologie, université Paris VII (1995–2013).

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Président de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm « Physiologie cellulaire : systèmes cardio-vasculaire et respiratoire, hématologie et hémostase » (1991–1994).
  • Membre du conseil de gestion (1989–1996), président du conseil scientifique (1997–2001), membre du conseil de gestion (2000–2004) de l’UFR Lariboisière-Saint Louis. 
  • Membre du conseil scientifique de l’université Paris VII (1998–2002). 
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1999–2002).
  • Membre du conseil scientifique de l’Agence nationale de la recherche (ANR) dans les champs cardiovasculaire, obésité, diabète (2005–2006). 
  • Délégué scientifique de l’AERES, chargé du domaine cardiovasculaire (2007–2014).
  • Membre du conseil scientifique de la Fondation pour la recherche médicale (1994–1998).
  • Vice-président du comité consultatif médical de l’hôpital Lariboisière (1997–1999).
  • Membre du conseil national des universités de physiologie (2009–2014).
  • Directeur scientifique de l’Institut des vaisseaux et du sang depuis 2009. 
  • Membre du conseil de surveillance de la Fondation pour la recherche médicale depuis 2016. 

Sociétés savantes – Académie

  • Membre de la Société française de cardiologie et de l’Association des physiologistes de langue française. 
  • Membre de l’American Heart Association (Basic Sciences). 
  • Membre des comités éditoriaux d’Hypertension, Atherosclerosis Thrombosis and Vascular Biology, Current Cardiology Reviews.

Distinctions – Prix

  • Prix de recherche clinique de la Fondation pour la recherche médicale (1983).
  • Lauréat de l’Académie de médecine (2002).
  • Prix de recherche cardiovasculaire de la Fondation pour la recherche médicale (2003).
  • Grand Prix Claude-Bernard de la Ville de Paris (2004).
  • Prix de la recherche médicale de l’Académie des sciences, Institut de France (2008).
  • Prix Paul-Milliez de la Société européenne d’hypertension, 2008.
  • Prix de la recherche de l’Académie de médecine, 2011.
  • Chevalier de l’Ordre national du mérite (1990).